Départ [FINIT]

« Que vais-je devenir … ? »
Une pensée qui hantait Jibrîl, jour et nuit ; matin et soir… Il sentait son cœur se resserrer à chaque fois qu’elle refaisait son apparition. Cette crainte, il ne l’oubliait que lors des combats… Qui malheureusement ( ou fort heureusement ? ) étaient de plus en plus nombreux et exigeaient toute son attention et sa force. Syph’al elle-même semblait exténuée… Mais elle ne s’en faisait guère, ce qui la préoccupait le plus, c’était l’état de santé de son compagnon.

* Tu devrais manger quelques choses, ça fait trois jours que tu n’as rien avalé !! Et le dernier combat t’as trop épuisé ! *

* Non… Si je mange maintenant, je n’atteindrais pas la prochaine ville avant de mourir de faim ! * Répliqua séchement le jeune homme.

* Tu n’en es pas loin déjà !! Je t’en prie mange … ou alors repose toi * Le supplia-t-elle.

Elle n’eut pour seule réponse, un long silence. Il ne pouvait s’arrêter, au risque de perdre du temps. Et encore moins se reposer, il pourrait être attaqué pendant son sommeil. Cette vie semblait trop rude pour qu’il y survive seul, sans Syph’al, il serait déjà bercé dans les bras de la mort… Il ne voulait pas mourir, pas encore… Etait-ce par peur ?
Non, il était juste déterminer à accomplir ses missions… Même si pour cela, il devait se battre seul contre tous. Seul contre la Mort… Seul… contre la solitude.

Au loin, Jibrîl cru voir des ombres… des ombres argentés, danser sur une surface lisse… Ce spectacle lui fit froid dans le dos… Plus encore, quand leur chant l’atteignit. Un chant qui, plus il s’approchait, ressemblait à de fines vagues se cognant contre une surface plus dure… Le jeune homme jeta un rapide coup d’œil à la carte joliment décorée du Comte. Il comprit qu’il avait atteint la Mer Fantôme. Un sourire adoucit les traits de son visage. Il était heureux de voir tout le chemin qu’il avait parcouru, non sans mal …
Après une demi-heure de marche un peu plus rapide, il remarqua une petite lumière.. non… un feu…
Ce feu faisait danser des ombres autour de lui. La vue de Jibrîl n’était pas aussi fine que celle de Syph’al… Du moins, si on peut appeler ça « une vue «. En effet, elle était capable de voir tout ce qu’il y avait autour d’elle par une magie qui dépassait de loin le jeune homme… pour une simple épée, c’était plus qu’impressionnant.

* Dis, tu vois quelques choses ? * Lui demanda le jeune homme.

* Oui… Il y a une jeune fille… Je ne vois pas bien son visage… Elle est seule… Ah non, il y a un cheval aussi… Euh… un étalon plutôt… * Ajouta-t-elle avec un petit accent de gêne dans la voix.
* Je ne te savais pas timide, dis donc * Dit-il, d’un air amusé.

* C’est pas ça !! C’est juste que… J’y crois pas… *

* Quoi ? T’as vu quelques choses ? * S’inquiéta le jeune homme.

* Dépêches- toi !! Cours, cours et ne pose pas de question !!! *

Le jeune homme, prit de panique, s’exécuta sans répliquer. Il imaginait les pires scénarios… Il voyait la jeune fille se faire décapiter par un monstre… Mais il ne sentait aucune présence malfaisante… A part… Non, il sentait juste un esprit vicieux dans les parages. Inquiet, il courrait de plus en plus vite, il aurait usé de la magie si il n’était pas si fatigué. Quand la distance qui le séparait de la jeune fille fût assez étroite pour qu’il puisse distinguer les traits de son visage, il se figea… Il n’y croyait pas… c’était « impossible »… Malgré son incrédulité, il voulait y croire… Au moins, il ne serait plus seul. Son cœur battait de plus en plus vite. Une joie qui lui avait été retirée ces trois derniers mois, éclata en lui, le laissant comme un enfant devant son cadeau d’anniversaire. Il s’approcha lentement d’elle et quand elle remarqua sa présence, il dit :

" Tu vas bien, El ? "

« Tu vas bien, El ? »

