( E.: C. de Cristal ) Le souffle, le néant, le réel et[...]

[suite logique du topic "Déséspérée" dans le parc des aubes]

Ce fut comme un souffle. Un souffle puissant, partant d’un murmure à peine audible, puis le grondement sourd de quelque chose qui approche. Et enfin l’explosion de lumière, puissante, suivit du souffle.
Yué n’aurait su dire ce que c’était. Et si quand bien même ceci fut quelque chose…
Car cela fut suivit du vide, d’un étrange vide, plus proche du néant qu’autre chose. Un néant, profond, un néant entravé de ténèbre. S’il faisait chaud ou froid, s’il était dans du liquide ou de l’espace, il n’aurait pas vraiment su le déterminer. A vrai dire, il n’y pensait même pas. Non, pour l’instant, seul le souvenir de ce qu’il s’était passé avant cette soudaine explosion s’accrochait désespérément à son esprit. Comme si le fait de penser à autre chose, de penser justement à ce néant, était la pire des tortures. Car qu’il n’y avait-il pas de plus doux dans cet enfer sans fin que le souvenir de Zaïra ? Etait-il normal qu’il se sente aussi calme dans ce genre de situation ? A vrai dire, seul le souvenir des traits et de ce qu’il ressentait pour la jeune fille maintenait ses nerfs au niveau du supportable. Il n’osait même pas imaginer les dégâts si jamais il n’avait pas tout ça pour s’occuper l’esprit… peut être qu’il serait immédiatement devenu fou, entouré si subitement de ces ténèbres.
Alors qu’il était en train d’essayer de se rappeler très nettement des iris de la jeune fille, un autre flash de lumière l’aveugla. Le néant disparut, et le jeune homme tira une grimace en sentant le choc provoqué par une petite chute. Il se réceptionna avec agilité pourtant, sur ce qui semblait être du carrelage. Un carrelage étincelant, lumineux, blanc. Clignant des yeux, aveuglé par ce soudain trop plein de luminosité, il se redressa doucement, et regarda autour de lui. Il fut alors d’abord choqué par la ressemble du lieu avec celui où il avait vu sa mère ? lorsqu’il était dans un état plus que fiévreux. La pièce était petite, et ne contenait aucun meuble. Exactement comme dans sa vision… sauf qu’aucune personne ne se tenait à la place où aurait normalement dû être la femme aux yeux vairons.
Méfiant malgré ce sentiment familier, il fit le tour de la pièce. Rien.
Ce ne fut qu’a son deuxième tour qu’il remarqua une porte. Une porte magnifiquement bien caché. Une trappe a vrai dire, camouflée au sol grâce à sa ressemblance avec les autres dalles de carrelage. Néanmoins elle n’échappa pas à l’œil vif et attentif de Yué.
Il s’en approcha, et s’accroupissant, l’examina. Seuls ses contours, moins espacés des autres, la différenciaient des autres dalles.
De ses doigts fins, il l’effleura.
Il y eut alors un frémissement, agitant chaque parcelle de la pièce, agitant même le corps du jeune homme. Un frisson lui parcourut l’échine, et d’instinct, il se releva. Tel un chat sur la défensive qui hésitait à attaquer, il fit face à la silhouette qui sortait littéralement de la trappe fermée, la traversant comme s’il s’agissait d’une illusion.
Les deux paires de yeux vairons se rencontrèrent.

"AAaaaahhhhhh..."

Il y eut un bruit sourd, accompagné de gémissements de douleur.
Sur l’un des rochers qui bordait la cascade, venait d’apparaître dans un flash de lumière le corps d’un jeune homme aux courts cheveux blanc.
Yué avait les yeux ouverts. Prenant appuie sur un bras, il se releva avec difficulté, grimaçant. Un point au ventre l’empêchait de respirer correctement et il avait l’impression que sa tête allait exploser. S’asseyant, il fut pourtant bien forcé d’admettre que dans cette position c’était encore pire. Il s’obligea donc à se rallonger, la grimace de douleur tendant toujours ses beaux traits de visage.
Il essaya de respirer doucement, mais chaque inspiration déclanchait une douleur aiguë entre les côtes.
Malgré la douleur et la tête qui lui tournait, un sourire vint bientôt remplacer la grimace de douleur. Et pour cause : il savait qu’il n’avait pas rêvé… il s’était bien téléporté, son corps était bien arrivé à l’endroit qu’il avait rêvé une petite heure – voir plus peut être ^^’- plus tôt.
Comment expliquer sinon cette sensation plus que réelle ?
Et l’effort magique qu’il avait dû dépenser pour ça se manifestait maintenant dans ces élans de douleurs insupportables…

