Quand on percute un souvenir. [PV El]

Eldanòrë restait pétrifiée. A vrai dire, elle n’osait plus bouger d’un millimètre. Même son stupide estomac (pour ne pas dire trou noir) s’était tu. Se rendant soudain compte qu’Iswara attendait qu’elle réagisse, elle se détacha de l’arbre contre lequel elle était restée scotchée et avança vers lui sans vraiment penser à ce qu’elle faisait. D’un geste assez mécanique, elle monta sur le dos de l’animal et enfouit ses doigts dan la fourrure du loup (histoire de ne pas finir les fesses par terre une fois de plus).

*Et mince, tu es encore passée en mode off… Dire que si je le voulais je pourrais t’emmener directe au Royaume des Dieux si je le voulais…

-…Gnéééé ? Royaumedédieu ? Qu’est-ce que c’est ???

- Ah ? Tu refais surface ? Tu quittes la zone de choc ? C’est Royaume des dieux pas ton truc bizarre là…

-ROYAUME DES DIEUX ! ISWARA ! DECLARATION ! MERDEUUUUUUUH !

-Huhuhu… et encore, attend de retrouver le contact avec le monde extérieur, tu vas être surprise.

-Surprise ? PourkwaaaaAAAAAaaa… !*

Eldanòrë se rattrapa in extremis avant de basculer en arrière et de gagner un allé gratuit pour le monde merveilleux de la gadoue. Se faisant, elle arracha une petite touffe de poils à son véhicule et décida que la position allongée, c’était pas si mal si on voulait garder l’équilibre.
Et puis, l’Information monta au cerveau. Là, à cet instant précis –et depuis une bonne dizaine de minute selon la (maigre) partie de son cerveau qui était restée consciente- elle se trouvait à califourchon sur le dos d’Iswara ! Oh my God… Et qu’est-ce qu’elle foutait sur le dos d’Iswara ? Hein ? Il avait dû profiter de son moment « je suis plus connectée à la planète Loah » pour l’influencer et la faire grimper sur son dos. Raaa ce pervers !!! En même temps ce n’était pas si désagréable. Sa fourrure était douce et touffue et puis surtout, elle sentait la chaleur qui émanait du corps du demi loup. Oui mais oh ! Elle avait aussi un minimum d’honneur ! Elle pouvait marcher toute seule merde ! Elle n’était pas encore handicapée à vie !

*Mais si ! En débilité, on peut plus rien faire pour toi.

-Eh toi le puceau qui s’assume pas ! Vas voir ailleurs si j’y suis !

-Et mince, dire que j’espèrais que ce bug aurait effacé certaines données (dont celle-ci) de ton cerveau…

- Je ne suis pas une machine !

-Si proche, si proche…*

Eldanòrë ignora le sous-entendu et entreprit les derniers souvenirs qu’elle avait. Il y avait eu les masques (que d’ailleurs elle avait accroché à la ceinture de sa jupe) et puis…

-Wouaaaaah !!!

Surpris, Iswara pila net, manquant de balancer sa passagère par-dessus bord. Heureusement, prudente Eldanòrë avait adopté une position « allongée » sur le dos du loup et réussit à rester à peu près en place. Elle vérifia néanmoins une seconde fois avant de risquer de se redresser. Ca tombait plutôt bien qu’il s’arrête en fait, au moins elle pourrait descendre tranquillement et marcher normalement. Mouai, ce serait dommage en fait. Et puis lui, il avait pu profiter qu’elle soit sur lui pendant les trois quarts du voyage, elle avait bien le droit d’en profiter un peu elle aussi ! (Yeh ! Les femmes au pouvoir !! *va se pendre*) Et puis, il fallait encore qu’elle réfléchisse à ce qu’il lui avait dit. Et franchement, elle était super bien callée là ! Au moins elle n’avait pas à regarder où elle mettait les pieds. Le must du must ce serait qu’elle soit bien plus lourde que ce qu’Iswara pensait avant de lui proposer de monter sur son dos et qu’il n’attendait qu’une occasion pour se débarrasser d’elle. Et ba nan ! Tu vas continuer à souffrir mon coco ! Niark niark niark…

*Mais tu ne sais même pas si c’est le cas !

-Chut toi ! Ch’uis en plein rêve de vengeance là ! Le gâche pas !

-Comme tu voudras…*

Iswara avait tourné sa tête canine vers elle, l’interrogeant du regard sur ce qui avait bien pu la pousser à un tel cri. El se contenta de tendre la main et de lui gratouiller derrière l’oreille tout en se rallongeant sur lui.

« Désolé, j’ai pensé un peu trop haut… »

Son estomac choisit ce moment-là pour se remettre à fonctionner et surtout pour rappeler sa présence à sa maîtresse (encore un qui aime se faire chouchouter tiens !). Cela eu pour effet de dessiner un sourire légèrement ironique sur les lèvres de l’adolescente et de décider Iswara à se remettre en route.
Une dizaine de minutes plus tard, ils étaient devant la ville. Histoire de ne pas terroriser une centaine de citadins armés jusqu’aux dents de ciseaux et de rouleaux à pâtissier, le demi loup repris forme humaine… Toujours aussi peu habillé d’ailleurs. Eldanòrë s’attarda un instant sur ses abdos avant de se rendre compte que son caleçon avait enfin décidé que le soleil avait le droit de se lever. En effet, le payasage n’avait pas changé mais maintenant le ciel avait pris une jolie couleur bleu ciel et un mini soleil doré se baladait sur le tissu magique. Pas très réaliste tout ça.

*El… Tu vas vraiment faire ça ?

-Faire quoi Meno ? Manger ? Bien sûr que oui, je meurs de faim !

-Non, je ne parle pas de ça.

-De quoi alors, lâches le morceau !

-T…Tu vas vraiment retourner en « ville ».

-Ba oui.

-El. En « ville », y’a plein de « filles ». Et je te préviens que t’es aux bras d’un « Apollon » -qui d’ailleurs a du faire du charme à pas mal d’entre elles. Tu tien tant que ça à te suicider ? Je croyais que t’avais finis par abandonner l’idée moi…

-Me suicider ? Tu penses vraiment ça ?

-Ouai… C’est vrai que c’est plutôt pour elles qu’il faudrait que je m’inquiète. Je reformule : tu tiens tant que ça à rayer cette ville de la carte ?

-Pas la ville Meno, seulement ses habitantes.*

Et c’est d’un pas confiant qu’Eldanòrë entra dans la ville, tenant un Iswara étonné par la main.

« Wouaaaaah !!! »

Iswara pila net, évitant de justesse de faire un bond en arrière. Elle était folle ou quoi ? En plus il avait les oreilles qui sifflaient douloureusement maintenant. Heureusement, elle avait eu le réflexe de se retenir à ses poils en s'allongeant sur son dos. Ça ne l'aurait pas tellement dérangé si il n'avait craint qu'elle ne lui arrache une touffe de poils. Parce que ses poils sous forme de loup étaient représentatifs de ses cheveux sous forme humaine et il préférait ne pas se retrouver avec une calvitie à même pas 18 ans. Ça faisait tache quand même, non ?

Il tourna la tête vers son amazone chérie et couina un point d'interrogation. Celle-ci le grattouilla derrière les oreilles – il n'appréciait pas tellement, étant ni chien ni chat, mais il n'en fit pas part à son aimée : il suffisait que celle-ci lui fasse autre chose que le taper pour qu'il soit aux anges – et répondit qu'elle avait pensé trop fort.