El sursauta et tous ses cheveux se dressèrent sur sa tête quand la voix masculine retentit. Cette voix, elle l'avait déjà entendue quelque part... sur la falaise des anges ! Ishiryû !!! El ne voulait pas y croire. Mais quand elle se décida enfin à lever les yeux vers son interlocuteur, ce fut bien lui qu'elle avait en face d'elle. Comment était-ce possible ? Elle n'en avait aucune idée. Alors comme ça elle n'avait pas était la seule personne à être télétranspostée à l'autre bout du pays ! Mais au fait, peut-être que lui savait ce qu'il s'était passé et qu'il lui expliquerait.
C'est alors qu'elle se rendit compte de l'état du jeune homme. Celui-ci avait des cernes de six pieds de long et semblait terriblement amaigri. Un peu comme s'il avait passé un mois entier sans dormir ni manger... ce qui était peut-être le cas en fait. Pour être honnête, El s'attendait presque à le voir s'écrouler devant elle, comme ça, sans plus de cérémonie.

« Heu... oui. Par contre toi t'as pas l'air en grande forme, elle récupéra sa perdrix qui avait finit de cuire et la tendit à Ichiryû, tiens, je crois que tu dois en avoir sérieusement besoin. »

Ca lui faisait bizarre de se retrouver en face d'un autre élève de Lumeïnyx alors que ça faisait quasiment trois mois qu'elle n'en avait croisé aucun. Elle trouvait ça étrange et, en même tant, elle se sentait très heureuse et moins seule. C'était comme si elle avait retrouvé un peu de chez elle. Inconsciemment, El se mit à sourire.
Sont cheval hennit et sortit la demi-elfe de ses pensées. Il fallait qu'elle pense à autre chose, comme par exemple à demander à Ishiryû si il savait ce qui s'était passé il y avait trois mois de cela.

« Ishiryû, sais-tu se qui s'est passé il y a trois mois ? Je veux dire par là, ce qui nous à transporté si loin de Lumeïnyx ? »

En attendant la réponse, El remit une bûche dans le feu qui commençait à s'éteindre.

* Tu vois, tu n’es plus seul… *


Pour Jibrîl, cette phrase eût l’effet d’un coup de poignard. Comment osait-elle dire une chose pareille ?? Jamais la solitude ne l’avait fait souffrir ! Non ! Puisqu’ils étaient ensemble !! Jamais l’un sans l’autre.
Mais comment auraient-ils pu s’abandonner ? Peut-on scinder une âme en deux ? Tous deux étaient soudés, comme une seule unité. L’un sans l’autre ? Jamais ! Alors pourquoi ? Pourquoi avait-elle dit une telle chose ?

* Pourquoi tu dis ça ? * Une pointe de tristesse faisait vibrer sa voix.

* J’ai senti que tu n’étais pas bien… Tu sais, je ressens tout ce que tu ressens. Nous ne formons qu’un, par moment… Et … *

* Ben justement !!! * S’écria-t-il, les larmes aux yeux. * Si nous ne formons qu’un, je ne comprend pas pourquoi tu dis ça ? Même comment tu peux oser dire ça !! J’étais un peu triste, c’est vrai, mais je n’étais pas du tout malheureux !! Je ne le serai jamais, pas tant que je serai avec toi… * Finit-il par dire avant de s’écrouler à terre.

Un sentiment bien net naissait en lui : La gratitude. Ce n’était pas la sienne, mais celle de Syph’al. Si la nature l’avait dotée de yeux, elle aurait pleuré. Il en était persuadé. Mais malgré sa nature, il sentait que sa nature " humaine " pleurait… Pleurait de tout son être. Pour sa part, il ne put que dissimuler une larme.

* Excuse moi… J’étais juste… * Elle s’interrompit, cherchant le mot adéquat.

* Jalouse ? * Mais celui-ci fût trouver par son autre moitié, son frère de cœur, le seul pour qui elle ait de tels sentiments d’amour.

* Non ! Pas jalouse !!! * Dit-elle brusquement, offusquée.

* Ouais c’est ça, à d’autres !! * Enfin, un sourire étira ses lèvres.

Puis, il se redressa légèrement, remarqua qu’El lui proposait le fruit de sa chasse. Il hésitait… Il ne pouvait accepter un tel cadeau de sa part. Mais son estomac expédia tout « chi-chi » et se mit à hurler de plus belle. Gêné, le jeune garçon plaça sa main droite sur son estomac pour le faire taire, espérant passer inaperçu.