[Puisque personne ne répond, je me dévoue :p ]

Zaïra avait attendu deux heures. Deux heures assise dans le fin fond de la forêt des ombres, à contempler ses genoux, où Akira s'était tenu juste avant, à repenser à ce baiser, et commençait à se demander si elle ne l'avait pas rêvé. Elle ne bougea qu'après être sûre qu'il ne reviendrait pas. Vide, ailleurs, elle essayait de ne pas imaginer le pire. Elle marcha en direction de la sortie de la forêt, guettant les alentours, dans l'espoir de voir une paire d'yeux vairons. Elle ne pensait plus à rien, toute pensée la ramenait sur le visage d'Akira, pétrifié, et blanc comme la mort.
Quand les arbres ne la protégeaient plus des rayons du soleil, elle se concentra, et fit apparaître dans ses mains, le même parapluie de Marwon. Elle l'ouvra, passa en dessous, et commença à partir, en direction du château. Elle fit un détour, par hasard, par les chutes de cristal. Là, elle crut être victime d'un mirage.
Assis sur un rocher, grimaçant, se trouvait Akira. Elle s'approcha méfiante. Quand elle fut sûre que se soit bien lui, elle partit en courant dans sa direction. Elle s'arrêta à un mètre de lui, en voyant qu'il grimaçait. Elle comptait se jeter dans les bras du jeune homme, pensée bizarre pour la vampire. Ne voulant pas lui faire plus mal que se qu'il ne souffrait déjà, elle s'assit à ses côtés, posant une main rassurante sur son épaule, n'osant plus le toucher, comme s'il était en sucre [^^]. Elle lui sourit, heureuse. Il était peut-être pas bien, mais au moins il était là, à ses côtés.

"Alors, comment c'était ?"

Une phrase simple, murmurée, pleine de douceur...

[roooh, quel sacrifice! xDD]

Allongé, Yué regardait le ciel au dessus de lui. Clair, parsemé de nombreux nuages. Au loin s'en profilaient d'autres, beaucoup plus menaçant, apportant sûrement avec eux de la pluie et un gros orage.
Il soupira. La douleur était toujours là, lancinante.
Il fallait qu’il bouge. Le mal était vraiment trop fort, il ne pouvait plus rester immobile. C’était insupportable. Il se rassit donc, inspirant et expirant par la bouche. La sueur recommençait à lui perler au front. Il ramena ses jambes contre son torse, et se prit la tête entre les mains, serrant des mèches de cheveux entre ses poings.
C’est alors qu’il entendit un bruit, qu’il sentit une présence. Des sons de pas. D’abord comme hésitants, puis soudain plus rapprochés.
Il leva la tête, attentif, oubliant un instant la douleur qui lui saignait tout le corps.
L’information, les détails, tout mis un temps fou à arriver à son cerveau. Il se hasardait même à demander s’il en possédait encore un tellement il mettait un temps fou à réfléchir.
Lorsque l’information arriva enfin au bout de son voyage, Zaïra était déjà auprès de lui, une main rassurante sur son épaule.

"Alors, comment c'était ?"

Sa voix était si douce que Yué en oublia totalement la douleur.
Il lui sourit du mieux qu’il pu, espérant que cela ressemblerait plus à un sourire qu’a une grimace.
Au moment où il se mettait à réfléchir pour lui répondre, la sensation de douleur refit surface. Il tira cette fois ci une grimace discrète. Et merde, il avait toujours autant de mal à réfléchir…
Gardant ses jurons pour lui, il rencontra les yeux de la jeune fille et se détendit aussitôt. Ses muscle,s endoloris par sa longue crispation, en hurlèrent presque de bonheur.
"Pour finir, c’est très douloureux," répondit-il à moitié amusé.

Il essuya d’un geste rapide les perles de sueur sur son front qui collaient les premières mèches de cheveux blancs. Il étouffa une grimace. Rien qu’un geste aussi simple pourtant lui arrachait tout de suite un spasme insupportable dans la colonne vertébrale. Il relaissa immédiatement son bras pendre le long de son buste, et soupira, fermant un instant les yeux. Les convulsions se clamèrent, et le jeune homme pu respirer convenablement.
"Je suis content que tu m’ais retrouvé. Tu as un GPS intégré ?"

