Quand un hôte a mauvais goût...[PV Kaede]

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El s’étira bruyamment. Rien de tel qu’un peu d’exercice pour commencer la journée ! L’adolescente se baissa et ramassa le poignard de l’homme qui gisait à terre. Elle l’examina un instant d’un œil si ce n’est expert, disons au moins habitué. Satisfaite, elle tendit l’arme à la gondolière qui la suivait trois pas derrière. Juste au cas où, histoire de ne pas perdre l’unique médecin présent.
Elle s’était levée tôt ce matin, complètement guérie. Kaede avait levé un sourcil en ne découvrant pas la moindre cicatrice là où normalement devait se trouver un trou béant. Mais bon, elle devait être habituée à ce genre de choses car elle ne prononça pas un mot et sortit de la chambre. El avait bien une petite idée de ce qui avait put occuper l’esprit de son amie au point qu’elle oublie de lui dire bonjour mais elle ne l’avait pas fait remarqué. Et pour cause ! Elles devaient se rendre dans la journée casser la figure au Roi Fou et à ses sbires pour leur apprendre la galanterie. Le problème c’était que parmi les cibles présumées se trouvait aussi le bel Aretha qui avait fait chavirer le cœur de son amie. L’hybride espérait de tout cœur qu’il se souvienne du coup de rame de la vampire et qu’il se tienne tranquille. Après tout, il s’était déjà fait rétamer la veille, il n’avait aucune raison de se montrer suicidaire.
Une fois debout, Eldanòrë s’était précipité sur le petit déjeuné. N’ayant pas put dîner la veille à cause d’un certain problème de digestion (à savoir un trou énorme dans le ventre) elle avait dû se contenter de mourir de faim pendant toutes ces longues heures. Tout ça pour vous dire que quand vint la délivrance, ce furent les réserves de Naëlpha qui en prirent un coup. En moins d’une heure, l’adolescente les avait vidées de moitié ! Jugeant qu’elle avait repris assez de forces, elle avait réussit à traîner Kaede jusqu’à sa gondole. Pas question de ne pas aller refaire le portrait à ce lâche de Roi de mes deux !
Elles étaient arrivées à la Cité des Larmes d’Argent vers huit heures et demies du matin grâce aux indications que Kaede avait déjà et à de mystérieux indices laissés ça et là. Si Eldanòrë en avait voulu à la vampire de ne pas avoir assez serré les liens de son Don Juan assez fort –et par la même occasion d’avoir laissé s’échapper leur seule carte ambulante- toute animosité avait à présent disparue. Le saltimbanque avait visiblement décidé qu’il les trouvait sympathiques puisqu’il les avait aidé à rejoindre le cœur de la cité. Celui-ci (quoi qu’en dise la phrase précédente) ne se trouvait pas franchement au cœur d’Erzyn, la ville industrielle, mais au milieu des ruines en amont du fleuve jaune. Ici, il n’était encore qu’un fin filet d’eau pure qui s’échappait d’une source taillée dans le marbre. Qui aurait pu dire qu’un si petit ruisseau pouvait devenir un des plus grands fleuves de Loah, deux kilomètres plus bas à peine ? Sûrement personne vue l’irréalisable de la chose. Enfin, irréalisable… Avec toute la magie qui régnait sur cette petite planète, ce n’était pas si étonnant.
En tout cas, mis à part cette jolie fontaine, les deux adolescentes n’avaient strictement rien trouvé. Elles avaient dû laisser la gondole dans le dernier canal avant la fin de la ville proprement dite et s’étaient crevée à faire cette petite grimpette pour…Rien !!! Rien de rien ! Aretha allait l’entendre. Fantasme de Kaede ou pas, elle allait le massacrer. Il y avait juste une fontaine bizarre représentant une sainte nitouche en larme aux côté d’un homme (sûrement le dieu) qui n’était pas d’une meilleure humeur. De leurs pleurent semblait naître le ruisseau et surplombant le tout, un étrange soleil illuminait la scène. Eldanòrë s’était penchée en avant et avait examiné la forme. Contrairement au reste de la sculpture, le soleil n’était pas sculpté en relief mais bien au contraire, en creux. Comme s’il manquait une pièce.

*Une clé !!!

-Ahahah. Super ! Ca nous avance à quoi si on l’a pas la clé en question !!!!*

Examinant le dessin de plus près, l’adolescente avait équ’il n’avait en fait rien d’un soleil. Il y avait bien un trou circulaire au centre mais les quatre creux longs et rectangulaire qui l’entourait en formant un cercle parfait étaient tout sauf de doux rayons venus réchauffer la terre.

*L’emblème des saltimbanques. Un médaillon représentant le clan réunit autour d’un seul et même être : le chef des saltimbanques.

-C’est pas parce-que tu sais à quoi ressemble la clé qu’on va la trouver pour autant !*

Comment l’avait-elle reconnue ? Elle s’était tout simplement souvenu douloureusement d’un certain jour au bord de la mer fantôme. Elle avait tout fait pour oublier son visage et ne pas s’en souvenir mais ce dessin lui avait rappelé le médaillon bizarre qu’Il portait sous sa chemise bigarrée. Puis, s’en était suivit un enchevêtrement de roulement de méninges accompagné de souvenirs plus ou moins lointains de commérages plus ou moins vrais. Mais Meno avait raison : savoir à quoi ressemblait la clé ne les aiderait pas pour autant.
Alors qu’elle allait annoncer sa découverte à Kaede, une délicate odeur était venue lui chatouiller les narines. Volant sur son petit nuage rose, Eldanòrë avait suivit les délicates effluves jusqu’aux ruines d’un vieux mur. C’est alors qu’elle les avait vus. Tout d’abord, ce fut cette souris, bien grasse, délicatement égorgée et qui n’attendait qu’elle. Et puis, à côté, deux pendentifs semblables à celui de Lui. Saisissant les bijoux dans une main et le rongeur dans l’autre, l’adolescente avait trottiné vers son amie qui n’avait pas tenté de la suivre. Croquant un bout de souris au passage et tendant un des colliers à la vampire, elle s’était approchée de la fontaine et avait placé le pendentif à l’emplacement du « soleil ».
Il y avait eu un bref changement dans l’atmosphère, presque imperceptible. Eldanòrë avait enlevé le pendentif de la pierre juste avant que Kaede ne débarque à son tour. Ensemble, elles avaient entrepris d’assimiler le spectacle qui s’était offert à leurs yeux. Tout le paysage avait changé. Autour d’elle, plus de trace de la moindre ruine. Tout n’était que pierre en marbre blanc et rose, agrémenté ici et là par d’étranges sculptures de verre. Ce petit village –tout de même assez spectaculaire vu la tête qu’elles faisaient (yeux et bouches grands ouverts)- se promenait sur la berge d’un petit lac aux eaux argentés. Un ruisseau partait de celui-ci et venait rejoindre la fontaine de pierre qu’elles venaient de quitter. El n’aurait su dire comment mais l’eau remontait la côte qui séparait le bassin de la source magique (à contre courant quoi !). Au centre du lac, une grande coupe de cristal déversait le précieux liquide sans interruption, comme s’il sortait de nulle part. La cité des Larmes d’Argent.
Kaede avait dû en avoir assez de ressembler à un poisson rouge manquant d’air car ce fut-elle qui s’éveilla en premier et secoua légèrement son amie par l’épaule. El s’était alors rendue compte des nombreuses personnes qui les entouraient. Toutes étaient habillées de couleurs chatoyantes, contrastant avec l’aspect serein du paysage. L’adolescente avait passé rapidement le collier autour de son cou pour se fondre plus facilement dans la masse et s’était avançée vers le premier venu. Même si les vêtements étaient joyeux, les hommes, eux, paraissaient plutôt préoccupés et loin d’être joyeux. Le vieillard à qui elle avait demandé le chemin pour voir le Roi fou ne faisait pas exception. Seul un sourcil surpris avait témoigné de l’étrangeté de la question posée par l’hybride (plus même que son apparence bizarre). El l’avait remercié et avait filé dans la direction indiquée, suivie de près par la vampire.
Elles n’avaient rencontré aucun problème jusqu’au moment où elles avaient passé l’énorme porte en chêne du « palais » du Roi Fou. Sans doute était-ce une espèce de temple autrefois mais vu la décoration intérieure –de très mauvais goût, avec des tentures de velours pourpres un peu partout et des chandeliers en or pour faire croire aux gens qu’il y a de la lumière alors qu’on ne voit pas à deux mètres- c’était sûrement devenu la propriété d’un homme légèrement mégalomane sur les bords. Bref, c’est ici que commencèrent les ennuis. Enfin, rien de vraiment redoutable, juste deux ou trois petits sous-fifres qui finirent vite fait bien fait assommés sur le dallage de pierre.
Et maintenant, elles étaient là, face à une nouvelle porte en chêne qui menait sûrement à la partie la plus intéressante du « palais » : le cœur du temple, la salle du trône. Toujours super motivée quand il s’agissait de bagarre, Eldanòrë sautillait littéralement sur place. Ouvrant la porte d’un coup de pied un peu trop enthousiaste, l’adolescente réussit à se prendre le retour du battant de bois dans la figure. Reculant de deux pas sous la violence du coup, elle se décida enfin à se calmer et se fut avec beaucoup plus de calme (quoi qu’en se frottant le nez avec pas d’énergie) qu’elle fit une nouvelle tentative d’approche. Cette fois-ci, la porte fut bien docile et les deux jeunes filles purent enfin pénétrer dans la pièce principale. Celle-ci était grande, rectangulaire et le moindre petit riquiqui morceau de pierre avait été recouvert de tissus rouge carmin. El eut une grimace qui dévoila à peu près tout ce qu’elle pensait des goûts du propriétaire et posa (enfin) les yeux sur celui-ci.
Il n’était pas très grand, pas très beau non plus, et avait tout du mec grassouillet qui aimait bien la bonne viande. Il était allongé façon empereur romain sur un soffa pourpre et or trônant au centre de la pièce. Ses doigts potelés piochaient dans un grand plat en or ce qui avait l’air de manchon de poulet. (Reniflements) Rectification : c’était des manchons de poulet ! Mais malgré sa figure légèrement bouffie et ses visibles kilos en trop, en sentait chez lui une certaine dextérité et une agilité insoupçonnée. Qu’à cela ne tienne, elle allait en finir rapidement.