* Loupé ! Elle t’a chopé * Dit-elle en riant.

Il leva rapidement la tête et vit la jeune file qui le dévisageait presque, elle comprenait ce qu’il le tourmentait et apparemment cela l’amusait. Il lui sourit et dit :

" Je te remercie El … Mais je regrette je n’ai rien à t’offrir à mon tour …"

* Quel con je fais… *

Jibrîl fut heureux de pouvoir enfin manger ( et qui plus est, quelque chose de bon !!! ). Il arracha une cuisse du volatile et se mit à la dévorer, une bête sauvage n’aurait pas fait mieux… Enfin, il proposa tout de même l’autre cuisse à El, qui, malgré son amusement, l’accepta volontiers. Quand leur repas fut terminé et la perdrie, entièrement mangé. Jibrîl s’allongea, près d’El. Il contemplait les étoiles, qui, malheureusement, ne se reflétaient pas sur la Mer Fantôme. Mais en compensation, le doux son des vagues le berçait. Il se sentait sombrer peu à peu dans le sommeil, quand il se rendit compte qu’El se trompait sur un point… Son prénom…

" Ah au fait, je ne m’appelle plus Ishiryû mais Jibrîl et elle …" Il désigna son épée qui était posée à terre du doigt. " … C’est Syph’al. Anciennement Shingetsu. "

Heureusement, elle eût le tact de ne pas poser de question. A vrai dire, il aurait été incapable de lui répondre. Ce changement… N’avait pas vraiment de sens… Les circonstances étaient trop brusques pour ne pas qu’il change… Elle l’avait questionné sur ce qui c’étaient passés. Alors il mit à plat tout ce qu’il savait… Ne lui cachant rien. Mais un seul point restait sombre… leur teleportation… Tout deux commencèrent à émettre des hypothèses quand Jibrîl sentit que l’esprit vicieux s’était approché. Il avait remarqué une pause, de celui-ci mais il avait reprit la marche. Aucune intention mauvaise n’émanait de cet esprit… Donc Jibrîl ne s’en inquiéta pas pourtant un point le gênait… Etait-il humain ? Non… animal… En fait, Jibrîl ne pouvait y répondre. Ses capacités s’arrêtaient là… Mais moins de dix minutes plus tard, un jeune homme, plus jeune que Jibrîl, fit son apparition. Il avait une apparence qui fit sourire le jeune homme mais son regard capta le sien. Il avait des yeux bleus, d’un bleu profond, qui pénétraient le cœur des humains, les laissant, par la suite, seuls… violés… pleins de haine !! Jibrîl aimait ce regard. Autant le sien était vide et reflétait peu ses sentiments, ceux de l’autre jeune homme était méprisant et montrait tout son côté sarcastique. Mais tout deux devaient être détestés durent la jeunesse des jeunes gens. D'un côté, des yeux violets, de l’autre, des qui captaient la couleur de l’or et enfin, des yeux dont le bleu était aussi tentant que l’océan. Le jeune homme aux yeux de l’océan semblait connaître El ou du moins, était très à l’aise avec les jeunes filles, vu sa manière peu délicate de les « accoster ». Il fût un peu plus respectueux envers Jibrîl. Celui-ci sourit légèrement.

" C’est Jibrîl et plus Ishiryû… Mais dis moi… Ce prénom… d’où le connais-tu… Il me semble que si tu avais espionné notre conversation, tu aurais su que je m’appelais plus ainsi. M’enfin, je ne suis pas là pour t’accuser de quoi que ce soit. Bien que ces faits m'intriguent... Mais au fait, comment t'appelles-tu ? "

Bien qu’il n’ait pas insisté plus… Ces quelques informations mirent la puce à l’oreille à El… Qui semblait plus que troublée… Lui, il préfèrait rester à l'écart.

El était très intéressée par les informations que Jibrîl lui apportait mais en même temps elle avait un peu honte de le faire parler dans l'état ou il se trouvait. Alors comme ça il avait changé de nom ? Et son épée aussi ? O_o Ça porte un nom une épée ? Il faudrait qu'elle lui pose la question un jour... Si elle arrivait à articuler un mot entre deux crises de fou-rire.