Akira lui adressa une moue qui avait un semblant de sourire. Zaïra aurait éclaté de rire, si le jeune homme ne souffrait pas autant. D'ailleurs, c'est apparemment par de la douleur que se résumait son "voyage". Mais il ne s'était pas étendu, ne lui révélant pas exactement ce qu'il avait vu. Elle le vit s'essuyer le front, trembler, et enfin, il respira à peu près normalement. Zaïra suivait chacun de ses mouvements, se contentant de garder sa main sur l'épaule d'Akira. Elle avait eu si peur de le perdre, qu'elle était bien décidée de ne rien rater des moments passés avec lui.
"Je suis content que tu m’aiEs [:p] retrouvé. Tu as un GPS intégré ?" La remarque fit rire la jeune fille.

"Et bien, après avoir poireauté dix ans dans la forêt, je me suis dis que j’allais finir par prendre racines, donc je suis partie en direction du château.

Elle plongea son regard dans celui d’Akira, se rappelant des deux heures passées à s’inquiéter à son sujet, dans la forêt. Avec mille précautions, elle entoura doucement, les épaules du jeune homme. Elle était derrière lui, et ses bras entourèrent son cou, par devant. Assis, il était plus petit qu'elle. Ses bras étaient très légèrement posés, pour ne pas lui faire mal. Elle lui dit d'une voix envoûtante...

"Tu sais, si tu souffres, tu as toujours ton infirmière personnelle..."

Il pouvait enfin recommencer à réfléchir, à penser sans que cela ne soit douloureux ou difficile. Il ferma un instant les yeux, s'assurant ainsi qu'il avait tout contrôle de son corps. Il soupira d'aise, et un fin sourire satisfait étira ses lèvres lorsqu'il sentit les bras de Zaïra entourant son cou. Il leva un bras, et plaça la main de celui ci sur l'avant bras de la jeune fille avec douceur. Ses paupières se rouvrirent, et il murmura:

" Infirmière personnelle ou pas, je t'interdis de parler d'une voix aussi envoutante. Tu veux vraiment que je perde le contrôle de moi même...? Décidément, j'ai toujours eu raison : les femmes sont dangereuses... "

Le jeune homme ramena sa tête vers l'arrière, et chercha à rentrer en contact avec le regard de Zaïra. Lorsque cela fut fait, il lui sourit de nouveau, et ce fut précisément à ce moment là qu'un éclair lui traverssa l'esprit, provoquant un affreux brouhaha dans sa tête. Il fronça les sourcils, murmura intérieurement un "oh oh, zeeen, on se calme! Pas tous à la fois! Bon, qu'est-ce qui se...?!". Le vide se fit dans son esprit, et une voix, nette et précise - ainsi que dangereusement autoritaire - s'exclama: " Tu as raison, les femmes sont dangereuses. Celle ci t'emprisonnera d'un sentiment qui te fera faire milles idioties. Son pouvoir est dangereux. Dans quelques jours, tu ne seras plus qu'un vulgaire caniche qui aboiera ou s'assira lorsqu'on le lui demandera... tu ne sera qu'une larve docile aux ordres...".
Yué fronça les sourcils de plus bel. C'était quoi, ça =.='? Qui proferait de telles paroles? Paroles tellement convainquantes...

[Héhé, j'avais pas vu ta réponse :s]

Zaïra frissonna lorsqu'Akira posa sa main sur son bras. Elle était si bien. Elle ne put s'empêcher de rire à sa remarque. Il tourna la tête. Leurs regards se cherchèrent... se trouvèrent... Et Zaïra ne put détourner ses yeux de ceux du jeune homme... Elle allait répliquer que les femmes avaient beau être dangereuses, il était clair qu'il n'avait pas de soucis à se faire avec elle, quand les sourcils d'Akira se froncèrent. Il resta un instant, comme absent... Qu'est-ce qui le tracassait ? Encore une vision ? Elle lâcha son étreinte, pour s'asseoir à côté de lui, à l'envers, pour lui faire face.
Son regard avait changé... Comme s'il venait de comprendre quelque chose...
Elle lui sourit, pour l'encourager, et lui sortit :

"Y a un problème ?"

Puis, comme si elle venait de comprendre, elle ajouta :

"Tu as revu ta mère ?"

Sa voix était douce, encourageante. Apparemment, il valait mieux laisser la voix envoûtante au placard... pour l'instant...