( E.: Chutes de Cristal ) revoir...

Anaé s'approcha doucement d'un bassin, perdue dans ses pensées. Elle était déjà revenue auprés de l'eau, alors l'année venait de reprendre. Contemplant la surface ondulante, elle s'assit en tailleur et ferma les yeux.
Elle devait se souvenir, retrouver le visage de sa mère. Ces vacances ou elle était encore restée seule de peur de la blesser l'avait résignée, elle devait la voir, lui parler.
Les yeux toujours fermés, repliée sur elle-même, la nymphe s'entoura de son aura bleutée, des traces blanche et jaunes, preuve que son contrôle sur cette magie s'affermissait, son aura blanche apparaissait d'elle même avec celle de nymphe.
Les vagues s'amplifièrent alors, et une silhouette humaine, sans aucun trait particuliers s'éleva. ses formes s'affirmèrent peu à peu, c'était une femme, mais dans son visage, rien qui la différencie des autres.
Maman...
Une larme s'écrasa sur la robe d'Anaé, et un craquement de branche se fit entendre, faisant sursauter la jeune fille et laissant retomber la silhouette aquatique.

Anaé aurait voulu rire devant ce qui arrivait à ce "pauvre" Twirl, quoi que cela le punirait de toutes ses farces futures. Mais rien, elle était bien trop absorbée par ce visage qui lui échappait.Elle ne réagit que lorsqu'il lui parla.

Euh, oui...mais personnellement j'adore l'humidité...

Un sourire finalement lui vint. Elle fut de nouveau entourée de bleu et une vague vint s'abattre sur le lutin qui n'était même pas encore sec.

Je ne comprend pas pourquoi tu n'aimes pas l'eau, c'est agréable je trouve...

Anaé parvenait à sourire, mais au fond d'elle le souvenir ou plutôt l'absence de souvenir de sa mère pesait sur son coeur comme un lourd poids qu'elle devrait surement trainer toute sa vie, comme une bagnarde en quelques sortes.;le tribut de son acte passé.

Hein? euh si ça va...je pensais à quelque chose qui me travaille beaucoup en ce moment desolée...

Anaé aurait peut être préféré rester seule, mais la solitude devant l'absence de ce visage ne lui aurait été d'aucune utilité.
Poussant sur ses bras elle se releva et plongea toute habillée dans l'eau froide. Elle resta un moment sous l'eau avant de ressortir un peu plus loin.

Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu n'aimes pas l'eau!

Une sphère d'eau s'éleva alors lentement, et elle prit peu à peu la forme du visage de Twirl

Tu serais mignon pourtant comme ça non?

Anaé aurait voulu sourire au petit être tellement plein de vie et de gaieté, mais il lui rappelait ses frères et donc ses parents. Elle laissa Twirl s'eloigner avant de prononcer une supplication silencieuse dans laquelle toute sa tristesse se ressentait.

*Mère je vous en supplie venez à moi, pardonnez moi et parlez moi!*

Seul le silence se fit entendre, le fracas de la cascade semblait s'être interrompu, comme pour montrer à Anaé qu'il n'y avait aucun réponse pour elle, que les liens avec sa famille était inremediablement coupé.
Des larmes vinrent alors brouiller sa vue, s'ecouler sur sa peau de porcelaine, traçant des sillons sur son visage si parfait et finir leur vie en eclatant sur le sol.
La surface lisse du bassin commença alors à se soulever, prenant forme humaine,mais cette fois sous sa propre volonté semblait-il. Un être aquatique apparut, une femme magnifique, dont les traits se dessinaient peu à peu. Puis elle devient de chair, flottant au dessus de l'eau. Sa voix, remplie d'emotion, profonde, provenant de son coeur laissa echapper deux mots.

Ma fille!
Mère?