Le reste de la conversation portait bien moins sur le comique de la situation. Bien au contraire. La moitié du continent avait explosé et s'était divisé en plusieurs parties indépendantes. Des océan étaient apparus de nul part et des villes étaient re-découverte. Le tout agrémenté de quelques milliers de morts et disparus.

El frissonna en pensant à ce qu'il était advenu de Lumeïnyx qui était tout proche de l'épicentre. Sûrement un tas de ruine, à n'en pas douter. Peut-être que les élèves avaient survécus, eux, en étant téléportés au loin tout comme elle et Jibrîl. Elle espérait vraiment que c'était le cas...

Et puis quelque chose débarqua (encore) dans le petit campement. Quelque chose de grand et de coloré. Quelqu'un plus exactement. Quand elle leva les yeux de son assiette, ce fut pour croiser le regard du nouveau venu. Un regard bleu, pénétrant...

*Sarel ?*

Non, ce n'était pas lui. Sarel n'avait pas un regard aussi distant, glacial et hautain.
El soupira intérieurement, déçue de s'être trompée. Puis, elle s'activa à détailler celui qui l'avait appelé « cocotte » à ses risques et périls. Il était assez grand, brun et portait d'étranges habits multicolores. Un peu comme l'aurait fait un certain lutin qu'elle connaissait bien.

*Arête de penser à lui non d'un chien ! Si ça se trouve il est à l'autre bout du continent ou même mort ! Alors stop !*

Oui, c'était vrai, il aurait pu être n'importe où, et le garçon qui se tenait devant elle avait beau lui ressembler sur certains points, ce n'était pas lui. Il fallait qu'elle arête de se faire des films, ce n'était vraiment pas une période pour.

Oui mais voilà, elle savait qu'elle avait raison. Raaaa...! Stupide cervelle insensée ! Quand vas-tu enfin te mettre à marcher !?! Au lieu de se donner une claque comme elle le faisait d'habitude pour se remettre les idées en place (ce qui aurait parut très louche aux personnes présentes... D'ailleurs, c'est louche !) et se leva calmement, s'approcha du garçon qui semblait les connaître, retint son souffle et...

« Hum hum...(petit raclement de gorge)
LA PROCHAINE FOIS QUE TU M'APELLE « COCOTTE » JE TE DONNE UN ALLE GRATUIT POUR L'AUTRE MONDE ! COMPRIS MON COCO ? »

Ahhh... Qu'est-ce que ça faisait du bien... Bon, maintenant les choses sérieuses. Enfin, encore fallait-il que les tympans de « l'inconnu-qui-semble-pas-si-inconnu-que-ça » marche encore un tout petite peu.

« Hum, tant que tu y es, comment connais-tu l'ancien nom de Jibrîl ? »

[Je réponds ce soir plus tard, mais t'as fait une erreur, El... Iswara est tout sauf petit.. Il fait plus d'1m70 maintenant .. -_-' ]

[ Ben avant, il ne mesurait qu'1m50... et dans sa présentation, tu dis qu'il a gagné 15 cm. Ce qui lui fait 1m65 et pour un mec, c'est pas vraiment grand. En fait, c'est même petit... ]

Faute de frappe... Je voulais mettre 25cm... J'édite -_-' ^^...

[Désolé mais j'en avais vraiment marre d'attendre... >.<]

Son poing partit tout seul, c’était instinctif, et vint s’écraser sur la figure d’Iswara.
Un joli coup droit d’ailleurs…

Et puis, elle commença à assimiler ce qu’il venait de faire. Des milliers de pensées contradictoires s’emmêlaient dans son esprit et elle trouvais particulièrement ardu d’essayer d’y remettre de l’ordre. Pourtant, la vérité était là devant elle… Mais El ne savait plus comment réagir. Le garçon qui se tenait en face d’elle était Sarel, c’était certain. Pas avec le même corps ni le même regard certes, mais c’était lui. Ca n’allait pas se passait comme ça…

Une fois Iswara remit à peu près de son coup de poing, elle le gifla de toute ses forces.