« Huhum… Bienvenue jeunes demoiselles en mon humble demeure. Que diriez-vous de venir petit déjeuner avec moi ? Votre compagnie me serais des plus agréables.

-Désolé mais nous avons déjà mangé ce matin. Aussi nous contenterons-nous de vous rabattre le caquet à coups de poings.

-On ne vous a jamais dis que pénétrer chez les gens sans permission et menacer une personne de mon rang était un crime ?

-On ne vous a jamais dit qu’envoyait une dizaine d’assassins à deux jeune filles sans défense était puni de mort ?

-Hahaha ! C’est que tu as de la répartie ! Vous êtes sûre de ne pas vouloir intégrer ma garde personnelle ? Je m’apprête à provoquer un coup d’état au sain de mon clan et les nouvelles recrues aussi prometteuses que vous l’êtes sont toujours les bienvenues !

-Sans façon, merci. »

Sans attendre une nouvelle réplique de la part du Roi Fou, Eldanòrë bondit, sabre au clair. Mais alors qu’elle allait transpercer le saltimbanque, son arme rencontra une autre lame d’acier et fut stoppée nette, à moins de dix centimètres du visage de sa victime. Celle-ci ne s’était pas départie de son sourire et, à vrai dire, on sentait une sorte de rire sadique pointer. L’hybride recula prestement, mettant quelques distances entre elle et celui qui avait arrêté son geste. Aretha.
Une nouvelle grimace barra le visage de la demie elfe, sûrement la même que celle qui devait être apparue sur celui de son amie. Qu’est-ce qu’il faisait là lui ? Il devait pas dégager ? Et puis, comment avait-il fait pour parer son attaque avec tant de facilité ? C’était incompréhensible…
Le vampire les fixait, un sourire gêné sur son visage parfait, une lame mortelle à la main. Ainsi, non seulement il était resté du côté de l’autre zigoto d’à côté mais en plus il était bien plus fort qu’il ne l’avait fait paraître. El s’était trompé, le chef de la bande de la veille n’était pas le mec à l’épée, mais Aretha. Elles s’étaient faites avoir sur toute la ligne !

« Désolé les filles, je vous aimez bien mais j’ai un employeur qui paye bien.

-Juste un détail qui me turlupine, le coup de rame qui t’as mis dans les vapes, c’était du bluff ?

-Non… Là je dois avouer que je ne m’y étais pas attendu. Je serait mort à l’heure qu’il est si Kaede ne m’avait pas sortie de l’eau.

-Espérons qu’elle arrive à survivre à ma colère une fois que j’en aurais finit avec toi alors. »

De nouveau Eldanòrë bondit, attaquant son adversaire. Celui-ci esquiva facilement et attaqua à son tour. L’adolescente se baissa in extremis évitant de finir décapitée et plongea vers la gorge du vampire. Le combat avait commencé.
Même si elle essayait de rester concentrée sur son duel, elle ne put s’empêcher de penser à Kaede, livrée à elle-même face au Roi Fou. Réussirait-elle à le battre seule ? Il fallait espérer que oui car même si elle arrivait à clouer le bec au beau ténébreux, elle serait sûrement dans un sal état.

[Alors j'explique : le monsieur grassouillet ici présent et un maître en illusion. Il fait donc mumuse avec de la magie. Tu fais comme tu veux, mais tu le bute. Au fait, il est assez (beaucoup) puissant vu qu'il est arrivé à ce grade. Good luck my dear !^^]

Phoebé ouvrit les yeux. Enfin, dire que Phoebé ouvrit les yeux c’est faire preuve de l’omniscnience de la narratrice. Parce que si j’étais vraiment Phoebé, j’aurais dit « Elle ouvrit les yeux. » sans parler de prénom. Oui, vous avez gagné. Elle l’a encore oublié. C’est fou, hein, l’amnésie chronique ? Et comme au moindre choc, cette ravissante jeune femme à la peau violette oublie tout ce qu’on lui a dit, elle a bien évidemment oublié ce qui lui est arrivé. Comme par exemple, elle a oublié qu’elle a rencontré Gaëtan, qu’elle s’est bourrée et a causé pas mal de troubles émotionnels au jeune homme à cause de son impressionnante aura de séduction incontrôlée. Elle ne se souvient pas non plus de sa mauvaise blague – à savoir faire croire au roux qu’elle était malade en crachant du faux sang – et non plus de l’apparition de Séphrénia qui a rapidement remarqué que c’était une feinte. Dans la même ligne, elle a bien évidemment oublié que, vexée, elle est partie a grands pas, son sac sur l’épaule, et ses affaires sur le bras, abandonnant la couverture avec laquelle l’ex-directeur de l’académie l’avait couverte.

Mais ce n’est pas tout. Elle était arrivée rapidement à Erzyn et, attirée par un instinct ivrogne, s’était dirigée droit vers la taverne et avait recommencé à boire, enchaînant sur un joyeux strip-tease, comme à sa nouvelle habitude, payant son repas par ce spectacle intéressant : je vous laisse juges de l’intérêt des clients sur le corps de cette sublime femme aux formes superbes et ondulantes – quoique violettes. Après ceci, elle avait vidé une autre bouteille de vodka pure et avait fini par s’endormir. L’hôte de la taverne eut le bon goût de la faire transporter dans une chambre afin d’éviter qu’elle ne finisse violée. Tout ceci, elle l’a maintenant oublié. Elle a même oublié qu’au réveil elle avait remercié le tavernier et, son baluchon sur le bras, vêtue de son armure à plumes, elle avait décidé d’explorer la ville.