* Ouah, que ça m'arrange ça ! *
¤ Pour une fois je suis d'accord avec toi... ¤
* Je n'en demandais pas tant! Être d'accord avec ma propre conscience ? Mais quelle horreur ! *
¤ Haha, très drôle. Pour la peine, je ne cause plus. ¤
* Tant mieux, ça me fera des vacances. *

Heureusement, le ventre d'El gargouilla à point nommé, nous évitant une longue dispute mentale qui n'aurait rien eu ni d'intéressant ni de drôle (quoique). Iswara répondit par un sourd grondement et se remit à courir à une vitesse à peine plus lente que celle à laquelle il était quand il s'était mis à la recherche de sa chérie. Et depuis, il avait avoué son amour et elle aussi...

* Mais, en fin de compte, on sort ensemble ou pas ? Peut-on donner un nom à notre relation ? *
¤ Y a-t-il une relation ? ¤
* Ça, c'est sûr. Quant à savoir quelle relation, c'est la question que je me pose. *
¤ Donc ce n'est pas à moi que tu la poses ? ¤
* Bien évidemment que non ! *
¤ Mmh, j'ai donc bien fait de te répondre... ¤
* Je croyais que tu ne me causais plus ... ? *
¤ J'avais oublié de préciser que je voulais dire que je ne causais plus de moi-même. Si tu poses une question, j'y réponds. ¤
* Ah, ça m'évitera les commentaires désagréables. *
¤ Absolument pas, puisque toute action est une question posée. En fin de compte, ça ne change rien, huhu. ¤

Iswara grogna sourdement, espérant qu'El n'interpréterait pas mal ce grondement qui remontait de sa cage thoracique, et décida d'ignorer royalement sa conscience, qui lui rendait la tâche malheureusement difficile. En fin de compte, le jeune loup réussit à ne pas faire une crise de nerfs avant leur arrivée à la ville. Là, il reprit forme humaine en espérant que ses vêtements accepteraient de revenir, ce qui ne fut évidemment pas le cas. En revanche son caleçon avait à présent opté pour une journée ensoleillée. Iswara crut voir une licorne galoper à travers le paysage et essaya de se convaincre que ce n'était que son imagination. Parce que sinon, on allait vraiment se retourner sur son passage. Pas que ce ne soit pas le cas normalement hein.

Et là, il réalisa qu'il allait se balader en caleçon dans une ville où il avait dragué pas mal de filles, au bras d'une beauté extrêmement belliqueuse et jalouse. Et – faut pas croire qu'Iswara n'est pas conscient de l'effet qu'il fait aux filles – il était torse nu.

* Merde. *
¤ Mais noon. T'inquiète pas, je suis sûre qu'El pourra te défendre contre les troupes de groupies en furies qui vont te sauter dessus. ¤
* C'est justement ce qui m'inquiète. *

El lui saisit la main, un grand sourire aux lèvres, et Iswara, légèrement stressé, ne put que la suivre. Au début, les gens ne faisaient que se retourner sur leur passage, mais rapidement Iswara constata des regards féminins – et masculins – sur le couple qu'ils formaient. D'ailleurs, les regards masculins l'énervaient plus qu'autre chose : d'où qu'ils regardaient son Eldanòrë ces mecs ?

¤ Ça te viendrait pas à l'idée que c'est toi qu'ils regardent ? ¤
* Mais... mais quelle horreur! Tu rêves en plus! Je veux bien qu'il y ait un homo de temps en temps, mais pas autant. C'est El qui les intéresse. *
¤ Auto-persuation défectueuse... ¤

Enfin, le couple arriva à la taverne où El avait déposé son cheval. Laissant Iswara à l'entrée, elle entra pour régler l'hôtelier. Grave erreur. À peine fut-elle entrée que la troupe de groupies en furie qui les suivait de loin se précipita sur Iswara qui se retrouva acculé contre le mur.

« - Iswara, c'est qui elle ? Je te rappelle que JE suis ta femme!
- Jeune homme, voulez-vous devenir mannequin pour mon agence ?
- T'as un numéro de portable ?
- C'est quoi ton nom ? Ça te dirait de sortir avec moi ?
- Iswara, j'exige des explications immédiatement !
- Je peux avoir un de tes cheveux ?
- Où avez-vous acheté ce caleçon magnifique ?
- C'est où la mer ? C'est loin non ? Alors pourquoi faites-vous de l'exhibitionnisme! Je vais devoir appeler la police.
- Avez-vous besoin de viagra ? »

Iswara prit une grande inspiration :
« NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON! »
Nan mais pour qui il se prenait ce vendeur ? Il croyait vraiment qu'un beau gosse comme lui était impuissant ? N'importe quoi, vraiment.

Sous le choc, la foule qui s'était amassée autour de l'ex-lutin recula de quelques centimètres et le regarda avec des yeux effarés. Puis le blabla incessant recommença.
« - Je, je ne suis pas ta femme ? Tu m'as menti ? Enfoiré !
- Vous ratez une occasion de devenir richissime, jeune homme. Voici ma carte en tous cas!
- T'as pas de portable ? Attends là, je vais t'en acheter un!
- Je suis si moche que ça ?
- ... Crétin !
- Roh c'est bon, un cheveux ça ne vous aurait pas tué hein!
- Vous n'avez pas acheté ce caleçon ? Vous l'avez fait vous-même, mais comment ?
- Bon, d'accord, je n'appellerai pas la police, mais rhabillez-vous, jeune homme.
- Vous préférez des préservatifs ? »

Après avoir subi une douzaine de claques monumentales par ses ex-femmes, s'être fait fourrer quelques cartes d'agences plus ou moins louches dans les mains et tapoter la tête par une petite vieille qui avait heureusement renoncé à son projet d'appeler la police, il se retrouva entouré par un apprenti styliste admiratif et le même vendeur.

« J'ai fait ce caleçon par magie et je ne sais même pas comment. » soupira-t-il et le styliste s'en alla, déçu. Quant au vendeur...
« Ça m'intéresserait plus, mais je n'ai pas de sous, désolé. »
L'homme lui dédia un grand sourire et s'en alla. Perplexe, Iswara n'eut que le temps de le suivre des yeux, quand ...

…Quand trois filles traversèrent son champ de vision. Non, pas en marchant tranquillement et en le reluquant mais plutôt à la manière de fétus de paille emportés par une violente tempête. Très violente la tempête. Genre de celle qui vous emporte une maison avant que vous ayez compris que le ciel s’était assombrit. Cool quoi.
Cool. C’était exactement ce à quoi pensait Eldanòrë tandis qu’elle offrait un petit tour dans les montagnes russes à ses nouvelles amies. Vu les cris qu’elles poussaient, les sensations devaient être géniales. Peut-être qu’elle aussi devrait faire un tour un de ces jours…

*Ce que tu peux être sadique ! Tes pensées ironiques n’arrêtent pas d’irriter mon noble cerveau !

-Mouahaha…Si t’es pas content, dégages ! Perso, moi je m’amuse comme une folle !

-Une folle ! C’est tout à fait ce que tu es ! Non mais ça va pas la tête ! Agresser de frêles jeunes filles qui t’ont à peine embêtées ?!?