« Ca, c’est pour m’avoir épousé une deuxième fois sans ma permission ! – re-gifle – Et ça, c’est pour m’avoir fait aussi peur pendant tout ce temps espèce d’idiot finit ! Si tu savais à quel point je me suis inquiétée ! »

…Et El se jeta dans ses bras.
Il ne saurait jamais à quel point elle avait eu peur pour lui. Quel imbécile de l’embrasser sans lui avoir dit qui il était. Si elle avait su, peut-être l’aurait-elle frappé un peu moins fort. Enfin peut-être… Et pourquoi avait-il tant changé ? Qu’avait-il fait pendant ces derniers mois ? Que savait-il exactement à propos de la catastrophe qui avait touchée Loah ? Non, trop de questions d’un seul coup pour sa pauvre cervelle. Pour l’instant, elle allait se contenter de respirer son odeur de forêt encore un peu… juste un tout petit peu…

Elle était tellement heureuse qu’il ne lui soit rien arrivé. Jamais elle n’aurait survécue à la perte du dernier ami qu’il lui restait. Ca aurait été trop dur. Il fallait qu’elle arrête d’approcher les gens comme ça, ça faisait vraiment trop mal quand elle les voyait disparaître…

El s’arracha à l’étreinte de l’ex demi lutin et lui donna un petit coup (doucement cette fois-ci hein !) sur le crâne. Un sourire remplit de défit dansait sur ses lèvres.

« Ca, c’est pour que tu évite de t’inventer n’importe quoi ! »

Et puis elle se retourna vers leur modeste feu de camp… et se rendit compte que Jibrîl avait vu toute la scène.
A ce moment, il se passa quelque chose de très intéressant : le visage d’Eldanòrë passa du cramoisi au verdâtre en passant par le blanc ivoire (c’est très difficile à faire. Si si ! ) Quand elle se rendit compte qu’elle allait bientôt mourir d’asphyxie, Elle tenta d’articuler une phrase mais seules quelques onomatopées indistinctes sortirent de sa bouche.

Une fois qu’elle eut réussit à reprendre son souffle, elle fusilla le jeune homme du regard.

« Oublis tout ce que tu viens de voir, ok ? »

[ El, t'es culotée !!! Je t'avais dit - Enfin j'ai dit à ta soeur comme tu n'étais pas là - que tu pouvais poster avant parce que Jibrîl n'avait pas vraiment sa place entre Iswara et El. Et qu'en plus, le post d'Iswara concernait plus El que Jibrîl. ]

« Sinon quoi ? »

Ainsi allait être la réplique du jeune homme, si Syph’al ne s’était pas interposée, assez violemment d’ailleurs... Jibrîl sentait un poids énorme lui écraser le cerveau ce qui lui causait des contractions cérébrales monstrueuses. Peu à peu, elle relâcha la pression, laissant ainsi le jeune homme reprendre son souffle et toutes ses capacités. Puis,elle lui expliqua dans quel état se trouvait la jeune fille et que, dans ces circonstances, il était mal venu de lui répondre de la sorte, blablabla… Le prenait-elle vraiment pour un idiot ?
… Certes, il était un petit peu… Mais pas à ce point !! [ Nan mais ooh !! ]

Durant tout le discours assomant, Jibrîl figea un sourire presque sadique sur son visage. Ce n’était pas le serment de Syphal qui le faisait sourire. Non… C’était plutôt l’expression horrifiée d’El quand elle remarqua sa présence, du moins, qu’il n’avait rien raté à la scène. C’était marrant, voire même hilarant… A côté de ça, il n’avait que faire des dires de son autre moitié. Bien sûr, il prît garde de lui cacher ce sentiment.
Pendant les dix bonnes minutes que prit le discours de Syph’al, El était restée plantée devant Jibrîl. Celui-ci savourait ce moment. Syph’al ne se rendait pas comte que, de par son loooooong serment, elle torturait la jeune femme. Quand elle eût finie et qu’elle remarqua que la jeune fille attendait une réponse, elle eût le culot d’engueuler le jeune homme pour son manque de délicatesse. Il répliqua séchement à son tour.
Après le partage de quelques répliques, il se tourna vers El.

« J’aurai beaucoup de mal à tout oublier mais je vais essayer. » Promit-il à El. « Mais… Si tu pouvais m’expliquer ce qui se passe, ça serait gentil de ta part, tu sais. »

Puis, il tourna le regard vers l’autre jeune homme… Vers Iswara…
Celui-ci prétendait que Jibrîl lui-même lui avait donné son prénom… C’était impossible… Jibrîl n’aurait jamais oublié un regard si froid… Si viscieux. Non, il s’en serait souvenu… Il en était persuadué.
Il le connaissait sous son autre prénom. Leur rencontre n’avait donc pu se passer qu’à Lumeinyx. Or, il n’avait rencontré que peu d’élèves dans cet école. Là plupart étant des filles, il n’avait pas de difficultés à se souvenir des garçons.