La question qui se pose est : comment a-t-elle pu oublier tout cela ? Eh bien voilà : errant dans la ville, se demandant pourquoi certaines personnes (évidemment les clients de la taverne de la veille au soir) se retournaient sur son passage, admirant l’architecture novatrice, elle avait finit par percuter quelqu’un. Ce quelqu’un, un jeune homme, l’avait séduite sur-le-champ. Comment résister à ce charmant sourire ? Et puis, il lui avait proposé si gentiment d’aller déjeuner au restaurant quand son estomac avait gargouillé bruyamment…

Quelques instants plus tard, assise dans le meilleur restaurant de la ville, elle pouvait commander à loisir, et elle ne s’en priva pas, ayant oublié ce qu’est la bienséance – si elle a un jour su ce que c’est. Mais le jeune homme ne fit aucun commentaire, semblant avoir une bourse bien garnie. Rapidement, la jeune femme engloutit un homard, un poulet et deux assiettes de pâtes de luxe, le tout arrosé d’une, non deux, non trois bouteilles de champagne qu’elle vida presque à elle seule. Comme si ça ne lui suffisait pas, l’inconnu lui offrit aussi un dessert, une merveille de sucre arrosée abondamment de liqueur. Après ceci il l’amena dans une chambre d’hôtel et l’embrassa. Surprise, Phoebé remarqua que c’était aussi de cette manière qu’avait réagi Gaëtan quand elle avait essayé de lui faire du bouche-à-bouche avec le saké. Mais une sonnette d’alarme se mit à sonner dans sa tête, comme si Gaëtan lui semblait plus dignde confiance que l’inconnu – qui ne lui avait même pas dit son nom. Toujours est-il qu’elle bondit en arrière, surprise, sur la défensive, usant de réflexes qu’elle se se connaissait pas. Le sourire de l’inconnu lui paraissait soudainement plus dangereux. D’un bond elle se saisit de son sac et sauta par la fenêtre grande ouverte. Elle se mit à courir sans savoir pourquoi, sentant la présence de l’inconnu derrière elle, paniquée.

Là ! une porte ouverte lui tendait ses bras accueuillants et la mi-drow-quart-de-fée-de-l’air-quart-ondine s’engouffra dans l’habitation. Un bon feu brûlait dans la cheminée qui lui faisait face et elle se précipita près de la source de chaleur. C’est alors qu’elle remarqua qu’elle avait laissé la porte ouverte. Et il était à présent trop tard pour la fermer : l’inconnu pénétrait à son tour dans la maison.

« C’est drôle, tu as trouvé toute seule le chemin de la demeure d’un de mes plus proches amis… »

La drow jeta un regard sur ce qui l’entourait et remarqua un autre homme, plus jeune que celui qui se tenait dans l’encadrure de la porte et qui portait sur elle un regard carnassier ou plutôt inquisiteur – encore plus inquiétant que celui de l’autre.

« Mon nom est Aretha. » annonça l’habitant de la demeure. « Et je suis sûr que mon ami a encore oublié – plutôt omis à tous les coups- de préciser qu ‘il s’appelle Sansk. »

Le Sansk en question fit un pas en avant. Phoebé fit un pas en arrière, le visage froid, un masque de marbre. Peu importe qui étaient ces gens et ce qu’ils lui voulaient – n’oublionspas qu’elle a oublié jusqu’à la moindre notion de sexualité – elle ne les laisserait pas la voir terrorisée.
Sansk fit encore un pas en avant. Phoebé fit encore un pas en arrière, se rapprochant encore de la cheminée, à qui elle tournait le dos.
Il fit un troisièmepas en avant. Elle fit encore un pas en arrière… et se cogna violemment la tête au rebord de la cheminée.

* Oh non… * fut sa dernière pensée avant de sombrer dans l’inconscience.

Phoebé ouvrit les yeux. Enfin, dire que Phoebé ouvrit les yeux c’est faire preuve de l’omniscnience de la narratrice. Parce que si j’étais vraiment Phoebé, j’aurais dit « Elle ouvrit les yeux. » sans parler de prénom. Oui, vous avez gagné. Elle l’a encore oublié. C’est fou, hein, l’amnésie chronique ? Et comme au moindre choc, cette ravissante jeune femme à la peau violette oublie tout ce qu’on lui a dit, elle a bien évidemment oublié ce qui lui est arrivé.
Et moi j’ai fait du copier-coller, oui…
Donc, nous disions…
Elle ouvrit les yeux. Où était-elle ? Et surtout … qui était-elle ? Elle se releva et constata qu’elle était dans une chambre royale : immense quoi. Le lit sur lequel elle était couchée était un immense lit à baldaquin, recouvert de velours violet, s’accordant à merveille avec sa peau. Elle se redressa et constata que des effets qui devaient être les siens étaient pliés sur un tabouret à côté du lit. Sur la table de nuit, un papier plié appelait à la lecture. La jeune femme, sans prêter attention au fait que son buste était exposé, se saisit de la feuille et lut ce qui était écrit.

Citation :

« Bonjour Phoebé. »

Ah, elle s’appelait Phoebé. Joli prénom, ça lui allait.

Citation :

« Bien dormi ? J’espère que votre bosse ne vous fait pas trop souffrir. »

Bosse ? Quelle bosse ? Elle se caressa le cuir chevelu de sa main libre et constata une légère bosse à l’arrière du crâne. Ah, elle s’était cognée.

Citation :

« Je suis désolé pour hier. J’avais envoyé mon ami Sansk qui vous a tant effrayée recruter quelques guerriers pour l’armée personnelle de notre roi fou et tout en remarquant votre potentiel en combat, il n’a pu s’empêcher de remarquer votre beauté. D’après lui vous sembliez tout à fait d’accord pour coucher avec lui, mais je suppose qu’il a interprêté. »

Alors là, elle ne comprenait rien. Déjà, si elle pouvait se souvenir de ce qui s’était passé hier, ce serait bien pratique. Mais non. Le trou noir. Ensuite, elle, effrayée par quelqu’un ? Cela lui paraissait tout à fait impossible. Quant à son potentiel en combat, elle n’en savait rien, mais elle ne put s’empêcher d’être flattée par le compliment. Toujours est-il que le terme « coucher » était pour elle un profond mystère. Haussant ses gracieuses épaules (violettes), elle poursuivit sa lecture.

Citation :

« Quand vous vous êtes évanouie je vous ai fait porter dans la chambre des iinvités et ai réprimandé Sansk. Vous n’avez pas été touchée par un homme durant votre séjour ici. »

Toujours aussi incompréhensible.

Citation :

« Maintenant, je vous suggère de vous lever. Vous trouverez une salle de bains dans la pièce à côté mais j’ai verrouillé votre porte afin que Sansk ne vienne pas vous rendre visite. Vos effets sont posés sur le tabouret. Si vous désirez une autre tenue, fouillez dans l’armoire, j’y ai fait déposer une garde-robe vous étant assortie. »

Ah, ça c’était mieux. Des infos pratiques. Très bien. Elle finissait de lire la lettre et elle irait se laver. Elle en mourait d’envie.

Citation :

« Enfin, je vous propose d’entrer dans la garde personnelle de notre Roi Fou, dans la tribu des Saltimbanques. Si cette proposition vous intéresse, tirez sur la corde qui pendau bord du lit.
Amicalement,
Aretha. »

Tiens, pas de solution si elle ne voulait pas faire part de la garde personnalle de ce roi fou. Tout ça ne lui inspirait pas trop confiance, mais bon. Ce qui l’intéressait là, c’était le bain.
Elle se leva et, toujours nue, se dirigea vers la salle de bains. Elle poussa la porte et là, ce fut l’illumination : entièrement blanche, la baignoire, une vasque de cing mètres de diamètre trônait au milieu d’un salle aux murs couverts de miroirs. Phoebé put donc s’admirer à loisir et redécouvrir à quoi elle ressemblait : grande sans l’être trop, élancée et svelte, elle choquait dans cette salle étincelante de blancheur à cause de sa peau d’un violet magnifique. Son visage, un onvale doux, avait tout ce qu’il y a de plus charmant : des yeux en amande frangés de cils d’un violet sombre et irisé brillant d’un violet si foncé qu’il s’en rapprochait du noir, se confondant avec l’iris, un nez droit et mutin surmontant une belle bouche pulpeuse d’un violet à peine plus foncé que sa peau. Sur son visage, une incrustation d’un violet brillant s’étalait gracieusement et son visage était encadré par une magnifique chevelure mauve… complètement emmêlée et sale.