-Mon œil oui ! C’est elles qui m’ont agressées en premières !*

Agresser. On ne pouvait pas utiliser de mot plus conforme avec la réalité. A part peut-être charger tiens. Oui, c’était pas mal charger. Enfin bref, toujours est-il qu’Eldanòrë était tranquillement en train de sortir de l’auberge quand un troupeau de gamines en chaleur lui avait sauté dessus. Bien entendu, Eldanòrë n’avait pas fuit. Et pour cause ! Depuis qu’ils étaient entrés en ville, pas la moindre jolie et jeune demoiselle n’était venue demander d’explications à Iswara. Pas une seule. A croire qu’elle les faisait fuir…

*On se demande pourquoi…

-Et pourquoi donc monsieur je-sais-pourquoi-mes-victimes-potensielles-m-échappent ?

-Eh ba… Tu avais beau sourire de toutes tes dents, il emmenait de toi de telles pulsion sadique que même un sanglier lâché en pleine course aurait brusquement fait demi tour en te voyant…

-Voyons Meno, tu sais très bien que je ne suis absolument pas sensible aux compliments…*

S’en était suivie une bonne dizaine de seconde d’interrogatoire pendant lesquelles El ne prit même pas la peine d’ouvrir la bouche –enfin, juste une fois, pour bailler (ce qui avait amplifié la fréquence des menaces/questions/insultes)-. Tsss… dire qu’elles étaient sûres que leur nombre suffirait à l’effrayer, voir à la submerger. C’était pathétique… Tellement qu’elle sentait presque un début de remord pointer quand elle pensait à ce qu’elle allait leur faire…

*Menteuse !*

Bon d’accord, elle ne s’en voudrait absolument pas. Tellement pas que ça lui faisait presque peur. Depuis quand est-ce qu’elle avait si peu de sentiments ? Depuis quand ressentait-elle cette étrange sensation de bien –être quand elle était sur le point de frapper ? La colère avait-elle toujours eu la même saveur, où la découvrait-elle vraiment en cette instant. C’était…grisant.
Une des filles haussa la voix un peu plus fort que les autres et attrapa l’hybride par l’épaule. El tourna sa tête vers celle qui avait osé la toucher et lui lança un regard si menaçant, que la gamine se figea sur place.

« Otes tout de suite ta sale patte de mon épaule. »

Le ton était si menaçant, si glacé, que même El ne reconnue pas sa propre voix. Néanmoins c’était si…agréable de sentir toute cette puissance parcourir son corps. De nombreuses fois auparavant elle s’était mise en colère, mais jamais ainsi. Jamais elle n’avait savouré ce sentiment de toute puissance, ce désir d’éradiquer toute vie en ce m… Stop ! Ca virait au délire sadico-machiavélique là ! Dire qu’elle avait faillit t…
SBAFFF !

« Parce que tu crois que tu nous fais peur ! Non mais tu t’es vue ? T’as peut-être réussis à avoir Iswara aujourd’hui, mais ce n’est pas une raison pour croire qu’il restera avec toi ! Il y a des filles qui lui conviennent bien que toi dans cette ville ! Alors dégages de sa vie et arrêtes d’encombrer le terrain ! »

El se retourna lentement vers la fille qui l’avait giflé, les yeux déjà pleins du bain de sang qu’elle allait provoquer. Comment osait-elle poser la main sur elle… Comment osait-elle seulement la regarder… Cette créature informe ne méritait tout simplement pas d’exister. Tout comme les autres. Elles devaient disparaître.
Elle sentit son pouvoir se glisser dans ses veines comme si jamais il ne l’avait quitté. C’était si naturel, si agréable. El l’accueillit au creux de son être, le sculptant pour lui donner la forme qu’elle voulait. Pourquoi ne pas s’amuser un peu avant de les achever ? Après tout, elles méritaient pire que de mourir rapidement, il fallait qu’elles souffrent.
La vague de magie sortit de out son être à la fois, créant une onde de choc qui propulsa ses victimes plusieurs mètres plus loin. Dune simplicité enfantine. Le deuxième cours de magie noir auquel elle avait eu droit à Lumeïnyx : attaquer avec sa propre aura magique. Exercice qui lui avait parut une montagne à franchir autrefois et qui maintenant, lui paraissait si simple. Aussi simple que de respirer ou de faire un pas en avant.
Une à une, El les récupéra du bout de son pouvoir en appelant la magie du vent. Non, en y réfléchissant bien, jamais elle n’avait ressentit une telle extase ! Dire qu’elle tenait toute ces vies entre ses mains, qu’il lui suffirait de resserrer juste un peu les doigts pour les faire disparaître…
Les filles qui ne s’étaient pas évanouies lors de sa dernière attaque hurlèrent quand elles se sentirent propulsées dans les airs. Si fragiles… En heurtant le sol, quel bruit feraient leurs os ? Combien vivront encore et agoniseront dans leur propre sang ? Comb…

« El arrêtes ! »

A croire les secousses, quelqu’un venait brusquement de la confondre avec un pommier, ce qui franchement l’irritait au plus au point. Surtout qu’elle s’apprêtait à lâcher ses pantins dans le vide. Tsss… Qui osait la déranger en pleine vengeance ?

« El, tu m’entends ? »

Iswara.
Sous l’effet de la surprise (elle l’avait complètement oublié celui-ci), El laissa sous pouvoir lui échapper et celui-ci en profita pour rentrer bien au chaud sous le sceau qui ornait son épaule gauche. Aussitôt, comme si quelqu’un avait appuyé sur un interrupteur, toute sa colère la quitta. El leva un sourcil, étonnée. Comment avait-elle pu dérailler autant ? D’accord, elle avait prévu de réduire en morceau la moindre donzelle approchant Iswara mais un coup de poing ou un coup de pied pour chacune d’elles aurait suffit ! Comment avait-elle pu autant se laisser aller ? Quelque chose clochait et El…

*EL ! LES FILLES ! ELLES VONT S’ECRASER !!!*

El réagit instantanément. Sa magie jaillit avant qu’elle ait eut le temps de dire ouf et créa un coussin d’air sur lesquels rebondirent les corps inertes d’une douzaine de jeunes filles. L’hybride resta un instant pétrifiée, guettant le moindre sentiment de colère, mais rien. Visiblement, son pouvoir n’avait pas de rapport direct avec ce qui s’était passé. Etrange.

*Oui étrange tu peux le dire ! NON MAIS OMMENT AS-TU PU FAIRE CA ! Un peu plus et tu assassiner de pauvres demoiselles sans défense !

-Je…je ne sait pas… C’est allé si vite… Mais pourquoi ne m’as-tu pas arrêté ?

-Impossible ! Tu avais carrément verrouillé le canal ! C’était tout juste si j’arrivais encore à entendre tes pensées !*

Déboussolée, El lança un coup d’œil inquiet à Iswara -qui lui semblait toujours autant paniqué (faut dire que voir sa bien aimée jouer au yoyo avec ses rivales, ça devait pas lui arriver tous les jours)-. Visiblement il était entier. L’adolescente se sentit se détendre légèrement. Elle ne l’avait pas blessé, c’était le principal.
C’est alors qu’El se rendit compte qu’ils étaient trèèèès proche. Bon, ok, moins qu’à certains moment dans la clairière mais quand même. Il était debout, face à elle, les mains toujours posées sur ses bras, comme s’il avait peur qu’elle ne s’enfuit.