Et oui…Il n’en avait rencontré que deux… Un lutin, du nom de Twirl… assez agaçant d’ailleurs… Et un autre jeune homme, de petit taille… Du nom de… Sarel. Pas mal dans son genre lui aussi. Cette information, il l’a trouva dans la mémoire de Syph’al. La sienne n’étant pas aussi performante que celle de l’épée. De plus, il avait tendance à vite oublier ce qui lui était insignifiant.. Pourtant il voyait mal le rapport entre Twirl – ou Sarel- et Iswara … Tant pis… Il ne lui restait qu’à attendre la réponse d’El.

Mais un autre point troublait le jeune homme… El avait parlé de mariage… D’un deuxième mariage, qui plus est… Il n’en avait pas eu vent lors de son « séjour » dans son école. Mais ce n’était qu’un détail.

Jibrîl détacha son regard du bleu profond de ceux d’Iswara pour, à nouveau, regarder El. Elle semblait réfléchir… Le jeune homme n’étant pas pressé, il attendait une réponse tout en la fixant, un sourire aux lèvres…

Iswara fut percuté de plein fouet et faillit perdre l'équilibre, mais il se rattrapa de justesse à la chemise d'El (enfin, je ne sais pas ce qu'elle porte moi), qui elle, ne perdit pas l'équilibre. De sa main libre (il laisse sa main sur la chemise d'El, ce pervers) il se toucha la joue avec un air choqué. Et au moment où il allait ajouter quelque chose, El le gifla avec violence sur l'autre joue.
« Ca, c’est pour m’avoir épousé une deuxième fois sans ma permission ! »
Une lueur étrange passa dans ses yeux, puis fit place à une peur teintée de résignation quand il vit arriver la seconde gifle. Il courba les épaules et la reçut avec moins d'impact que les deux précédentes.
« Et ça, c’est pour m’avoir fait aussi peur pendant tout ce temps espèce d’idiot fini ! Si tu savais à quel point je me suis inquiétée ! »

Pensant que c'était enfin fini, il ouvrit la bouche pour lui sortir encore quelque ânerie, mais question âneries, El était imbattable : elle se jeta dans ses bras. Et celle fois il perdit l'équilibre et bascula en arrière. Mais elle resta accrochée à son cou comme un petit chien qui vient de retrouver son maître (ça c'est l'idée qu'il s'est mis en tête hein! Pas la mienne !). Il se redressa en s'appuyant sur ses coudes. Heureusement qu'El était légère! Et elle ne le lâchait pas! Sans un regard pour Jibrîl (dont il n'avait pas oublié la présence lui) il referma ses bras autour du frêle corps d'El (ça aussi c'est son point de vue... ok ok, je me tais). Ils restèrent quelques instants comme ça, El les yeux fermés, Iswara jubilant intérieurement, quelque peu déstabilisé de cette réaction, il est vrai (je vous ai dit que pour lui, Raolak et Sarel sont des étrangers dont il a récupéré la mémoire et quelques facettes du caractère, rien d'autre. Pas une part de lui-même), mais heureux tout de même. Malheureusement, tout a une fin, et El s'arracha à son étreinte, et pour ne pas paraître trop louche dès le début il dut lui ouvrir ses bras afin de ne pas la garder prisonnière (ce qu'il aurait bien voulu faire, je vous l'assure... m'enfin avec un spectateur, c'est pas particulièrement facile -_-').

Causant une nouvelle surprise à l'ex-lutin, la jeune fille donna un petit coup sur la tête d'Iswara, et se justifia en disant que ce n'était que pour qu'il ne se mette pas d'idées en tête. (Malheureusement pour elle, c'est trop tard.. Que voulez-vous, Iswara n'a pas beaucoup de jugeote parfois. Ou alors, il pense ce qu'il veut.).

Il tenta une phrase, l'arrêta, puis se reprit.
« Euh.. Désolé, pour t'avoir fait du souci.. Je pensais que tu ne te ferais pas de souci pour lui, vu comment il t'avait traité et vice-versa. Quand au mariage, j'aimais bien l'idée d'avoir un lien avec toi ^^. Et pour les idées, c'est trop tard! » (Je vous avais prévenus hein!)