Voyant cela, elle interrompit son observation et pénétra dans la baignoire, déjà remplie d’une eau agréablement chaude. Elle s’y trempa entièrement et remarqua avec joie qu’elle avait une apnée intéressante puisque longue. Elle se servit de chacune des fioles alignées à côté de la baignoire lisant avec soin quelle utilisation faire de chacune d’entre elles. Au bout d’une demi-heure, elle sortit de la vasque et, après s’être enveloppée dans la serviette blanche déposée sur une chaise, elle se brossa et se peigna, se pomponna et se sécha pendant encore une demi-heure.

Quand elle sortit de la salle de bains, elle constata que quelqu’un était entré dans la chambre puisque le lit était fait. Tenant sa serviette enroulée autour de son buste et qu’il s’arrêtait un peu plus haut que mi-cuisse, elle se dirigea vers l’armoire, simplement pour voir ce que cet Aretha supposait assorti à la jeune femme. Elle ouvrit la porte d’une main et fut assailli par une fontaine de violet. Avec un peu de recul, elle constata que pendaient une multitude de vêtements (violets) tous plus beaux les uns que les autres.

Avec un sourire, elle referma l’armoire et alla mettre ses vêtements à elle, admirant son propre goût. La mini-armure se présentait sous la forme d’un top en métal drow – mais ça elle l’a oublié – d’un violet magnifique, orné de fioritures argentées et de plumes bleutées, accompagné de gantelets assortits et d’une mini-jupe semblable ainsi que de bottes qui remontaient jusqu’aux genoux. Après avoir enfilé le tout, elle s’approcha du lit et tira sur la cordelette.

Quelques instants plus tard, la clé tourna dans la serrure et un jeune homme entra dans la chambre. Phoebé supposa que c’était l’Aretha en question. Il la salua et attaqua directement sur le vif du sujet.

« Vous avez tiré sur la sonette, j’en déduis que vous acceptez de faire partie de la milice privée du Roi Fou. »

Phoebé ne fit que hocher la tête imperceptiblement, détaillant l’inconnu, pour éviter de commettre un impair qui révèlerait qu’elle était amnésique.

« Puisque c’est ainsi, je vous remets ce médaillon, qui permet d’entrer dans la cité des Larmes d’Argent, et ce sabre court en lame de métal de lune. Ne vous avisez pas de vous enfuir : nos meilleurs pisteurs vous retrouveraient en un clin d’œil et vous tueraient après avoir récupéré ces objets. »

Et joignant le geste à la parole, il tendit à la demi-drow les objets en question, tandis qu’elle prenait conscience que le ton courtois qu’il utilisait ne servait qu’à dissimuler une menace mortelle.

« Je vous prierai ensuite de retenir un peu votre aura de séduction : elle n’a aucun effet sur moi, mais la bonne qui est venue refaire votre lit l’a sentie à travers la porte et a failli aller à l’encontre de mes ordres et de sa sexualité pour vous sauter dessus. »

Ah, ça, ça allait être plus dur. Commenton réfrène une aura de séduction ? Et puis c’était quoi cette histoire avec la bonne ?

« Rendez-vous dans deux heures au Palais du Roi Fou. Vous y entrerez en fonction. Et – ajouta-t-il en détaillant à nouveau la tenue et les formes de la jeune femme – peut-être vous offrira-t-il un poste plus intéressant et mieux rémunéré en plus. »

Il sortit ensuite, tandis qu’elle accrochait le médaillon autour de son cou – avec celui en forme de lune qu’elle avait trouvé avec ses vêtements – et qu’elle pendait le sabre courbe et court à sa ceinture. C’était une merveille que ce sabre, brillant et si aiguisé qu’il aurait pu trancher un cheveu dans le sens de la longueur. La garde en était magnifique aussi, ouvragée et ornée d’une pierre de lune et le fourreau était recouvert de velours violet orné de fioritures argentées.

Phoebé à son tour quitta la chambre, abandonnant son sac, qu’elle avait tout simplement oublié, et se retrouva bientôt dans la rue. Après s’être perdue deux ou trois, non six ou sept fois, elle se retrouva devant une fontaine avec un couple de pleureurs. Elle posa un regard inintéressé sur les statues et, avisant le soleil qui les surmontait, elle ne tarda pas à faire le rapprochement avec son médaillon. Rapidement, elle pressa l’objet dans le trou et le paysage vide autour d’elle changea. Il y avait à présent foule autour d’elle et elle surprit nombre de regards vicieux – qu’elle ne put malheureusement pas interpréter à cause de son amnésie sinon elle leur aurait cassé la gu*ule à ces voyeurs – ainsi que des visages tristes. Elle demanda alors à un des adolescents qui l’avait reluquée où était le palais du Roi Fou et il lui indiqua obligeamment.

Après s’être perdue encore quatre ou cinq fois, elle arriva devant le lieu-dit et entra. Le velours pourprelui fit mal aux yeux, mais elle s’y habitua vite et s’avança. Bientôt elle trouva la salle du trône. Là, un spectacle surprenant l’attendait : un homme grassouillet et couronné, sans doute le Roi en question, gisait dans une chaise-longue, semblant endormi. A ses pieds, une jeune fille gisait, le bras en sang, non loin d’une sacoche qu’elle semblait vouloir attrapper avant de s’être évanouie.

Et puis, derrière, une jeune fille aux oreilles de chat et à la peau cuivrée qui semblait familière à Phoebé combattait contre un jeune homme que la drow n’eut aucun mal à identifier comme Aretha. Perplexe, elle décida d’abord de prêter secours aux personnes inconscientes : n’oublions pas que Phoe est quelqu’un de profondément pacifiste (peace & love (& alcohol aussi)). Elle ouvrit la sacoche de la jeune fille et prenant une fiole au hasard, elle en versa sur la blessure de la jeune fille, avant de lui envelopper le bras dans un morceau de la toge du roi. Elle fit ensuite boire quelques gouttes de vin à celui-ci, et finalement se dirigea vers les combattants.

Maintenant, ça allait être plus compliqué : comment les faire cesser de se battre ? Ils semblaient aussi vindicatifs, l’un que l’autre. Bah, ils finiraient bien par s’arrêter, puisqu’ils semblaient de force égale. La quart d’ondine retourna vers le roi et se versa un verre de liqueur de figue – il avait de tout sur son plateau – avant de le vider cul sec. Mmh, pas mal. Elle s’en servit un deuxième, et s’assit pour observer le combat, comme on observe un spectacle.

Au bout du troisième verre, elle décida de boire au goulot, ce serait plus simple.
Et au bout de la deuxième bouteille elle ressentit une forte envie de chanter, ce qu’elle ne se priva donc pas de faire.
Enfin, au bout de la troisième bouteille, elle se mit à danser sur la table, oubliant le combat. Elle n’eut même pas besoin d’une quatrième bouteille pour ôter ses bottes, son gantelet et son armure – heureusement qu’elle avait mis les sous-vêtements (en dentelle violette) qu’Aretha avait déposé pour elle avec ses effets.

Elle n’avait pas remarqué que les combattants s’étaient arrêtés, pour la contempler, bouche bée.

[Désolée, c'était censé être un post pas trop long, mais je suis parti en trip. En plus, c'est même pas drôle xD]

Ahahah… Qu’est-ce qu’elle avait émit comme hypothèse idiote déjà ? Ah oui, qu’elle allait clouer le bec au beau ténébreux… Très marrant, franchement hilarant même. NAN MAIS COMMENT POUVAIT-ELLE LUI CLOUER LE BEC ALORS QU’ELLE ETAIT EN TRAIN DE SE FAIRE RETAMER ? Tsss… Stupide égo. Si elle s’en sortait, plus jamais elle ne jugerait un combat finit avant de l’avoir commencé.

