Chute dans le froid.

Guérisseuse Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 06/09/2006

Guérisseuse ambulante. Qui ne cesse sa longue marche. Cherchant on ne sait quoi, on ne sait où. Le sait elle seulement elle même ? Parfois, elle regarde derrière elle, fait mine d'arrêter, avant de continuer, comme si l'espoir qui la faisait parcourir ces kilomètres était en réalité une illusion... Ses pas étaient fatigués, comme si elle portait un lourd fardeau. Les gens qui la voyaient pourraient vous dire que son seul fardeau actuel était ses affaires, ce qui, vu le nombre, ne devait vraiment être très lourd. Ils ne voyaient pas ses yeux, empreint d'une tristesse ou d'une mélancolie si légères qu'elles en paraissaient invisibles... Pourtant elles étaient là... Ils ne voient qu'une guérisseuse qu'ils prennent pour pauvre, jolie mais célibataire, sans famille, gagnant sa vie à brûle pourpoint. Pourtant ce n'était pas vraiment le cas. Certes ses soins pouvaient l'aider à gagner sa vie, mais elle cherchait. Elle cherchait peut-être la seule personne à qui elle pourrait parler librement. Parler de quoi ? Ca, elle ne le savait pas vraiment. Parler. De tout.

Séphrénia soupira. Il faisait froid. Si froid. Elle avait beau se couvrir comme quatre, elle mourrait encore de froid. Si encore elle avait sa magie ! Sentant sa colère pointer à cette pensée, elle la refoula du mieux qu'elle put. Elle devait continuer. De toute manière, que pouvait faire un enfant chimère sans pouvoir sinon chercher la personne qui pourrait l'aider à vivre en tant qu'humaine ? Elle ne connaissait rien des humains, bien qu'elle fût sans aucun doute la plus renseignée des chimères sur ces bipèdes... Et Gaëtan était bien la seule personne qu'elle connaissait d"humain" de sa famille. Même s'il était un cousin extrêmement éloigné. Sans doute un arrière arrière arrière arrière et il faut rajouter encore une belle palanquée de "arrière" petit fils d'un arrrière arrière arrière grand oncle quelconque. Enfin pas si quelconque que ça puisqu'il avait la même formation génétique qu'elle dans le sens où il était un Homme Chimère.

La jeune femme aux cheveux blancs courts glissa sur une plaque de verglas. Evidemment, quand elle avait besoin d'aide, il n'y avait personne. Et il fallait obligatoirement qu'elle se râpe le genoux contre le seul rocher qui dépassait de la couche de neige de tout le chemin de glace. Elle marmonna quelque chose qui ressemblait à la liste de jurons apprise au cours de ces trois mois. Comment s'appelait cet endroit déjà ? Les Collines Eternelles... Eternellement recouvertes d'un rideau de glace et d'une température inférieure à zéro. Pour une chimère n'haïssant rien moins que le froid, elle était servie ! Elle resta un moment, à genoux dans la neige, essayant de calmer ses tremblements. Relève toi Séphrénia... Je dois continuer. J'approche...
Vu là d'où elle était partie, elle pouvait un peu approcher, c'était permis ! La jeune femme se releva péniblement, pâle comme la mort. Elle était fatiguée, ne rêvait que d'un lit bien chaud...
Arrête de penser à ça !

Dans un frisson de courage, elle avança encore, encore. Elle resserra sa cape sur ses épaule, couvrant péniblement sa gorge. Essayant de la soustraire au froid. Ses cils brillaient de givre. Cela faisait des heures qu'elle marchait. Elle en avait assez ! Epuisée, sentant ses forces la quitter, elle se laissa tomber sur le bord du chemin. A même la neige. Celle ci ne tarda pas à la tremper. Séphrénia ne leva pas la tête quand elle entendit des pas. Elle ferma les yeux. Le vent glacial lui faisait mal. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine. Les pas s'approchaient.

Une chute de neige s'amassa sur la route. Le bruit que la jeune femme avait entendu avait disparu. Sans doute un animal, ou ... enfin pas un être vivant en vue. Séphrénia soupira puis chercha dans son sac une bouteille de Génépi. Cet alcool fort avait des vertus curatives, ça c'était pour l'excuse, et c'était surtout très bon et réchauffant. Sentant son coeur moins glacé, elle se redressa, prête à se remettre en route. La neige crissait sous ses pas. Tant bien que mal, essayant de ne pas glisser dans l'horrible ravin à sa droite, la jeune femme tenta de passer outre l'énorme bosse de neige. C'est trempée qu'elle arriva de l'autre côté. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle n'était pas arrivée. Mais elle devait le retrouver. C'était la seule chose qui l'avait empêchée de se jeter dans ledit ravin. Au moins, contrairement à d'autres, elle s'était trouvée un but.

