*Ouais, pas mal comme réponse!*
Elle ne savait pas si ses paroles avaient été entendues par sa soeur, déjà endormie ou toujours en éveil. Elle n'aurait sans doute la réponse que le lendemain. D'ici là...
Elle était dans ce monde où la réalité se fondait avec le rêve, cocktail érotique jamais totalement vrai ou totalement faux. Une heure où tout semblait se brouiller, et où pourtant tout paraissait plus clair que jamais. Elle sentait ses membres s'alourdir, échapper à son contrôle... Des bruits lui parvenaient, étouffés par la distance qui séparait le monde réel de celui des rêves.
Une sonnerie de trompette. Le prince, en tenue de guerre, qui s'élançait. Le soleil flottait dans le ciel, resplendissant. Lénore aurait voulue se lever, crier que le plan devait se dérouler de nuit, mais personne ne l'écoutait. Le tumulte des épées qui s'netrechoquaient, des blessés qui criaient à l'aide, les plaintes des mourants et les cris des vainqueurs arrivant à blesser l'ennemi... Tout couvrait sa voix, ridiculement frêle et inexistante en comparaison. Pourtant, il fallait, FALLAIT qu'elle les prévienne. Ils courraient à la ruine sinon. Mais un soldat se dressait devant elle. Menaçant, il levait déjà son épée pour l'abattre. Par la Lune Rouge, fallait-il qu'elle meure? Si tôt? Sans prévenir ses compagnons?
Des bruits de pas. L'effleurement du tissu de la tente que l'on ouvre, discrètement.
"Ma Dame, il vous faut lever. On vous attend. C'est l'heure."
L'homme qui avait parlé méritait à peine ce qulificatif. Environ 18ans, et pourtant équipé pour la guerre. Fallait-il qu'il meure? Comme tous ses autres, qui couraient à leur perte? Pourquoi combattaient-ils, de toute manière. Celà ne causerait que des larmes. Que des pleurs, des souffrances de la famille du tué.
Mais une minute... Si elle pouvait réfléchir ainsi, c'était donc le matin?!
*Lou, Lou, réveille-toi! C'est l'heure!*