*Ahahah… Cette fois-ci c’est moi qui rigole ! Tu sais très bien que jamais tu ne tiendras cette promesse ! Et pour cause, on sera mort bien avant !*

Bon, blagues misent à part, El dû bien avouer que le parasite n’était pas loin de la vérité. Si le combat continuait comme ça, elle ressemblerait à un carpaccio de viande de chat avant la fin de l’heure. Bien fines les tranches du carpaccio. Comme pour assurer ses dires, l’épée d’Aretha traça un profond sillon sanglant dans son bras gauche. Eldanòrë gémit et recula prestement, s’obligeant à oublier la douleur lancinante. La plaie avait à peine commencée à se refermée que le vampire lui en assénait une nouvelle au niveau du ventre, déchirant un peu plus ses vêtements déjà en lambeaux. Il voulait la déshabiller ou quoi ?!?
Bien décidée à mettre un peu de distance entre elle et ce fou de cuisine japonaise (vous savez le cliché du cuisinier japonais qui découpe son énorme poisson à une vitesse hallucinante ?), El bondit, crocheta le bord du toit et se hissa rapidement dessus. Deux secondes plus tard le vampire l’avait rejointe. Bien que ce répit soit de courte durée, il permit à plusieurs des blessures de la demi elfe de cicatriser. Mais bon, à cette vitesse là, elle n’aurait bientôt plus d’énergie magique.
Elle se remit en garde. Son adversaire lui faisait face, le visage ne dévoilant aucune émotion si ce n’est une profonde détermination. Eldanòrë soupira intérieurement. Elle était bonne au sabre ok, mais pas au point d’atteindre le niveau de ce dingue ! A croire qu’il avait pratiqué toute sa vie !
Soudain, Aretha fonça vers elle à une vitesse hallucinante, épée devant. L’adolescente eu tout juste le temps de se décaler sur le côté. Pas assez vite néanmoins. L’épée du vampire transperça la chaire de son ventre comme si c’était du beurre et déchira tout ce qui se tenait sur son passage. Cette fois-ci, El ne put réprimer un hurlement de douleur avant de tomber à genoux. Grave erreur. Profitant de l’ouverture son adversaire fondit sur sa gorge laissée à découvert.

*EEEEEEEEEEEEEEEEL !*

La lame pénétra la fine peau du coup, mortelle. Ses yeux dorés grands ouverts, El regardait la mort arriver sur elle à toute vitesse. C’était assez ironique vu que la veille elle avait tenté elle-même de mettre fin à ses jours. Comment s’en était-elle sortie déjà ? Ah oui, grâce à Kaede. Qu’est-ce que cette fille était coincée ! Et susceptible en plus ! Comment avait-elle put tomber amoureuse de l’homme qui avait tenté de la tuer ? Bon, d’accord, elle ne lui avait pas dit. Mais vu la façon dont ses yeux partaient pour la Lune à chaque fois qu’elle prononçait son nom, c’était encore plus évident que son nez au milieu du visage.
Ah Kaede… Elle allait l’entendre celle-là. Vu la façon dont son « fiancé » la traité, elle n’allait pas laisser son amie s’en sortir si facilement. Mais tiens, où était-elle à présent ? La réponse sembla la sortir de l’étrange mini transe dans laquelle elle s’était plongée. Elle se battait elle aussi, pour leurs vies. Dire que c’était elle qui avait forcée la jeune vampire à venir jusqu’ici pour botter les fesses du Roi Fou. Maintenant, elle allait se retrouver seule aux prises d’un petit gros sûrement doué en quelque chose et de l’élu de son cœur (non mais franchement, quels goûts bizarres.>>>Et c’est El qui parle…<_<). C’était elle qui l’avait mise dans ce pétrin, elle avait le devoir de l’en sortir !
Une petite décharge électrique lui parcouru l’épaule gauche sortant l’adolescente de ses pensées (lesquelles n’avaient durées que quelques millièmes de millièmes de seconde…pas beaucoup quoi !). Recouvrant sa détermination, Eldanòrë défia son adversaire du regard. Celui-ci hésita une seconde face à ce virement, oubliant de finir le travail qu’il avait commencé. Soudain, alors qu’il se disait qu’il serait peut-être temps d’achever sa victime (histoire qu’elle arrête de se régénérer. Faut dire que c’était fichtrement énervant cette manie qu’elle avait !) il fut tout simplement projeté en arrière. Avant qu’il ne se rende compte de ce qui venait de se passer, son dos heurta une des colonnes du cloître, lui arrachant un cri de douleur.
Eldanòrë, serrant d’une main sa gorge et de l’autre son flan entaillé en attendant qu’ils guérissent, regarda avec délice la bourrasque de vent qu’elle venait de créer balancer le vampire à l’opposé de la salle du trône. Hélas pour elle, il réussit à atterrir sur le sol sur ses deux pieds et à ne pas s’écrouler. Dommage, le spectacle aurait été revigorant. Pendant que l’épéiste reprenait son souffle, l’adolescente sentit sa magie se re-cadenasser et ses dernières blessures finir de guérir. Ne perdant pas un instant, elle sauta habilement sur le sol et fit de nouveau face à son adversaire. Celui-ci ne l’avait pas attendu pour se remettre en garde et se lança derechef sur la demi-elfe.
S’en suivirent une série de coups plus habiles les uns que les autres qui forcèrent Eldanòrë à reculer jusqu’au mur. Bon, ok elle s’en était sorti tout à l’heure. Mais qu’elle idiote de pensée qu’elle serait devenue plus douée au sabre entre temps ! Elle allait encore se faire rétamer ! Une violente douleur dans sa cuisse gauche lui donna raison.

*Je veux pas mourir. Je veux pas mourir. Je veux pas mourir. Je veux pas mourir.

-Meno, la ferme ou je décide je me jette sur sa lame !

-T…Tu ne ferais pas ça…

-On parit ? Je te préviens que tu parle à une fille qui a manqué de se suicider la veille. Un jour de plus ou de moins, qu’est-ce que ça change ?

-O…OK… Je me tais…*

Eldanòrë plongea, tenta une attaque sur la droite, feinta sur la gauche, se loupa magistralement et accueillit une nouvelle estafilade sur son bras gauche. Elle serra les dents et s’apprêta à riposter quand quelque chose attira son attention. Quelque chose de…violet. Oui bon, je vous vois venir ! Cette fille est en plein combat et elle se laisse distraire par quelque chose de violet ! Non mais je vous jure, bonjour la guerrière ! Je vous répondrai tout simplement qu’El est encore une adolescente et que par conséquent, elle a encore beaucoup de chose à apprendre (notamment à ne pas se laisser distraire par des bidules aux couleurs bizarres en plein duel), que c’est moi la narratrice et que par conséquent je fais ce que je veux ! Et na !
Hum…Bref, où en étais-je ? Ah oui. Donc El tourna la tête pour voir ce que pouvait bien être ce truc violet qui n’arrêtait pas de s’agiter en périphérie –et qui jurait effroyablement sur le pourpre déjà douteux de la pièce-. Et là, elle resta muette de stupeur pendant au moins deux bonnes secondes. Temps qu’il lui fallut pour comprendre que le truc violet n’était autre que la folle tarée de prof en train de leur faire un striptease. Il lui fallut encore trois bonnes secondes pour se remettre du choc et une autre pour se rendre compte qu’elle était toujours vivante. Et pour cause ! Aretha se bavait littéralement dessus, limite si ses yeux n’avaient pas prit la forme de cœur et n’essayaient pas de sortir de leurs orbites par à-coups (Tex Avery powa !!! ><). Tssss… les hommes, tous les mêmes. Kaede allait être déçue. Une brève image d’un jeune homme châtain foncé et aux yeux bleu glace lui vint à l’esprit et El la renvoya au fin fond de sa cervelle à coups de pied virtuels. C’était pas franchement le moment de penser à ce naze.
Vu que l’autre idiot avait l’air beaucoup plus intéressé par les dentelles de Phoebé que par elle, El profita de l’éééééénorme ouverture que son adversaire lui offrait et l’assomma d’un sublime coup droit dans la mâchoire. Pinçant les lèvres pour retenir un gémissement de douleur, l’adolescente se mit à frotter frénétiquement sa main endolorie tout en se dirigeant vers l’endroit où Kaede gisait.
En passant devant le truc violet qui continuer de se trémousser sur la table, la demi elfe leva les yeux au ciel. La dingue était irrécupérable. D’accord, elle s’en était sortie grâce à elle. Mais elle n’avait jamais aimé la folle tarée de prof qui lui tapait sur les nerfs plus qu’autre chose et puis, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Visiblement, elle avait survécu à l’Impact. Mais comment avait-elle réussit à pénétrer toute armée ici ? Bon ok, elle avait déjà nettoyé le passage et assommant tous les gardes. N’empêche que c’était sérieusement louche. Tandis que l’autre continuait à danser, El s’approcha l’air de rien de la table où elle était perchée et cassa brusquement un des pieds de la mini scène improvisée. S’écartant d’un bond et savourant le spectacle du coin de l’œil, elle vit la gracieuse demie drow s’écraser sur le sol avec le restes des bouteilles qui n’avaient pas encore été vidées.