Un larme se glaça sur la joue. Elle marchait depuis des heures, des jours... Sans trouver... rien... il n'était nulle part où elle était allée. Elle savait qu'elle devait retrouver Lumeïnyx. Il devait être là. Mais tout était si différent ! L'Impact avait tout modifié. Son pied glissa sur la glace. Elle n'eut pas le temps ni la force de crier. Elle dévala une pente si abrupte qu'elle crut voir la mort de près... de si près... Son instinct de survie revint. Elle se transforma. Une panthère-lionne géante, d'un blanc de lune prit la place de la jeune femme. La panthère-lionne dévala la pente. Une chute interminable. Roulée en boule. Les rochers tailladaient le dos de l'animal. Tombait. Tombait. Tombait.

Son cerveau débrancha la prise.

Anaé poursuivait lentement son ascension des collines, plongée dans ses pensées et tentant de se rememorer ce qu'il s'était passé avant qu'elle change complètement. Certes ce qu'ils appelaient l'Impact était en partie responsable, mais il y avait autre chose, concernant sa mère, elle le savait mais aussi quelqu'un d'autre. Un garçon sans aucun doute, mais comment un homme quel qu'il soit avait-il pu influencer sa vie, elle qui était une nymphe et qui se jouait des hommes...

Quoi qu'il en soit elle faillit ne pas voir ce corps étendu sur le sol recouvert de neige. Ses cheveux blancs et ses joues pâles se fondaient presque dans les cristaux glacés. Son visage était élégant et elle paraissait jolie, et rien que pour ça, Anaé aurait pu la laisser là. Mais désormais elle était guérisseuse et elle se devait d'aider tout ceux qui en avait besoin, une douleur lancinante dans le bras lui rappella d'ailleurs ce serment qu'elle avait fait.
Elle s'agenouilla donc à ses côtés, dégageant ses cheveux elle put voir à quel point la jeune fille semblait mal en point. Malheureusement, Anaé n'avait sur elle qu'un cape legère qui ne lui serait d'aucun secours, il fallait donc utiliser les moyens du bord, en l'occurence sa magie, en espérant que ses pouvoirs n'avaient pas refait des leurs.
Elle ferma ses yeux azur et se concentra longuement, avant qu'une flamme apparaisse près d'elle. Respirant profondement, Anaé constata qu'elle ne pourrait pas l'alimenter très longtemps, il fallait donc trouver un moyen naturel...

S'éloignant quelque peu de la belle évanouie, elle retourna sur ses pas afin d'atteindre un petit buisson. Lui arracher des branches la répugnait mais il n'existait pas d'autre alternative, elle coupa donc quelques banches qui ne lui paraissaient pas primordiales à la survie du buisson et retourna à sa flamme, jetant les branches dessus. Il ne restait plus qu'à voir si la chaleur suffirait à la reveiller.

Guérisseuse Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 06/09/2006

Les larmes glacées sur sa joues. Comme un fossile. Elle ne bougeait pas. Son esprit était entre deux mondes. Celui des questions interminables qui la bousculaient intérieurement et celui du rêve où l'on se plaît à s'imaginer dans les bras... Eh ! La jeune femme n'avait jamais fait des rêves aussi étranges, pourquoi pensait elle à ça ? Oh mais non ! Les questions revenaient ! Rêver, rêver. Rêver d'être heureuse. Rêver de... Réveille toi ! Pourquoi rester évanouie plus longtemps ?

Le score était à peu près de 3 à 2 pour le monde des questions. Le cerveau rebrancha la prise, décrétant que la mi temps était arrivée. "Les Questions'Team sont imbattables !". Trêve de drôleries, Séphrénia était lassée de ce stupide conflit. Personnellement, elle prenait parti avec les rêves, mais son devoir prenait le parti des questions.