*Mouai… C’est juste qu’il a oublié de les enlever une fois qu’il avait finit de te secouer.*

Ignorant complètement Meno, El sentit monter en elle une subite envie d’embrasser Iswara, de le prendre dans ses bras, de… On arrête-là ! Cette fois-ci, c’était vraiment trop bizarre ! Visiblement, ses émotions étaient amplifiées à tout va (ou un truc dans le genre) parce que ce qu’elle ressentait c’était vraiment trop…Trop quoi !!!
Il fallait qu’elle s’éloigne de lui le plus vite possible. Sinon, elle sentait qu’elle était tout à fait capable de lui sauter dessus en pleine rue. Trop d’émotions d’un coup. Si elle restait une seconde de plus, elle ne tiendrait pas le coup.
S’arrachant aux mains chaudes d’Iswara, elle fit brusquement demi tour et s’enfuit en courant vers l’auberge qu’elle avait quittée quelques minutes plus tôt. Il fallait qu’elle se mette à l’abri, vite. Elle monta les marche quatre à quatre, ignorant le regard surpris de l’aubergiste qui n’avait pas quitté son comptoir lors du drame (et n’était donc pas au courant). Une fois dans sa chambre, elle ferma sa porte à double tour et couru vérifier si la fenêtre était bien verrouillée. Soulagée de voir qu’elle était bien coupée du monde, elle s’assit sur son lit et fixa le mur d’un regard intense. Franchement, à croire que seules ses idées perverses l’avaient guidée jusqu’ici. Elle n’aurait pas pu choisir un autre endroit ou se cacher ? Non, il fallait qu’elle tombe dans le piège de ses sentiments et qu’elle coure s’enfermer dans une chambre.
El soupira. De toute façon, pour l’instant personne ne pouvait l’approcher. Elle avait donc du temps pour réfléchir à ce qui lui arrivait. C’était quoi cette histoire d’émotions amplifiées à deux cents pour cent ! Comme si elle avait besoin de ça en ce moment !

El leva de grands yeux apeurés vers Iswara. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Pourquoi l’avait-elle mordu ? Elle avait perdu la tête au point de ne plus se contrôler ? Et qu’est-ce que son bras gauche lui faisait mal. On aurait dit qu’un fer porté au rouge essayer d’entrer directement dans son corps sans passer par la phase dématérialisation. En fait, elle s’étonnait même que son bras ne fût pas déjà réduit à l’état de cendres humaines. A chaque seconde la douleur se faisait plus lancinante achevant de faire disparaître les dernières miettes de conscience qui lui restait. El avait mal. Beaucoup trop mal ! Il fallait qu’elle arrête ça ! Quitte à s’arracher le bras à coups de dents !
Soudain, le sol disparu brusquement sous ses pieds, stoppant net ses idées d’automutilation. Qu’est-ce qui se passait ? El, terrifiée, regardait le visage du demi loup qui s’était considérablement rapproché du sien. Elle n’osait plus bouger d’un millimètre par peur d’agir involontairement comme quelques minutes auparavant –en bien comme en mal-. Pourtant, à son contact elle réussit à se décontracter un minimum. Le parfum qui se dégageait de sa peau agissait sur l’hybride comme un calmant, lui faisant oublier jusqu’à la douleur qui hurlait dans son bras.
Les battements de son cœur affolé se calmèrent légèrement lui offrant un instant de répit. Malheureusement celui-ci coupa court car au bout de deux secondes à peine, Iswara l’avait déjà assise sur le lit. S’attendant à se que son bras reprenne feu et à se que le tourbillon d’émotions lui fasse de nouveau perdre les pédales, El fut surprise de constater que tout restait calme. En fait, elle trouvait ça carrément bizarre ce vide après avoir ressentit tous ces sentiments à deux cents pour cent. Ce n’était pas désagréable mais elle avait l’impression qu’on lui avait brusquement coupé son alimentation en air.
El inspira longuement, profitant de cette accalmie inespérée. Car ce n’était qu’une accalmie, elle en était certaine. Cette « chose » qui agissait sur elle lui avait laissé comme une promesse gravée au fer rouge sur son bras gauche. L’adolescente y jeta un coup d’œil inquiet, comme si elle avait peur que la douleur reprenne à cause de cela. Elle y découvrit alors, non pas son tatouage habituel, mais un autre, beaucoup plus grand. Comme si le premier s’était développé. Comment cela était-il possible ? Ce tatouage était un sceau qui gardait ses pouvoirs enfermés dans son corps. Logiquement, il ne devait pas bouger ! Bon ok, l’Impact l’avait un peu endommagé, mais pas à ce point !
Une voix lui parvint alors, à moitié étouffée. Curieusement, au lieu que celle-ci vienne de l’extérieur –comme toute « voix » habituelle- celle-ci donnait plutôt l’impression de venir de l’intérieur. C’était très étrange. Curieuse, El fouilla pour voix d’où venait cette voix étrange qui lui paraissait si familière. Elle tomba alors sur un os. Ou plutôt un mur. Un immense mur qui semblait n’en plus finir et qui s’était dressé au milieu de son âme sans qu’elle en eu conscience. La voix venait de derrière. El frôla l’étrange construction du bout des doigts et les enleva aussitôt. Sitôt qu’elle était entrée en contact avec le mur, elle avait reçut une mini décharge électrique (qui la fit joliment grimacer dans la réalité) et la muraille avait littéralement explosée. Ou plutôt implosée, comme si elle s’était absorbée elle-même, et n’avait laissée aucune trace.

*EL !!!!!

-Meno ? C’était toit la voix ? Qu’est-ce que tu faisais derrière ce mur ?

-J’EN SAIS RIEN !!!!

-Ok, calme-toi. Respire un bon coup et explique-moi ce qui t’es arrivé. Là, tu me bousilles les neurones à force de crier.

-Pardon. Mais…mais… J’étais là tranquillement à fouiller dans tes pensées comme d’habitude quand tout d’un coup tout à disparu ! Pfiou ! Tout a disparu !

-Tout ? C'est-à-dire ? J’arrive pas franchement à te suivre…

-Et bien tout ! Le son ! La vue ! Les pouvoirs ! Tout ! J’étais dans le noir complet et je n’arrivais plus à bouger ! Je n’arrivais même plus à sortir de ta tête !

-Et alors tu as crié…

-Bien sûr que j’ai crié ! Qu’est-ce que tu crois ! Je n’allais pas finir ma vie enfermé dans ta boîte crânienne !*

El soupira, au moins, il allait bien. Et elle se retrouvait avec un mystère de plus à éclaircir. Comme si sa vie n’était pas déjà assez compliquée comme cela. Elle jeta un coup d’œil à Iswara, qui visiblement avait compris qu’elle s’était calmée. Elle avait beau le critiquer à longueur de journée, ce mec c’était quelqu’un. Comment faisait-il pour la supporter alors qu’elle passait d’un extrême à l’autre et lui offrait à peine le quart des attentions qu’il avait pour elle. Bon ok, il était aussi arrogant et narcissique à point que s’en était presque invivable. Et puis, leur « histoire » -si histoire il y avait- n’avait que quelques heures.
Juste quelques heures. El avait l’impression qu’elles avaient durées une éternité tellement il s’état passé de choses. Enfin bon. Pour le moment, son estomac la réclamait et elle n’avait aucune envie de lui résister. Surtout avec le plateau repas qu’elle avait devant les yeux. Promis, la prochaine fois qu’elle aurait envie de frapper Iswara, elle se retiendrait ! Il pensait décidément à tout.

*Ouaip, l’habitude quoi.

-Hum…Tu as raison. Pour la peine j’annule ma promesse.

-Tu es bien versatile aujourd’hui…*

Ignorant une fois de plus l’énervant parasite qui squattait son cerveau et qui s’amusait à lui rappeler de mauvais souvenirs, El commença à manger. C’était très bon. Très copieux aussi. Pas assez néanmoins pour l’empêcher de finir sa part.
Ceci fait, elle poussa le chariot d’entre elle et Iswara et entreprit de lui expliquer le fond de la chose. Ou tout du moins d’essayer vu qu’elle n’avait pas franchement idée du fond en question.