*Wouah ! Mais qu’elle preuve de mauvaise fois ! Je te préviens qu’elle vient de te sauver la vie !

-Mesure de précaution, au cas où elle serait avec les méchants.*

Continuant son chemin limite en sifflotant, El parvint jusqu’au corps inerte du Roi Fou. Celui-ci avait la bouche ouverte et le visage couvert d’un vomi puant l’alcool. S’obligeant à oublier son odorat trop sensible, l’adolescente se pencha en avant. Elle put ainsi remarquer la fine aiguille enfoncée dans le cou du saltimbanque. Kaede l’avait plongée en léthargie visiblement. Quand au vomi…Quelqu’un lui avait sûrement donné quelque chose à boire et son corps avait tout simplement réagit. N essayait de le noyer, il éjectait tout !
El se releva et s’avança vers le corps suivant : celui d’une jeune vampire blonde. Léthargie aussi –vu la fine aiguille plantée dans sa gorge-. Ici néanmoins, la victime n’avait rien avalé « après ». L’adolescente continua son chemin jusqu’à tomber (enfin !) sur Kaede deux mètres plus loin. El se pencha pour vérifier si son amie allait bien et recula aussitôt, prise d’un fou rire.
La vampire était parfaitement consciente et fixait le ciel et marmonnant des injures plus colorées les unes que les autres à propos d’une « bonne femme sans cervelle », « truc violet innommable », etc. Reprenant son souffle, Eldanòrë se força à retrouver une position plus décente que écroulée-de-rire-sur-le-sol. Grand mal lui en fit car à peine reposa-t-elle ses yeux sur Kaede que le fou rire la reprit.

*Ouai bon c’est bon ! C’est rien d’autre qu’une trompe et des oreilles d’éléphant ponctuées de diverses plaques rouges et violettes !

-Oui tu as raipffffffffff…*

« MOUHAHAHAHA ! C’est trop drôle ! Kaede si tu voyais ta tête ! »

« Mgnnn... »

La jeune femme se redressa légèrement en frottant l'arrière de son crâne. Elle sentait distinctement un bosse s'y former, et une bosse qui serait douloureuse. Et en plus elle avait très mal à la tête, et sûrement pas pour les mêmes raisons. En s'appuyant sur son bras gauche elle se leva et dut immédiatement se retenir à une table qui ne tenait plus que sur trois pieds tant ses jambes tremblaient. Elle poussa un long soupir et poussa quelques mèches hors de son visage.

Bien, maintenant il était temps de répondre à quelques petites questions : où était-elle ? Comment avait-elle fait pour arriver ici ? Pourquoi portait-elle des sous-vêtements, elle qui détestait porter des sous-vêtements – surtout aussi kitch, horreur! - ? Et surtout que s'était-il passé ici ?

La dernière chose dont elle se souvenait était avoir fait un pas dans le vide, pour se suicider. En revanche, la raison pour laquelle elle avait voulu se suicider lui était totalement inconnue. Elle se souvenait donc avoir appris à contrôler la magie avec différents professeurs qui se confondaient un peu dans sa mémoire puis avoir été elle-même professeur de Magie Noire à Lumeinyx. Soit. Cela n'expliquait toujours pas sa tentative de suicide et le gros trou noir depuis ce moment-là jusqu'à maintenant. C'était comme si Dina avait disparu de sa mémoire, pour le bien de sa santé mentale.

Elle se frotta le front, comme si cela pouvait l'aider à comprendre tout ça, mais abandonna bien vite. Sa première réaction fut d'ôter ses sous-vêtements et de se rhabiller en quelques secondes. Puis, d'un geste rageur, elle fit subir à toute cette dentelle violette une implosion qui transforma les quelques vêtements en une boule de feu violette. Bien, ses pouvoirs étaient toujours là, même s'il y avait quelque chose de bizarre, comme une impression qu'elle pouvait perdre tout contrôle sur eux d'une seconde à l'autre. Pas une impression très rassurante.

Elle croisa ensuite les bras et regarda autour d'elle. Elle n'avait jamais été particulièrement, donc se changer devant l'immense assemblée bouche bée ne l'avait pas dérangée, d'autant plus qu'ils étaient plutôt concentrés sur autre chose : une jeune fille aux cheveux blancs, vêtue d'une sublime armure elfique, avec quelques similitudes avec celle que portait Phoebé. Malgré l'armure elfique, l'ex-professeur de Magie Noire reconnut que la jeune fille était une vampire. Totalement inintéressant. Son regard se promena un instant sur l'assemblée, et, ô surprise, elle vit quelqu'un qu'elle reconnut : El. Pourquoi elle ? Ça n'allait pas être facile d'avoir des explications de cette jeune fille qui la détestait. Elle baîlla négligemment et fit quelques bonds qui l'amenèrent au côté de la jeune féline.

« Bonjour El. Comment vas-tu, darling ? »

Et sans-gêne, comme d'habitude, elle posa son bras sur les épaules de l'adolescente à la peau mate.

« Est-ce que tu aurais la moindre idée de ce qui se passe ici ? De pourquoi je suis ici ? D'où est l'académie Lumeïnyx ? Et d'où sont les autres élèves ? Je crois que j'ai un peu perdu la mémoire... »

Et du regard elle suivait la vampire qui se précipitait vers la fontaine pour s'y mirer, et qui s'écroulait sur le muret de la fontaine. Elle haussa un sourcil quand une couronne sortit de la fontaine, sans y prêter particulièrement attention.

[Petits rappels : Phoebé avait été l'élève de Dina. Comme Dina avait disparu, Phoe s'était fait engager comme prof à Lumeinyx et avait fait des recherches pour savoir ce qui était arrivé à Dina. Pendant quelques jours l'âme de Dina avait occupé la tête de Phoe, et finalement la drow avait trouvé le corps de Dina. Malheureusement à ce moment-là le jumeau de Dina est apparu et a disparu avec le corps et l'âme de Dina. Phoebé a été tellement choquée qu'elle a essayé de se suicider mais a été sauvé par Azaela. Le seul problème est qu'elle était devenue amnésique et qu'à chaque fois qu'elle se recognait la tête elle reperdait la mémoire. Sauf que cette fois-ci, peut-être à cause de l'alcool, peut-être à cause de la magie, elle a retrouvé sa mémoire d'avant son suicide, la seule différence est que Dina n'a jamais existé dans sa mémoire actuelle, donc c'est pour ça qu'elle est un peu paumée, surtout qu'elle n'est pas au courant pour l'Impact. Voilà, j'espère que c'est clair ^^']

Vu la tête que tirait son amie, El arrêta aussitôt de rire. Faut dire que c'était pas tous les jours qu'elle voyait quelqu'un avoir les yeux entièrement blancs et décider de taper la causette à un bâtiment. Les gens disaient régulièrement qu'elle était complètement timbréée mais elle au moins, elle se mettait pas à discuter avec les murs. Ou alors, elle n'en avait aucun souvenir récent... Enfin bon, tout ça pour dire qu'elle regarda Kaede faire tout son tralala sans trop réagir. Après tout, elle ne semblait courir aucun danger -physique du moins car appeler le bâtiment "papa", dites-moi si je me trompe mais la vampire était limite bonne pour l'asile- et El ne pouvait par conséquent ne lui être d'aucune utilité.
S'en suivit la re-déco complète de la pièce. Au lieu du pourpre sombre de très mauvais goût, la pièce avait pris des teintes blanches, bleues et argent. C'était très... très... classique quoi.