Ce fut une douce chaleur qui la réveilla. Enfin, indirectement. A vrai dire, la douce chaleur décongela les larmes de la jeune femme qui glissèrent sur sa joue d'ivoire. Ce mouvement fit "tilter" le cerveau de Séphrénia qui rebrancha la prise et après les incohérentes pensées exprimées en langage compréhensible au paragraphe ci dessus, elle entrouvrit les yeux. Elle connaissait la jeune nymphe qui la regardait d'un air étrnage. Elle la connaissait, sans la connaître tout en la connaissant. Mais ce n'était pas LUI. Elle voulut refermer les yeux, mais une petite voix rageuse s'exclama les propos suivants. "Ah non ! Espèce d'andouille ! Stupide animal ! Singe descendue de l'arbre ! Crétine ! Tu ne vas pas être impolie, c'est moi qui te le dis ! Réveille toi IMMEDIATEMENT "
Mis à part cette liste d'injures plus mal trouvées les unes que les autres, et après s'être dit que la petite voix intérieure ne pouvait que très difficielement parler à quelqu'un d'autre qu'à elle, Séphrénia ouvrit les yeux. Elle avait obéit à la voix n'est-ce pas ?

"Merci. Vous êtes guérisseuse."

Ce n'était pas une question. Elle reconnaissait ces "semblables".

"Savez vous où est lumeïnyx ?"

Lumeïnyx. Elle pouvait dire plein de choses... En réponse tout simplement... oh...
Allait-elle dire...
"Oui !" ?
"Non." ?
"Je ne sais pas." ?
"Lumeïnyx ? C'est si loin d'ici !" ?
"Lumeïnyx, c'est quoi ça ? " ?
" Euh, vous parlez du champ de ruines pas si loin d'ici ?" ?
Le coeur de Séphrénia battait la chamade. Elle avait peur de la réponse d'Anaé. Pourquoi ? Peur... d'avoir fait tout ce chemin pour rien ? Peur d'être guérisseuse, sans pouvoir se guérir elle même ? Ou peur de ne pouvoir le revoir... ?
Elle se sentit rougir. Sans savoir vraiment pourquoi. Tu n'en as pas une petite idée ?

Pour toute excuse à sa rougeur, elle tendit les mains vers le feu. Il était faible. Dans le temps, elle aurait pû en faire un vrai bûcher... dans le temps... si... Elle avança les doigts...
Effleura les flammes...
Sentant le regard d'Anaé, elle retira vivement les mains. Feignant d'avoir mal. Légère grimace.

Mais plutôt de la surprise.
Elle n'avait pas eu mal.

Je...
Anaé ne savait trop quoi dire. Elle avait sû où était Lumeinyx, mais la géographie avait tellement changé, et elle n'avait pas vraiment pris la peine de l'apprendre.
Je ne peux rien vous dire de précis, mais c'est vers l'Est...je crois...
Mais si elle cherchait Lumeinyx, sûrement qu'elle y avait été élève, peut être saurait-elle ce que les autres étaient devenus.
Vous...tu étais élève là-bas? Je sais que l'Impact a tout changé, mais je ne vois en toi aucun trait d'un élève que j'aurais pu y rencontrer.

Finalement, la mélancolie envahit son coeur, elle avait beaucoup de souvenirs de Lumeinyx, seul un vide restait, concernant ce garçon, cet homme, peu importe... El' et Lim étaient arrivées en même temps qu'elle à l'école et Anaé aurait aimé savoir ce qui leur était arrivé, ainsi qu'à tout les autres. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais ils lui manquaient, peut-être les événements lui avaient fait oublier.

Tu sais ce que sont devenus les autres ? Moi j'ai été envoyée sur une île et je n'ai croisé personne...alors j'ai refait ma vie.

Loup Solitaire Nombre de messages : 346 Date d'inscription : 02/11/2006

[ Dis donc les filles, c'est quoi toutes ces fautes ? Vous devriez avoir honte ! J'vais vous forcer à vous relire 5 fois de suite si çà continue ! Twisted Evil

]

Guérisseuse Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 06/09/2006

[que veux tu ! on compte sur toi ô grande Terminale L ! ]

La jeune nymphé hésitait. Elle savait. Ou elle avait sû. Les yeux de la chimère déchue se plantèrent dans ceux de la nymphe guérisseuse.
Ses mots franchirent ses lèvres. Vers l'Est. Rien de précis. Et elle ne savait même pas si Lumeïnyx existait encore. Encore. Le coeur de al chimère se gonfla.
Séphrénia soupira. Personne ne savait où était la majestueuse école. Personne. Tous lui répondaien t que L'Impact avait tout changé. Qu'une nouvelle ère commençait. Que l'école et la magie, il fallait tout oublier.. Pourtant, elle avait touché le feu, sans ressentir quelconque morsure. Non. La magie était là ! Présente ! Dans l'air,flottant, étreignant ceux qu'elle avait abandonné d'une caresse. Elle était le vent, elle était les nuages, elle était le ciel.

La jeune femme aux longs cheveux blancs se redressa. Elle devait trouver l'école. Mais la question posée par la nymphe stoppait son empressement.