« Je… Désolé pour tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui s’est passé… Toutes mes émotions étaient décuplées et je ne maîtrisais plus rien. Je ne sais pas pourquoi un tel phénomène est arrivé mais je suis sûre qu’il recommencera. Et qu’il est en partie lié au tatouage qui scelle mes pouvoirs. »

En le citant, El désigna le tatouage en question du bout du menton. Il s’était tellement étendu qu’une de ses arabesques arrivait presque à son cou.

Apparemment l'idée du repas ne lui plaisait pas puisqu'elle fit une grimace. Quoique, la grimace semblait plus de douleur que de dégoût. Que lui arrivait-il ? Iswara se préparait à bondir - en arrière comme en avant – au moindre signe, mais la féline sembla se calmer. Elle commença alors à manger sans autre forme de procès sous les yeux médusés du jeune homme qui prit alors une très sage décision : ne plus essayer de la comprendre, il en allait de sa santé mentale.

¤ Première bonne idée de la journée! ¤
* ... *
¤ Ben quoi ? Je te fais un compliment et t'es pas content ? ¤
* C'est juste que c'est un compliment un peu... tourné de manière à me vexer quand même. *
¤ Quelle perspicacité! ¤
* Là aussi... *

Il semblerait qu'il ait aussi décidé de ne plus s'énerver après sa conscience. C'est louable, mais y arrivera-t-il, sachant que la narratrice a décidé de s'y mettre aussi ? Tiens, un tic nerveux agite le coin de sa bouche. Vous pariez combien qu'il pète un câble et part en courant avant la fin du post ? Rien ? Vous avez raison, vu qu'étant la narratrice je décide ce qu'il fait. Quoi, vous vous en fichez et vous voulez savoir ce qu'il advient des persos ? Mais laissez-moi, nom d'un chien, j'essaie de me remettre dans sa peau, ça fait plus d'un mois que je ne l'ai pas joué ce charmant jeune homme!

Toujours est-il qu'entre-temps la chérie d'Iswara avait fini de manger. Moi je dis, elle mange vite pour tout ce qu'il y avait sur le plateau. Certes, Iswara lui a piqué un morceau, mais elle a mangé une quasi-carcasse sans ciller. J'espère pour elle qu'elle n'a plus faim parce que je ne ruinerai pas mon perso pour l'entretenir, non mais!

« Je… Désolée pour tout à l’heure. Je ne sais pas ce qui s’est passé… Toutes mes émotions étaient décuplées et je ne maîtrisais plus rien. Je ne sais pas pourquoi un tel phénomène est arrivé mais je suis sûre qu’il recommencera. Et qu’il est en partie lié au tatouage qui scelle mes pouvoirs. »

Iswara regarda le tatouage avec un regard las. Il aurait du s'en douter.

¤ Pourquoi ? Parce qu'elle ne t'aurait jamais sauté dessus sans ça ? ¤
* Entre autres. *

Incroyable! Il arrive à ne pas s'énerver contre sa conscience! Ça doit être dû à l'état d'esprit de la narratrice qui n'arrive pas à faire son humour naturel et essaie de compenser autrement. C'est pitoyable.

« El, ça m'est égal, tu fais ce que tu vais, je te promets de supporter tes 'sautes d'humeur'. »

Eh ben! Il est vraiment déprimé là! Ah non, c'est juste moi qui le joue mal, désolée. Tiens, le voilà qui se lève de sa chaise et se dirige vers le lit où la jeune fille est assise. Il se met du côté du tatouage, hésite, l'observe, le contemple, lève la main vers le dessin, la rebaisse, fronce les sourcils et appose sa paume contre l'épaule.

« Le pouvoir de Sarel était d'influer sur les couleurs. Je pense qu'il aurait réussi à faire disparaître le tatouage. Mais je crains que ça n'aurait rien changé de toutes façons. Raolak aurait préféré t'arracher le bras, ou encore mieux te tuer, alors ce n'est pas non plus une solution. Quant à mon pouvoir... Il lorgna son caleçon. On fera avec le tatouage pour le moment, je ne vois pas d'autre solution. »

Là-dessus il posa son front contre l'épaule dont il venait de retirer sa main, en soupirant.

« Tu sais que j'ai peur de t'embrasser ? C'est grave hein, me connaissant et connaissant Sarel. Avoir peur d'embrasser une fille. Et merde. »

Et vous savez ce que ce 'bécile fait ? Non ? Ben, il l'embrasse, tiens. Vous vous attendiez à quoi, au juste ?

Peur d'elle ? Elle pouvait le comprendre. Elle même ne pouvait s'empêcher d'être terrorisée à l'idée de perdre à nouveau le contrôle. Si à chaque fois que ce serait le cas, soit elle explosait la moitié de la planète, soit elle sautait sur tout ce qui bougeait, il y avait de quoi avoir envie de vivre en ermite pour le restant de ses jours.

*Et ce serait quoi le moins pire pour toi ? laisse moi parier, exploser la moitié de la planète...

-Bingo ! Comme ça au moins, il n'y aura plus personne pour se rendre compte de ma gaffe.

-Non mais quel égoïsme ! Pense un peu à autre chose qu'à ta pauvre poire !

-...je sais...Désolé. C'est juste que là, tu vois, outre mes petits problèmes du moment je suis un peu occupée.

-Huhuhu...j'avais remarqué figure-toi.

-Donc, dégage !*

Quand elle avait vu Iswara s'approcher brusquement d'elle, El avait sérieusement flippé il faut l'avouer. Tout sont corps s'était tendu, près à lutter contre l'approche du moindre sentiment bizarrement disproportionné. Mais rien d'anormal n'avait débarqué quand le jeune homme avait commencé à l'embrasser. Rien d'anormal pour une jeune fille de seize ans qui se fait embrasser par un des mecs les plus canons disponibles sur le marché bien sûr. Parce-que sinon au niveau battements du coeur qui s'affolent, absence totale de pensées cohérentes et envies de choses que je ne citerais pas ici, là, elle avait la totale.
Bien sûr, El admirait la formidable capacité du demi loup à supporter ses sautes d'humeur, la douceur et l'attention dont il était capable parfois (même si ce n'était sûrement qu'une question d'habitude), ses petits sourires en coin pleins d'ironie et de sadisme (ça, c'est le genre de trucs qui lui tape sur les nerfs mais dont elle serait incapable de se passer) et pleins d'autres petits détails qui faisait qu'elle était complètement dépendante de lui. Mais là, à cet instant précis où elle perdait le contrôle le plus naturellement du monde, tout ce qu'elle désirait c'était le contact brûlant de la peau du loup garou contre la sienne, pouvoir l'avoir tout entier, de ses prunelles d'eau glacée si hautaines au bout de ses doigts de pieds.
Sans vraiment qu'elle s'en rende compte, elle s'était retrouvée allongée sur le lit, le visage du jeune homme pile au dessus du sien. Sa main se perdait dans la chevelure brun clair d'Iswara et elle n'arrivait pas à détourner son regard de ses yeux de glaces.

*Fais gaffe, tu ronronne El !

-Hein ? Ah... Parce que tu crois franchement que c'est un truc que je maîtrise ?

-Personnellement je m'en fiche que tu ronronne ou pas. Mais tu ne crois pas que le toutou qui te dévore des yeux ne trouve pas ça bizarre ?