*T'es jamais contente toi ! Un coup c'est trop flash, l'autre trop classique ! Faut quoi pour te contenter ?

-Ba tu sais, moi et les bâtiments... Je suis jamais très à l'aise. Je préfère nettement l'extérieur...

-Et c'est tout ? T'as trouvé aucune autre excuse pour tes goûts minables ?

-Mais c'est vrai ! Et puis, c'est moi ou tu prends systématiquement la défense de Kaede ? T'en pincerais pas pour elle par hasard ?

-Moi ? Avec cette vulgaire...heu...vampire ! Non mais tu n'as pas honte ! La seule femme qui détient les clés de mon coeur se révèle être ma sublimissime maîtresse, Gaïana la déesse vengeresse.

-Mais oui mais oui. J'allais te le dire...*

Tout d'un coup, la dite Kaede fondit en larme droit dans une fontaine. El fit un pas en avant, inquiète, mais décida finalement de ne pas bouger. La raison ? Une voix particulièrement désagréable pour ses oreilles félines venait de retentir un peu trop près de celles-ci à son goût. Pheobe. Voilà qu'elle s'était réveillée celle-là ! Dire que si elle avait dormie un peu plus, les vacances aurait pu continuer. Elles l'auraient abandonnée là et quand elle se serait réveillée, elles seraient déjà loiiiin !!! Seulement, elle n'était pas certaine que Kaede soit d'accord avec ce plan. Quoi que... Visiblement elle en pinçait pour Aretha...

*Comment le sais-tu, hein ? De quel droit émets-tu de telles hypothèses ne reposant sur rien de concret ?*

...Mais celui-ci avait visiblement apprécié les formes beaucoup plus "mûres" de la demi drow. Mouiii... A tous les coups, Kaede lui en voulait à mort. Elle n'avait plus qu'à la ré-assomer et à l'abandonner bien comme il faut. Et puis... Hein ? Comment ça elle avait perdu la mémoire ? Sans blague... Elle s'en était déjà rendue compte y'avait pas mal de temps. Cette drow était complètement dingue ! On ne pouvait plus rien pour elle !

*Stop El ! Retient ton bras !

-Hein ? Et pourquoi je ferais ça ? Elle m'énerve, je la fait taire.

-Je ne dis pas le contraire, mais écoute juste ce qu'elle dis ! Elle se rappelle de Lumeinyx !*

Ah ba oui tiens, c'était vrai ça (*Evidemment que c'est vrai débile !*). Qu'est-ce qu'il se passait à la fin dans la tête de cette stupide ex-prof ? Avec tous ces changements de comportement, El allait finir par péter un câble elle aussi ! Les gens ne pouvaient-ils pas avoir des réactions normales ?

*Et c'est toi qui dis ça ?

-Raaaaa...Chut !*

Mais bon là, El était crevée (après tout, elle sortait tout juste d'un duel contre un vampire qui avait faillit avoir sa peau) et avait tout sauf envie de répondre aux questions de Pheobe. Surtout sur ce genre de questions qui étaient tout sauf agréable à entendre. Elle imaginait déjà les réponses. "Oui, un énorme météore s'est écrasé droit sur Lumeïnyx, à fait des milliers de morts et disparus et à complètement déréglé la magie sur Loah. Mais à part ça, tout va super bien. Bon retour parmi nous, folle tarée de prof' !". Ouai... Franchement aucune envie. Aussi El se contenta de l'ignorer royalement.
Ce ne fut pas vraiment compliqué vu que quelque chose de bien plus intéressant que la chose violette attira son attention. Une couronne. Une couronne suspendue dans l'air. Vu que personne d'autre dans la pièce ne semblait y prêter attention -faut dire qu'Aretha, l'ex-roi fou et la blondinette étaient dans les vapes, que Kaede se morfondait dans son armure et que Pheobe essayait désespérément de lui arracher des infos- El la pris dans ses mains et l'examina. A quoi pouvait-elle bien servir ? A nommer le prochain roi fou ?

*Bravo ! T'as trouvé ça toute seule ?

-Ahahah...très drôle. Quand j'aurais besoin d'un commentaire, je te sonnerais, ok ?*

Hum, mais qui pouvait bien être le prochain roi fou ? Elle, elle s'éliminait d'avance. Aucune envie de prendre des responsabilités. Elle avait déjà bien assez de problèmes sur le dos. Kaede ? Je crois pas non, vu la tête qu'elle faisait après une petite séance de déco de rien du tout, qu'est-ce que ce serait si elle apprenait qu'elle était devenue reine ? Pheobe alors ? Mphhhhhhh... Même pas en rêve. Avec elle, la cité des larmes d'argente replongerait dans le chao le plus total en moins d'un mois. Mais alors qui ?

*Mouahahah...

-Quel rire machiavélique ! Tu es donc si fière d'avoir eu cette idée ?

-Ne me dis pas que tu n'en rêves pas ! Avoue qu'il te tape sur les nerfs à toi aussi...

-Qui te dit que... Bon ok. Vas-y ! Huhuhu...*

El fit quelque pas sur sa droite, posa la couronne sur le sol et s'assit à califourchon sur le corps inerte qui se trouvait là.

*C'est partit !*

Et une, deux, trois baffes. Aretha ouvrit les yeux juste à temps pour sentir la quatrième. Timing parfait. El le força à s'asseoir et lui vissa la couronne sur le crâne. Paaaarfait. La couronne lui allait parfaitement bien. Pile à sa taille.

"Saltimbanque Aretha, je vous nomme ici et maintenant Nouveau Roi Fou de la Citée aux Larmes d'Argent. Toutes mes félicitations !"

Mouahahaha ! A tous les coups, il n'avait même pas conscience de tout le boulot qui l'attendait, ni des montagnes de paperasse qui le guettait sagement. Sans parler de tous les saltimbanques tombés sous la domination du roi fou précédent et qui maintenant allaient pouvoir faire éclater leur colère. Good luck mister le vampire !

Maintenant c'était officiel : Kaede était définitivement devenue barge.
El repensa un instant à la jeune vampire un peu timide qu'elle avait rencontrée la veille et mis cette image en superposition avec la réalité. Rien à voir. Faut dire qu'elle avait pensé que mis à part la folle tarée de prof, personne dans la salle ne serait susceptible de faire un streep tease complet. Elle s'était trompée visiblement. Sûrement même, vu que la vampire qui se tenait en face d'elle n'était plus vêtue que d'un pagne bleu ciel (elle faisait très bien dans le décor d'ailleurs). Mis à part cette bande de tissus, mademoiselle était nue. Mais nue de chez nue ! Cette fille était dingue... A croire que c'était devenu une mode de se balader à pile sur Loah. Tsss... Ok, priorité numéro une : trouvée de quoi couvrir Kaede de manière descente. Et qu'importe le sentiment de frustration qui venait de s'emparer de l'esprit de Meno.

*Obsédé !

-Mais ! C'est même pas vrai que je ressent un sentiment de frustration à l'idée que tu force Kaede à se rhabiller ! Je suis juste déçu que tu ne laisse pas ton amie aller dans la tenue dans laquelle elle se sent le mieux.

-Nue !?!

-Si c'est ce qu'elle préfère. Ce n'est pas moi qui vais l'en empêcher.