A ce moment-là, El se rendit compte qu'il y avait eu un spectateur, et elle fit étalage de sa capacité à contrôler la couleur de son visage. Poussant un petit sifflement admiratif, le métamorphe admira son savoir-faire. Puis voyant qu'elle peinait à reprendre sa respiration, il s'apprêta à lui donner un léger coup dans le dos, mais elle se débroilla (heureusement pour elle) toute seule. Avec une petite moue déçue, Iswara s'appuya contre le tronc de l'arbre le plus proche, un léger sourire indéfinissable sur les lèvres.

« Oublie tout ce que tu viens de voir, ok ? »

Iswara jeta un regard interrogatif à Jibrîl. Il semblait avoir changé de caractère, comme lui, et l'ex-lutin se demandait quelle allait être sa réaction.

Ouah! Quelle réaction! Il resta silencieux pendant au moins 10 minutes. Iswara commençait à s'impatienter, tout en admirant cette force de caractère de faire mijoter El dans son jus... Il avait toujours le même sourire aux lèvres, bien qu'un peu plus prononcé... Puis il se décida enfin à parler.

« J’aurai beaucoup de mal à tout oublier mais je vais essayer. Mais… Si tu pouvais m’expliquer ce qui se passe, ça serait gentil de ta part, tu sais. »

Oh! Un petit plaisantin... Effectivement, il serait difficile d'oublier une scène pareille, et Iswara laissa échapper un petit rire. Très discret hein! Et il garda le silence, observant alternativement Jibrîl et El. Et se demandant comment elle allait réagir...

[Hey ! Ma sœur n’a reçut aucun message de ta part je te préviens ! Mais msn bug… Enfin bref, merci d’avoir essayé de m’avertir !^^]

*Je vais le tuer, je vais le tuer, je vais le tuer…*

Raaaaa…Mais pourquoi les mecs sentaient-ils toujours le besoin de la ridiculiser ?!? Ca en devenait extrêmement frustrant et sa patience était à bout. Il fallait qu’elle tape contre quelque chose rapidement avant de péter un plomb. Il ne fallait surtout pas que son pouvoir s’active car, en cas contraire, elle ne maîtriserais rien. C’était ça son problème à elle, dès qu’elle se mettais en colère, elle perdait tout contrôle.

Rageuse, elle donna un violent coup de pied dans une souche qui lui avait servie de siège quelques minutes plus tôt. Ce qui était bien dans son « problème à elle » c’était que quand elle était en colère, elle l’était tellement qu’elle ne s’intéressait plus aux choses aussi futiles que la douleur. Aussi ne fit-elle absolument pas attention à son pied endoloris.

Une fois les idées un peu plus claires, El se rendit compte qu’un détail clochait. En effet, Iswara avait parlé de Sarel à la troisième personne. Comme si… Il n’était pas lui… De plus, au départ il s’était présenté en tant qu’humain et non en tant que demi lutin ou même demi loup-garou. Bon d’accord, c’était un peu tordu comme raisonnement, mais elle ne voyait pas très bien comment interpréter les paroles de son « mari ».

« Je n’en ai aucune idée figure-toi. Mais je crois qu’Iswara ici présent à quelques explications à nous donner… »

Elle se tourna vers l’Iswara en question.
Toute sa colère s’était volatilisée, soudain remplacée par une étrange curiosité mêlée une inquiétude grandissante. Si il n’était pas Sarel comme elle le pensait il y avait quelques secondes, où était celui-ci ? Q’était-il devenu ?

[Excusez-moi pour ce poste minable mais je suis préssée...]

[ El, je voulais te remercier pour ton dessin. Il est suuuuuper beau et ça m'a fait super plaisir, aussi. C'est vraiment gentil de ta part d'avoir pensé à moi ^^ . Encore merci...]