-J'avoue que pour l'instant, c'est la dernière de mes préoccupations...

-Bien bien bien... Et que dis-tu de ça ? Après avoir piqué un sprinte, crapaüté dans la forêt et manqué de détruire la moitié d'un village, tu sens pas la rose ma chère. Et vos odorats surdéveloppés à tout les deux, je me demande comment vous avez fait pour ne pas mourir d'asphyxie depuis que vous êtes entré dans cette chambre.

-...Meno...je te hais.

-Mais moi aussi je t'aime ma chère petite boule puante !*

Tssss... Ce qu'il pouvait être puérile pour un dieu de plusieurs centaines d'années ! N'empêche, il avait raison. El risqua un petit reniflement et fronça aussitôt le nez. Mmmm...Changement de tactique. Elle repoussa doucement Iswara, s'excusant mentalement auprès de lui de lui en faire voir une fois de plus de toutes les couleurs et se leva.

"Je vais prendre une douche."

C'était clair, concis, et ça ne tolérait aucune réplique de la part du demi loup.
La jeune fille se glissa dans la salle de bain, ouvrit la fenêtre et commença à faire couler l'eau. Visiblement, le calme était revenu à l'extérieur. Les filles avec qui elle avait jonglé devaient être trop sonnées pour réussir à se souvenir de leur bourreau. Tant mieux, ça lui faisait un problème en moins.
L'eau arrivant à la bonne température, El entra sous la douche et commença un décrassage intensif. Quand elle eu finit, elle se sécha et accrocha une serviette autour de sa poitrine et une seconde autour de ses cheveux trempés. c'est à peu près à ce moment là qu'elle rendit compte que ses vêtement étaient aussi crasseux qu'elle quelques instant auparavant. Il faudrait qu'elle demande à Iswara de lui en trouver quand il irait en chercher pour lui.
C'est avec cette décision dans un coin dans un coin de son esprit qu'elle sortit de la salle de bain d'un pas assuré... et stoppa net. Devant elle...

Iswara en robe...
Avec lui, elle en avait vu des vertes et des pas mûres (et même un caleçon version néon-je-n-en-fait-qu-à-ma-tête ) mais Iswara en robe... C'était quelque chose. Une robe dorée, à bustier, longue, avec des dentelles... le genre de robe qu'elle n'aurait accepté de porter pour rien au monde. Même la couleur était m'as-tu vue (et jurait d'ailleurs terriblement avec les yeux du lutin). Mais quand même, le spectacle valait le coup d'oeil. Un léger tic nerveux animait le coin de ses zigomatiques. Iswara en robe...

*El, tu pense que tu vas t'en remettre ?

-Attends attends... Me parle pas maintenant, sinon je vais exploser de rire...

-huhuhu... Pourtant, avec son visage fin et tout et tout, tu trouve pas qu'il fait très féminin tout d'un coup ?

-Pffffff....*

Et voilà qu'en plus il tentait de trouver une excuse. A en mourir de rire. El eu une brève pensée d'Iswara en robe bleue claire au milieu d'une armée de courtisants, le visage déliquatement maquillé et rougissant à la moindre parole, battant des cils à tout va. Pffff....

*Et encore, imagine le Vrai lui dans la même situation...*

Là c'était trop. El en avait les larmes aux yeux tellement elle se retenait de rire. C'était trop fort, Iswara criant et insultant ses pauvres prétendants, une bombe d'antiseptique dans la main pour désinfecter le moindre endroit qui aurait été malencontreusement touché. La situation était trop comique, elle allait craquer !
Enfin, ça c'était ce qu'elle croyait avant qu'Iswara ne lui demande...ne lui demande... Non, c'est trop difficile.

*Je vais t'aider : il t'a demandé d'enfiler cette robe que tu aime tant.

-Mais les fanfreluches... la couleur...

-Va magnifiquement bien avec tes yeux ! Cesse de fixer ce bout de tissus et dépêche-toi de l'enfiler ! Isawara est déjà partit se doucher je te préviens !

-Mais...mais....

-Chut ! Pour une fois tu vas m'écouter et faire ce que je te dis ! Raaa... Z'êtes vraiment pas doués tous les deux ! Déjà une demie journée que vous êtes ensemble et vous avez toujours rien fait !

-Parle pour toi, puceau !

-Raaaa...chut et enfile cette robe !*

El saisit la robe d'un geste mécanique. Impressionnant comme un bout de tissu pouvait dégager autant de mauvaises ondes.

*Tu sais, le but c'est que tu la mette, pas que tu louche dessus pendant deux heures.

-Ahahah... Ce que t'es impatient !*

La jeune fille reposa la robe sur le lit en faisant bien attention de ne pas trop la froisser (en fait elle l'a jetait négligeament sur le matelat....<_<) et laissa tomber sa serviette à ses pieds. Bien restait plus qu'à comprendre comment ce truc s'enfilait.

*Essaye par les trous si tu veux mon avis.

-Meno, je t'ai déjà dis à quel point je t'appréciait n'est-ce pas ?

-Oui, et ?

-Bien. Maintenant jette un coup d'oeil à mes pensées du moment. Si tu ne veux pas que ce genre de truc t'arrive, ferme-la.

-...*

Prenant son courage et la robe à deux mains, El glissa dans le vêtement bien trop flash à son goût. Elle galéra pendant deux bonnes minutes à essayer de trouver la sortie et quand ce fut fait, trente secondes encore à essayer de remettre la robe à l'endroit. Qui l'eut crut que mettre une robe était si compliqué ? El eut une brève pensée pour toutes ces femmes (et hommes) qui devaient mettre de tels vêtement tous les jours. Elle, elle aurait jeté l'éponge depuis longtemps. En fait, elle savait même pas pour quelle raison concrète elle était en train de galérer actuellement. Il y avait bien un vague rapport avec Meno mais elle ne se souvenait de rien exactement. Ce qui voulait dire que concètement, il n'y avait rien.

*Allé ! Tu vas pas t'arrêter si prèt du but ! Et puis tu pourrait faire plaisir au toutou de temps en temps tu crois pas !

-Dis comme ça, on dirait que je le martirise...

-Avoue que c'est un peu le cas.

-C'est pas ma faute si il m'énerve au point que j'ai régulièrement envie de le frapper !

-Essaye de te rappeler le nombre de fois où justement tu l'as frappé aujourd'hui. Rien qu'aujourd'hui.

-Je sais pas moi...beaucoup...

-Ahah ! Tu vois !

-C'est bon, j'ai compris...*

El, résolue, essaya d'attrapper la fermeture éclaire -merveille de la technologie- pour fermer le bustier mais fut bien vite confrontée à problème beaucoup plus terre à terre que la couleur de la robe. Malgré sa souplesse, la fermeture éclaire semblait avoir été conçu pour être uniquement fermée par une autre personne que la personne portant la robe. A savoir : elle n'arrivait -même en se tordant dans tous les sens- absolument à saisir le petit bout de féraille qui commençait à vraiment lui taper sur les nerfs.

"Pffff.... Laisse-moi faire. Décidemment, tu n'es vraiment bonne à rien."

Là vous vous dîtes : tiens ? Iswara est revenu dans la chambre ? Et bien non cher lecteur ! Sachez que cette voix est tout à fait autre que celle de notre cher (et antipathique) loup ! d'ailleurs, vu le bon de trois mètres en arrière que fit Eldanòrë, elle aussi l'avait deviné.

"T'es qui toi ?"