"Je... Oui... J'étais élève là-bas... Enfin, après je suis devenue bibliothécaire. De toute manière, ça n'a plus aucune importance. J'ai bien changé, c'est normal que tu ne me reconnaisses pas. "

Elle passa sa main frêle dans sa chevelure d'albâtre.

"Tu peux m'appeller Lucia. J'utilise ce surnom dans beaucoup de village où je vais. Je m'y suis presque habituée. Mon ancien nom n'a aucune importance. "

Elle eut un petit sourire.

"Par où vas-tu ? Personnellement, puisque tu m'as dit l'Est, je suivrai ton conseil. Si tu vas dans cette direction peut être pourront nous voyager ensemble ?"

Cette fois-ci, elle semblait prête à repartir. Elle ne pouvait rester là, en "plan", à ne rien faire. Sa vie depuis des mois était la marche, la marche, dans un but fictif, qui n'existait peut être même plus.
La chimère secoua ses mèches blanches. Elle ne devait pas y penser. Il était vivant. Il ne savait sans doute pas qu'elle le cherchait. Où était il ? Comment était il ? Avait il changé lui aussi ? Et son caractère ? Etait il en train de se saouler avec du saké regardant une belle fille danser ou était il resté raisonnable ?
A vrai dire, elle le voyait mal irréfléchi, mais qui pouvait dire ce que l'Impact lui avait fait ?

[ ce post est vraiment = à NUL]

Anaé lui adressa un leger sourire, mais voyant qu'elle tentait de se relever, elle lui adressa un regard vague.
Tu devrais te reposer avant d'alllr où que ce soit, les blessures mal soignées ne guérissent pas d'elles même tu devrais le savoir non?
La nymphe avait reconnu en son interlocutrice une de ses "collègues". Le faible foyer qui rayonnait entre elle commençait peu à peu à s'éteindre, mais Anaé savait pertinement qu'elle n'aurait pas l'énérgie nécessaire pour le raviver, elle se contenta donc de le regarder, mélancolique.
A vrai dire..
Ces paroles semblaient sorties de nul part, rompant toute continuité avec le reste.
...Je ne sais pas trop si j'aurais le courage de retourner jusqu'à Lumeinyx, mais je veux bien faire un bout de route avec toi, et si le coeur m'en dit, alors je te suivrais jusqu'à l'école. Cela te convient?
Ainsi la nymphe avait le temps de savoir si elle supporterais de voir cette école qui l'avait autrefois acceuillie, et qui n'était désormais plus qu'un souvenir, ou moins que ça.

Guérisseuse Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 06/09/2006

Séphrénia sentit la rougeur lui monter au visage. Manque de bol, étant devenue à moitié albinos, son visage était deux fois plus blanc qu'avant et devenait deux fois plus rouge. Heureusement, ça rougeur ne fut que passagère et Séphrénia pu s'en débarasser assez vite.
Elle était guérisseuse, Anaé l'avait bien compris, mais elle-même était bien la dernière personne qu'elle arrivait à soigner ! Elle soupira. Elle était lasse, mais n'arrivait jamais à se reposer. Elle semblait trouver la force que dans un espoir à peine réel. Mais ne dit on pas que dans les histoires, une chance sur un million se réalise neuf fois sur dix ? Drôle d'estimation ! D'autant plus qu'elle n'était pas une histoire ! C'était sa vie, bien à elle !
Un doute survint.

La narratrice, à l demande générale, se retire de l'esprit de son personnage et se contente de le décrire sans lui donner d'affreux doutes. C'est une forum de RPG pas de philosophie !

Séphrénia, donc, soupira.

"Ce ne sont que des égratignures. "

Parole de chimère, elle était très têtue. La jeune femme sourit à la mage guérisseuse. Un sourire furtif, qui s'en alla bien vite quand Anaé ouvrit à nouveau la bouche.
Séphrénia l'écoute tranquillement, et hocha la tête.

"Merci de m'accompagner. Je comprends que tu ne veuilles pas aller à Lumeïnyx. sans doute faudrait il mieux garder le souvenir qu'on en avait."

Elle se tut, sentant venir son paradoxe. Il était évident que Lumeïnyx avait été un endroit merveilleux. Qu'il fallait mieux garder le souenir d'un école fleurissante de bonheur, de rire... et de cours évidemment. Mais elle devait y aller.
Elle comprenait Anaé. Celle ci était à Lumïnyx depuis le début de l'école. Elle avait vu aussi bien la naissance que la mort de Lumeïnyx.

"Nous partons ?"

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