-C'est bien ce que je disais, pervers !*

El lança un regard désapprobateur à son amie. Celle-ci lui répondit par un grand sourire qui visiblement se voulait rassurant... et qui eu tout à fait l'effet inverse. Et voilà, une imbécile heureuse de plus sur cette planète. Ok, priorité numéro deux : noter que chagrin d'amour plus super méga révélation sur son passé ça vous bousillait définitivement le cerveau. A retenir sur le futur. Remarquez, chagrin d'amour, elle n'en était pas loin. Quand aux révélations sur le passé... Savoir qu'on est destiné à finir sur une table d'opération avec une déesse dingue armée d'un bistouri géant prête à vous découpée en petits morceaux ça comptait ou pas ?
Enfin bon, pour l'instant, El avait surtout l'impression d'être la personne la plus saine d'esprit de la pièce. Faut dire qu'entre un ex-Roi Fou complètement mégalo, une secrétaire marteau, un vampire complètement déboussolé, une drow sujette aux trous de mémoires à répétition et une ado qui s'amusait à se balader à poile... Oui, El se sentait saine d'esprit.
La dingue en jupette descendit enfin de son piédestal, venant s'adresser à son fauteuil du moment : Aretha. Hein ? Comment ça, son choix ne l'enchantait pas ? Elle voulait se battre ??? D'abord, Aretha avait sut montrer qu'il était intelligent, qualité très utile quand on doit gouverner. Ensuite, il savait étonnement bien se battre pour un saltimbanque (Et vlan ! Dans les dents Iswara ! Savoure surtout...). La preuve était qu'il avait bien faillit la réduire en pâtée pour chien. Bon d'accord, il était un peu pervers sur les bord. Enfin pervers, c'était vite dit. Elle aussi si elle avait été un homme normalement constitué (ahahah...) et qu'une magnifique drow se déshabillait devant ses yeux, sûrement que sa mâchoire inférieure se serait décrochée. Enfin, pas si c'était la folle tarée de prof. Non. Ca, c'était sûr.
El fut brusquement arrachée à ses réflexions quand la vampire manqua de lui démonter le bras en la tirant vers elle. Elle retint un cris de stupeur et manqua de s'écraser sur Aretha quand elle tenta de se lever. Absolument pas prise de pitié, Kaede continuait sa course, insistant un peu trop sur son poignet au goût d'El. Elle fit trois pas sur trois pattes avant de réussir à se remettre debout et à courir normalement. Mais qu'est-ce que c'était que cette impulsion bizarre ? Encore un problème de neurones ? Les mauvais s'étaient branchés entre eux, c'était ça ?
Elles traversèrent ainsi une bonne dizaines de couloirs, -qui bien entendu se ressemblaient tous, histoire de bien la perdre- avant d'arriver dans un petit jardin. La première chose que remarqua El en débarquant dans ce coin herbeux fut que la nuit était enfin arrivée. Ca faisait donc autant de temps qu'elles étaient arrivée à la Cité des Larmes d'Argent ? Mais elle n'eut pas l'occasion de s'extasier sur le ciel étoilé plus longtemps car voilà que Kaede la poussait violemment. Elle en fut tellement surprise qu'elle en oublia de se rattraper. Elle allait encore écoper de nombreux bleus. A croire qu'elle n'avait pas encore eu assez mal dans son combat contre Aretha. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait à Kaede ? Un esprit meurtrier s'était emparé de son corps ou quoi ? El pensa un instant à l'ex-Roi Fou et au combat magique que la vampire et lui s'étaient livré. Et si, en fait, c'était lui qui avait gagné ? Cela expliquerait beaucoup de chose...
...Ou pas. El atterrie directement dans l'eau glacée de la fontaine qu'elle n'avait pas eu le temps de repérer.

*Une question. Simple la question bien entendu. Comment as-tu fait pour louper cette fontaine, ainsi que cet immmmmeeeeeense bassin ?

-...Je me le demande encore Meno...*

L'onde argenté recouvrit bientôt son visage, troublant sa vue dans un nuage de bulles. Ce furent ses fesses qui heurtèrent le sol du bassin en premier, lui démontrant par a + b que c'était beaucoup moins profond qu'elle ne l'aurait crut. Elle se repris juste avant que sa tête ne fasse copain copain avec le sol à son tour, brisant de nouveau la surface. Elle se releva, en garde, prête à repoussée une attaque -amicale- (elle l'avait enregistré ça aussi) de Kaede. L'eau lui arrivée à mis cuisse mais elle était entièrement trempée. La vampirette allait payer pour ça. Elle ne détestait pas l'eau, mais si sentait mal à l'aise. Et puis cela lui rappelait trop les longs après-midi qu'elle avait passé à nager avec Gaël. Donc pour l'instant, faire plouf plouf n'était pas franchement sa plus grande passion.
Elle chercha donc son amie des yeux, finissant enfin par la repérer sur un rocher. Elle s'apprêta à la rejoindre quand Kaede décida que le contraire était plus facile et plongea sans que la moindre goutte d'eau ne soit déplacée. Respect. Respect mais elle avait toujours envie de se venger. Seulement, Kaede la coupa nette dans son élan en la remerciant ! La re-mer-ciant ! (oui vous avez bien lut et non, je ne le réécrirais pas une troisième fois pour vous faire plaisir) Tellement choquée, El en oublia un instant de respirer. S'obligeant à reprendre son souffle, elle s'apprêta à demander à son amie pourquoi donc de tels remerciements (voilà, z'êtes contents ???) quand une nouvelle fois la jeune vampire ouvrit la bouche. Hein ? Une amie violine ? Qui çaaaaa ? El ne voyait absolument pas. Pour elle, tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à une "amie" dans un rayon de deux kilomètre se trouvait juste en face d'elle. Après, nada. Ensuite violine ? Violine... Violine... Mince ! La folle tarée de prof !!! Oubliée ? Mouhahahaha.... Tant mieux.

« Oui, vous m'avez un peu oublié... Mais ce n'est pas grave, je vous ai retrouvées. J'ai beaucoup de questions à te poser ma chère El, mais je pense que je vais d'abord vous imiter ! »

Et mince, encore loupé !
El ne put s'empêcher de soupirer d'agacement en regardant la drow se déshabiller. C'était dans leur gêne ou quoi ? Ou alors, c'était une secte... Et si elle ne partait pas très vite d'ici, elle aussi finirait nue avait même d'avoir réussit à épeler son surnom. Il fallait qu'elle fuit. Viteeeeeuuuh !! Sinon la malédiction du streep tease allait aussi s'abattre sur elle !

*Heu... El... Tu devrait te calmer un peu...

-Toi, le pervers, chut ! Je comprends que tu aime voir des femmes nues mais c'est pas pour ça que je me laisserait attraper !!!

-El... Personne ne veux t'attraper... Et lâche cette pierre ! Tu vas finir par blesser quelqu'un !*

El jeta un coup d'oeil au gros caillou qu'elle avait dans la main droite et la reposa délicatement sur la rive. Oui, elle s'était un peu laissée aller là... Elle se hissa rapidement sur la terre ferme, faisant bien attention à ne regarder ni Kaede, ni Phoebe. Pas question de violer leur intimité (enfin surtout celle de Kaede vu que pour la folle tarée de prof, elle s'en fichait complètement) en laissant un dieu pervers les mater à tout va à travers ses yeux.

*Maiiiieuuuuuuh !!!! C'est tout naturel, tu l'as-dit plus haut pour Aretha !

-Chut. Je dis, je décide.

-C'est pas justeuuuh !!!*

Elle était un peu remontée, à la fois à cause de la "blague" de Kaede mais aussi par l'arrivée de Phoebe qui lui promettait une avalanche de questions. Vu qu'elle se sentait complètement crevée et qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas lutter longtemps contre la drow, El déballa son sac, comme ça, tout en fixant le jardin à l'opposé du bassin.

"Premièrement, je ne suis plus ton élève. Lumeïnyx n'est plus et je n'ai donc plus aucune raison de rester avec toi (en gros, laisse-moi vivre put*in !). Y'a quelques mois, une énorme météorite s'est écrasée sur l'école et à tué la quasi-totalité des élèves ainsi qu'une bonne partie des habitants de Loah. Suite à l'Impact, la magie s'est complètement déréglée si bien que certains ont été téléportés à l'autre bout du continent, voir même du monde. Aujourd'hui, c'est le chaos total, et surtout, c'est chacun pour soit. Sur ce, au revoir !"

*Q...Quoi au revoir ??? T'es folle ?

-Complètement. Si ça te dérange, dégage.

-M...Mais Kaede ?

-Elle est grande, elle se débrouillera très bien toute seule.*