Devant elle se tenait un jeune homme d'une vingtaine d'années brun aux yeux violets (très étrange) et plutôt mignon. Il aurait pu être tout à fait craquant s'il n'avait eu ce petit air autain et ce ton sarcastique dans sa voix.

"Meno. Bon maintenant que tu sais qui je suis, tourne-toi que je te ferme cette robe."

El était tellement bouche-bée (impossible qu'il ait mentit, c'était tout à fait lui, avec ses habitudes, son sarcasme et tout et tout) qu'elle en oublia un instant comment respirer. Hélas elle n'eut pas le temps de demander d'explications (une certaine personne me pressant de finir ce poste) que déjà il s'était glissé dans son dos et zippait sa fermeture éclaire.

*Ferme la bouche, El, tu vas avoir l'air de quoi quand Iswara apparaîtra ?

-Je...tu...qu...

-Chut ! Plus tard ! Le voilà qui sort de la salle de bain ! Pile à temps...*

El ferma brusquement la bouche et se tourna aussitôt vers la porte dont la poignet avait finit de tourner depuis un quart de millième de seconde. Iswara se tenait dans l'encadrement, aussi éberlué qu'elle l'vait été quelques secondes plus tôt. Ba quoi ? Elle avait le droit de ne pas savoir mettre une robe comme il le fallait nom d'un chien ! C'était pas un crime non plus ! N'empêche... Elle avait gaffé autant que ça.

"J'ai compris, j'vais me changer...."

Mais à peine eu-t-elle le dos tourné qu'il l'attrappa par la taille. El sentit son coeur louper un battement et l'enguela allègrement pour un tel soubresaut. Les cheveux trempés d'Iswara gouttaient dans son cou ce qui la fit frissonner légèrement. Visiblement, il avait réussit à invoquer des vêtements correctes car elle sentait le contact d'un tissus en plus du torse du jeune homme. Nouveau frisson. El avait la chair de poule. Sûrement l'effet de ses cheveux trempés sur ses épaules. Quelle maladroite aussi d'avoir fait tomber sa serviette en passant la robe...

... El. Devant lui se tenait-elle. Se tenait El. En robe. Dans la robe. Celle qu'il avait imaginée pour elle. Pour El. Enfin, « imaginée » était un bien grand mot : il avait vu une robe semblable en vitrine et l'avait légèrement enjolivée, rendue moins décente et plus belle. Et, la robe seyait à merveille à la jeune féline, moulait ses formes d'un courant fluide, d'une vague or, rendue aérienne par les légers volants, dévoilant juste ce qu'il faut du décolleté, s'alliant à merveille avec le teint cuivré de la jeune fille, et surtout, rappelant les paillettes dorées de ses yeux. Iswara se rappela juste à temps qu'avoir la bouche grande ouverte n'était pas élégant et la garda donc soigneusement close.

"J'ai compris, j'vais me changer...."

Hein ? Pardon ? Qu'est-ce qu'elle avait dit ? Qu'elle allait se changer ? Mais, pourquoi ? Elle était tellement sublime comme ça ! Iswara était prêt à s'agenouiller à ses pieds et à la vénérer, sa Déesse à lui, à lui seul. Il se serait jeté par la fenêtre du premier étage si elle l'avait demandé. Mais la laisser retirer cette robe, ça n'était pas possible.

¤ Moi je pense que ce serait pourtant une bonne idée. Ta magie a mis un truc chelou dans cette robe, t'es totalement hypnotisé. Ouvre les yeux, merde. ¤
* Ils sont grands ouverts, ma chérie ! *
¤ Ta QUOI ? Qu'est-ce que t'as DIT ? ¤

Mais Iswara ne lui prêtait déjà plus attention. Oh non. Et s'il avait qualifié de « chérie » sa conscience, c'est parce qu'effectivement, il était totalement hypnotisé par El. Mais que Mademoiselle Conscience se rassure, pas besoin de magie pour ça. Suffit d'un peu d'amour; d'une jolie robe et de l'objet de tes veux dedans.

C'est pourquoi, quand El fit le mouvement de se diriger vers la salle de bains, Iswara la saisit par la taille et, ne prêtant pas attention aux réprimandes qu'elle lui adressait, il la serra contre lui, appuyant le dos de la jeune fille contre son torse, croisant ses doigts sur son ventre, froissant la soie dorée. Baissant la tête, il posa ses lèvres sur la chevelure humide de son aimée, sans se rendre compte que ses propres cheveux gouttaient dans la nuque de la jeune fille. C'est pourquoi, il s'inquiéta quand elle frissonna légèrement.

« El, ça va ? » demanda-t-il, la lâchant. Il la saisit par les épaules et la retourna vers lui-même. Voyant qu'elle n'avait eu froid que parce qu'une goutte d'eau était tombée dans son cou, il se rassénéra.

« Ah, t'as peur d'être mouillée, espèce de chat. » se moqua-t-il gentiment, avant de se reprendre. « La robe te va à merveille, je ne regrette presque plus de m'être retrouvé coincé dedans, puisque c'était pour un tel résultat. Tu es sublime. J'aurais sans doute du garder le costard-cravate que m'avait donné mon pouvoir, ça irait mieux avec ta tenue Mais je suis plus à l'aise dans mes vêtements actuels. Tu sais que si j'ai le malheur de retirer mes vêtements, ils disparaissent ? » Et il joignit le geste à la parole, ôtant sa chemise et la posant sur lit. Dans un petit * pouf * étoilé, le vêtement disparut.

Quelque chose disait à Iswara que ce n'était peut-être pas une si bonne idée de déshabiller El. Une toute petite voix. Même pas celle de sa conscience, plutôt celle de la prudence. Mais Iswara avait perdu toute mesure, et sentir les formes d'El contre son torse avait déclenché une réaction typiquement masculine au niveau de son bas-ventre. S'il avait pu rougir au point où il en était, il l'aurait sans doute fait, mais à vrai dire, justement, au point où il en était, ce n'était plus la peine. Alors, de manière à ce qu'El ne se rendît pas compte de la bosse qui se formait dans son jean, il activa ses mains dans son dos, histoire de la déconcentrer.

¤ Elle ronronne, c'est bon signe. ¤
* Merci, analyste de mon coeur, je n'avais pas remarqué. *

Décidément, l'amour fait faire des choses tout à fait délirantes : c'était déjà la deuxième fois qu'Iswara usait d'un diminutif affectueux envers sa conscience, ce qui avait un effet tout à fait déconcertant sur la pauvre voix, qui en était toute déconcertée et ne savait plus quoi répondre. À son grand dam, mais au bonheur du jeune homme.

La robe chût gracieusement vers le sol et disparut dans un léger * pouf * étoilé, comme l'avait fait la chemise du demi-loup. Un instant il ferma les yeux. Qu'allait-il se passer ? Après quelques silencieuses secondes, Isawara se risqua à ouvrir un oeil, puis un autre, en serrant les lèvres pour ne pas se retrouver avec la mâchoire à nouveau inélégamment décrochée. Et heureusement. Parce que c'était mieux que le plus obscène de ses fantasmes.

