( E.: Parc des Aubes ) Enfin...!

Chaque chose a un début et une fin.
Chaque être naît, vie et meurt. C’est ainsi. Personne ne peut briser ce cycle qui dirige l’univers depuis le début de tout. Même les dieux, aussi puissants soient-ils, finissent par disparaître, oubliés de tous.
Aujourd’hui n’est pas la fin d’une vie, mais la destruction d’une raison d’être. L’âme se déchirera mais à sa place naîtra autre chose : l’espoir. Et la joie de se sentir enfin libre, sans plus aucune attache ni responsabilité. Sans peur…

El courait. Il fallait qu’elle se dépêche. Elle n’avait plus beaucoup de temps. Bientôt, la Lune s’élèverait dans le ciel et ce serait trop tard. Dans ses bras, elle serrait la raison de son empressement : un livre. Vous savez, un de ces vieux livres dont on arrive même plus à lire le titre tellement la couverture est abîmée. Elle avait mit sept mois à le trouver. Sept longs mois à redouter le pire et à s’employer à utiliser le mois possible la magie. Sept mois à fouiller la bibliothèque de fond en comble. Et puis voilà qu’un jour, pouf ! La moitié d’une étagère lui tombe sur la figure parce qu’elle avait eu la bêtise de tirer trop fort sur un grimoire afin de le décoincer d’entre ses congénères. Elle s’était réveillée quelques minutes plus tard avec les bras parsemés d’ecchymoses et un horrible mal de crâne. Ce n’est que quand elle s’employa à tout remettre en place qu’elle s’aperçue du petit livre (à peine une centaine de pages) qui avait volé un peu plus loin. Curieuse, elle avait commencé à lire les premières pages. Et oh ! Miracle ! C’était exactement ce qu’elle cherchait ! Elle avait laissé là le reste de débris de bouquins qu’elle avait fait tombé et s’était précipiter dans sa chambre. En deux heures, elle avait finit de lire le vieux livre.
Question incantations, elle était prête. Il ne lui restait plus qu’à trouver les quelques ingrédients qu’il lui fallait pour accomplir le rituel. Toute la journée, elle avait fouillée tous les alentours de Lumeïnyx à la recherche soit d’une aile de chauve-souris soit d’une queue de lézard. Et puis il y avait eu un pépin d’envergure : la poudre de corne de licorne. Très rares et très chère. Enfin bref, autant dire qu’il était quasiment impossible qu’elle en trouve à l’état sauvage (je parle de la licorne bien sûr). Elle s’était donc résolue à en voler dans le bureau du professeur de potions. Elle avait longtemps hésité avant de se saisir du petit bocal en cristal mais la pensée que tout serait bientôt finit l’emporta sur sa stupide morale (qu’est-ce qu’elle avait besoin de venir fouiner partout celle-là aussi !).
C’est pour tout cela qu’elle se trouvait, essoufflée, au milieu du Parce des Aubes. Lentement, la Lune s’élevait dans le ciel, répandant une douce lumière argentée qui se réverbéra sur chacun des brins d’herbe, lui donnant l’impression de voler sur un nuage. El déposa tout son matériel sur le sol, laissant là ses tergiversations poétiques. Elle n’avait plus le temps.
Rapidement, elle fourra tous les ingrédients qu’elle avait récupéré dans la journée dans une coupe en bronze (y compris la poudre de corne de licorne), s’assit sur le sol et commença ses incantations.
La Lune était à présent haut dans le ciel.
Au bout de dix minutes de paroles et de mots incompréhensibles, El ouvrit les yeux, certaine qu’elle était arrivée trop tard. Mais ce qu’elle découvrit était tout autre. A perte de vue (en fait environ deux cents mètres mais c’est beaucoup plus impressionnant lorsque vous êtes au centre) s’étalait un immense feu noir, sans chaleur ni odeur. Juste de longues flammes noires qui semblaient lécher le ciel tout en le menaçait.
La Lune avait complètement disparue.
Stupéfaite, la jeune elfe arrêta ses incantations. Aussitôt, tout sembla se figer. Plus une seule flamme noire se crépitait sous le ciel. Seule une étrange sculpture de verre sombre semblait avoir été érigée dans la Parc.
Et puis, tout s’accéléra.
L’énorme feu noir se projeta sur la jeune elfe et l’engloutie. El fut plongée dans les ténèbres.
Une atroce douleur montait dans son bras, au niveau de l’épaule, comme si tous les feux de l’enfer s’amusaient à la faire rôtir. Et elle hurla. Elle hurla si fort que l’air sembla vibrer sous ses cris. Pourtant, aucun son ne sortait de sa bouche. Il n’y avait que le sifflement lugubre des flammes noires qui l’engloutissaient.
Et puis, plus rien.
Tout disparu. Le Parc des Aubes redevint le Parc des Aubes et la Lune réapparue. Le cauchemar était finit. Elle avait réussi. Apaisée, elle ferma ses yeux et se laissa guider par Morphée jusqu’au pays des songes.
Sur son épaule gauche, un étrange tatouage luisait dans la pénombre argentée de la nuit.

[Si ça vous parrait un peu flou comme texte, c'est normal ! C'est fait exprès !
Sachez simplement que pour l'instant, El est évanouie dans lherbe te que tout (absoluement tout) est normal !^^]