Suprise, Anaé releva la tête, elle était la, sa mère, plus belle que jamais. Mue par une force superieur elle courut vers elle ignorant les gerbes d'eau qu'elle soulevait et tout ce qui l'entourait, sa mère était venue pour elle, elle allait la pardonner, c'était sur. Elle ne pouvait être la que pour ça.
Malheureusement, la nymphe fut rapidement desenchantée. Un mur se dressa entre elle et celle qui lui avait donné la vie. Elle s'immobilisa et le mur retomba. Ce n'était plus une femme pleine d'amour et d'émotions qui se trouvait devant elle mais une nymphe froide, indifferente qui reprit d'une voix glaciale, qui causait l'effoncrement d'Anaé.

Non Anaé, je ne suis pour toi qu'une reine, tu n'es plus ma fille.

La jeune metisse regarda longuement sa mère effectivement, elle portait la tenue des reines, ainsi que le spectre et le diadème, symboles de son pouvoir. Incapable de dire un mot elle se contenta de la regarder, partagée entre la surprise, la colère et le desespoir. Sa mère avait été reconnue comme la plus belle et la plus sage des nymphes, et elle venait lui annoncer qu'elle la reniait.

Mais...
Tais toi, je n'ai pas de temps à perdre. Tu ne merites pas d'être une nymphe, mais il se trouve que malgré le mal que tu nous a fait notre defunte ancienne reine t'as liberée du banissement car elle a été émue par cet elfe qui refusait de te laisser partir. Mais je ne suis pas comme elle, et qui que soit cet elfe il doit être bien sot pour tenir autant à toi, surement est-il sous ton pouvoir.
Mère! tu sais parfaitement que je ne me sers pas de ce pouvoir, et même si je le voulais je ne le pourrais pas.

Ces paroles imposèrent un instant de silence à la souveraine. Ainsi sa fille connaissait l'amour...se ressaisissant elle reprit.

Quoi qu'il en soit tu n'es pas digne de faire parti de notre peuple, tu as failli l'anéantir, et nous ne te laisserons pas recommencer. Sais tu le nombre de sacrifice que nous avons du faire pour que le village de ton père accepte de renouveler les anciens accords, qui disent que ses hommes doivent nous permettre à notre sang de continuer de couler dans les veines de leur filles, tandisque nos fils seront leurs, et qu'ils doivent nous faire parvenir les marchandises dont nous avons besoin en echange d'une agriculture fertile grace à nos pouvoirs.
Tout ce qui a été a failli être defait par ta faute et seul le charisme de la reine nous a permis de les convaincre.
Tu n'es plus une nymphe Anaé, tu n'es plus ma fille, ni même la soeur de mes fils. Il ne se passera pas un jour sans que la culpabilité ne ronge ton coeur, rien ne te peux te faire pardonner, et chaque nérèide que tu rencontreras te montreras à quel point nous te meprisons.

Un flot de larme s'ecoulait sur le visage d'Anaé. Elle croyais que sa mère était la pour qu'elle se reconcilient mais au lieu de cela elle l'enfonçait à chaque instant un peu plus. Depassant la boule coincée dans sa gorge, elle laissa des mots sortir de manière desordonnée, et sens réel sens.

Ce n'est pas ma faute! Vous ne devez pas! Je n'étais pas consciente!
Mère ne me faites pas ça, pas l'exil, je n'y suis pour rien!

Silence! peut m'importe tes excuses, je suis simplement venue t'annoncer que malgré le pardon qui t'a été accordé, tu reste tout de même une bannie, et t'apporter cela!

Un coffret apparut dans ses main, il était simple, depourvu de tout ornement.

Il te revient malgré tout, puisque que tu vas devenir adulte, mais ne prend pas cela pour une victoire...c'est simplement que nous, nereides n'avons pas pour habitude de tuer des être et qu'en être eloignée causerait ta mort.

Sur ces mots, contenant une fois de plus une critique, elle disparut ne laissant derrière elle qu'une jeune nymphe totalement effoncrée, qui se rapprocha du bord, se hissa difficilement hors de l'eau et s'effondra sur la roche qui bordait le bassin, anéantie.
La mort aurait surement été preferable à cet humiliation.