¤ Pervers ! ¤
* Ah, merde, je t'avais oubliée, toi. Tu peux pas virer ? *
¤ Je suis ta conscience, pas un parasite, comment veux-tu que je vire ? Tu ne t'épargneras pas mes commentaires, même en me donnant des petits noms gentils. ¤
* Non, non, c'est juste que je te plains. Tu vas nous voir prendre notre pied, en couple hétéro et toi, tu resteras avec tes fantasmes malsains à devoir ressentir mes émotions de mâle envers une fille... *

Ah, il avait trouvé un nouveau moyen pour clouer momentanément le bec à sa féminine conscience qui n'avait pas pensé à ça. Profitant des quelques instants d'accalmie, Iswara se pencha vers son aimée et lui baisa délicatement les lèvres. Enfin, c'était son intention au départ, mais la délicatesse disparut vite. Très rapidement il se retrouva à la serrer contre son torse nu, sentant ses seins nus et ses tétons durcis contre sa peau. Il força ses lèvres et saisit l'arrière de sa tête afin de la pousser avec plus de force vers ses lèvres. Hélas, il y avait encore un obstacle : son pantalon. Et son caleçon – dont il regretta à cet instant la présence.

Vous n'aviez pas oublié, j'espère, combien son pouvoir était facétieux : dès qu'il eut formulé ces pensées, ses vêtements s'évaporèrent. Bon, ça c'était réglé, même si Iswara espérait tout de même qu'il puisse faire réapparaître des vêtements de nouveau après.

« El... » commença-t-il, puis se rendit compte que la phrase qu'il allait formuler était inutile : le lit était juste derrière elle.

¤ Haha, ça me fait penser à une phrase que j'avais lue : « J'te prends ici ou dans le lit ? - Attends, tu m'excites ici et tu veux que j'aille jusqu'au lit ? » ¤
* Haha, effectivement. *

Se désintéressant de commentaires aigres de la pauvre conscience, il poussa légèrement El en arrière, dont l'arrière des genoux rencontra le bord du lit, lui faisant perdre l'équilibre. Elle tomba sur le lit, bientôt suivie par Iswara qui n'en demandait pas mieux. Sa bouche se retrouva à nouveau sur celle de la jeune fille, tandis qu'une main s'attardait avec application sur ses seins.

Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Comment était-elle censée agir ? Qu'est-ce qu'Iswara attendait d'elle ? Tout un tas de questions dans le même genre jouaient à "qui veut faire éclater le pauvre coeur artificiel de la créature fabriqué par une déesse vengeresse en premier" et franchement, El se demandait si elle allait pouvoir tenir en core longtemps sans péter un cable.

D'un côté, ce qui lui arrivait était carrément génial et ce n'était pas comme si elle n'y avait jamais pensé. De l'autre côté, elle était carrément morte de peur. Et oui, même Eldanòrë, celle qui frappe (fort le plus souvent) avant de causer pouvait être morte de trouille. Faut dire que là, elle se sentait légèrement dépassée par la situation... C'était la première fois qu'elle se retrouvait face à ce genre de situation et personne ne lui avait fournit de mode d'emploie. Bon, bien sûr elle savait très bien que les bébé ne naissaient ni dans les choux, ni dans les roses. Mais quand même !

D'habitude, elle aurait frappé sans poser de question. Mais là, il s'agissait d'Iswara, pas d'un quelconque pervers (même si Iswara était bel et bien un pervers). L'envoyer visiter la Lune via le défoncement du toit de l'auberge...elle n'était pas franchement sûre que c'était la meilleure solution... Elle imaginait déjà Meno l'engueler pendant un mois entier à cause de ça. Autant dire que le voyage dans l'espace du demi loup semblait légèrement compromis... pour l'instant.

Restait la solution de se laisser faire un minimum et d'essayer de se décontracter. Après tout, contrairement à elle, Iswara n'en était pas à sa première nuit. Rien que d'y penser et El sentit une petite pointe de jalousie pointer en elle. Si elle rattrappait la moindre de ses amantes, sûr que celle-ci finirait -à défaut de "morte et enterrée- magistralement défigurée à coup de griffes de panthère. Enfin bref, tout ça, elle aurait le temps d'y penser un peu plus tard.

El essaya de se détendre. Elle essaya d'oublier ses problème rien qu'un instant, se concentrant uniquement sur le baiser langoureux qu'elle échangeait avec Iswara, sur sa peau brûlante qui l'effleurait ça et là, la faisant frissonner. Mais rien y fit, c'était comme tout son corps refusait ce contact un peu trop...intime. Elle avait une envie folle de profiter de cet instant au maximum mais en même tant, elle mourrait d'envie de s'enfuir à toutes jambes.

Bon, ok, si ça continuait comme ça, jamais ils n'arriveraient à quoi que ce soit. Il fallait qu'elle agisse. Et la seule ouverture qu'elle voyait était de se laisser complètement aller et de laisser les rênes au demi loup. Ca la frustrait mais elle n'aurait qu'à reprendre le commandement plus tard (huhuhu on voit qui porte la culotte dans ce couple ! *va se pendre*).

S'arrachant aux lèvres d'Iswara en repoussant légèrement son torse du bras droit, El réussit à avoir son attention. Seulement, c'était vachement plus facile à penser qu'à dire et elle se sentait terriblement gênée. Surtout parce qu'elle avait nettement conscience de leur deux corps nus collés l'un contre l'autre sur le lit d'une chambre d'hôtel... On aurait dit une mauvaise série télévisée. Enfin bref, elle tourna la tête, évitant soignesement le regard du demi loup, ses oreilles de velours rabattues en arrière.

"J...Je...Iswara, c'est ma première fois. désolé d'être aussi stressée mais je n'arrive pas à me détendre..."

...Et j'ai l'impression d'être complètement ridicule. Mais ça, elle ne l'aurait précisé pour rien au monde.

"J...Je...Iswara, c'est ma première fois. désolé d'être aussi stressée mais je n'arrive pas à me détendre..."

Bien que sachant que c'était une extrêmement mauvaise idée, Iswara laissa échapper un petit rire, moqueur mais affectueux, limite dégoulinant d'amour – mais quelle horreur !.

¤ Ouais, et t'es vraiment ridicule ma pauvre chérie, et je suis sûre que tu en es totalement consciente sans vouloir l'avouer à ton Iswara-chou. ¤
* Iswara-chou ? Erk, quelle horreur ! Et puis elle n'est pas ridicule, elle est trop mignonne ! Ça fait longtemps que je n'ai pas dépucelé de vierge effarouchée... *
¤ Pervers ! ¤
* Je sais, je sais, arrête de me flatter, voyons ! *

Il commença par ne pas répondre et posa sa tête sur la clavicule droite de la jeune fille, appréciant la chaleur brûlante dégagée par ce corps intimidé. Après avoir déposé un petit baiser au creux du cou d'El, il choisit de répondre.

« Je ne sais pas très bien quoi te répondre, parce qu'apparemment, moi, je suis né dépucelé. »

... ce qui n'était pas totalement faux, parce que c'était Sarel qui avait dépucelé le corps d'Iswara.

« Mais tu n'as pas à stresser ma chérie, de nombreuses personnes te le diront : je suis doué. »

Un peu plus, et il papillonnait des cils.

« Détends-toi... »

Il posa un léger baiser sur les lèvres de son aimée, puis une idée lui vint.

« Est-ce que tu vois boire quelque chose ? Ça peut marcher ! »

« Quelque chose » signifiant « de l'alcool ». Sans attendre la réponse de la féline, il tendit les bras vers une des coupes posées sur la table voisine (haha, il a pensé à tout : elle est déjà remplie). Il avala une gorgée, puis embrassa El, laissant couler l'alcool sucré dans la bouche de la jeune fille.

[Je veux voir El bourrée xDDD Dsl c'est court et en retard u_u]

En raison d'un manque d'inspiration, ce topic est déclaré terminé.