Un vent d’une puissance et d’une fraîcheur intense soufflait sur la Mer fantôme. L’endroit était désert, nu… Rien ne protégeait les jeunes gens de ses rafales. Qui pourtant, ne les dérangeaient guère. Tous semblaient anormalement à l’aise dans ce milieu triste… Sans vie… Le ciel, lui, venait brusquement de s’assombrir. Annonciateur d’un mauvais présage ? Peut-être…
Jibrîl, pensif, ne s’intéressait plus à Iswara… A son histoire non plus d’ailleurs… Mais pour El, son passé avait de l’importance. Respectant ce point, le jeune homme resta silencieux, fixant les vagues de plus en plus violentes.
C’était un aspect de sa nouvelle personnalité… Il passait d’une colère ou d’une joie que rien n’aurait pu interrompre à un état pensif, calme et distant. Sans signe précurseur, sans avertissement… Comme ça… Tout simplement.
L’air s’humidifiait tandis que le ciel s’armait de nuages sombres… Un orage. Jibrîl resta serein face à ce fait. A vrai dire, il lui arracha même un sourire. Il adorait l’éclat des coups de tonnerres, les cris de colère qu’ils généraient par leur haine et leur beauté éphémère, qui ne dure que le temps d’un éclair… Et la pluie… Il aimait. Ca, selon lui, elle le purifiait de ses péchés et de ses maux. Lorsque l’eau céleste caressait sa peau, il se sentait renaître.
Il jeta un bref regard à El, qui attendait toujours une réponse de son époux et à Iswara, qui semblait méditer la question. Il savait qu’ils avaient dû sentir l’orage imminent mais ils n’avaient pas l’air de s’en préoccuper et même pas, au grand regret du seul humain présent, de s’en réjouir. Au fond, ils ne l’avaient peut-être pas senti. Jibrîl quitta la souche sur laquelle il était assis pour s’allonger à terre, sur le dos, et fixer le ciel. Lorsque les premières gouttes atteignirent son visage, il ferma les yeux.

* Syph’al… *

* Tu n’as cas le dire et je m’exécuterai. * Répondit-elle.

Sans un mot de plus, sans une syllabe de plus… Elle ressentait ses désirs les plus refoulés… Mais plus encore, elle les partageait. Jibrîl remerciait l’être qui les avait réuni, puisse-t-il seulement recevoir la gratitude du jeune homme…

* …Syph’al Fuukai… *

L’épée, se trouvant à quelques pas du jeune homme, lévita quelques secondes avant de prendre une teinte plus sombre et…

… et d’exploser en milliers de petits grains argentés…

Les paillettes virevoltaient autour de Jibrîl et par la suite, atour des deux autres adolescents. Elles semblaient être hors du temps. Elles planaient, lentement.

" Maintenant. "

Tous les grains se figèrent et, semblant ne faire plus qu’un, volèrent à une vitesse folle au dessus des têtes des ados, avant de former un bouclier argenté, un peu penché… On aurait dit un croissant de lune oblique… Le bouclier était translucide et servait de protection contre la pluie.. L'eau du ciel glissait sur la surface lisse de Syph'al avant de se faire mporter par le vent. L'effet que cela produisait, donnait l'impression au jeune homme d'être sous un rideau d'eau... C'était magnifique. Bien que Jibrîl aimait la pluie, il était près à ce compromis, pour la voir le « refaire »… Quelques minutes après les premières tombées de pluies, les éclaires firent leur apparition. Etrangement, tous semblaient s’approcher du camp de fortune, du bouclier. Jusqu’à ce qu’ils viennent se heurter, avec une violence inouïe, contre le bouclier que formait Syph’al. Leur chant éveillait en Jibrîl un sentiment de plaisir… de bien être. Après que le premier éclair l’atteignit, générant un bruit effrayant, elle prit une teinte bleutée accentuée par certains coins de brillance et, de sa surface, des veines étaient visibles… Des veines signifiant clairement que la vie l’habitait. Elles gonflaient puis se dégonflaient… Elles semblaient capter l’énergie même des éclaires. Le jeune homme, toujours couché sur le dos, ferma les yeux. Sentant la force vitale de la nature le pénétrer… Engourdissant ses membres d’inombrables délices. Son esprit voyageait entre deux mondes… entre deux corps… Il n’aurait pu dire si il était le bouclier ou le jeune homme couché à terre… Il se sentait vivant, connecté à la nature.

Après quelques minutes, ou heures, le jeune homme sentit une larme couler le long de sa joue… Une larme qui n’était ni l'oeuvre de la joie ni de la tristesse… Elle était là, juste comme ça…

[ Déso de ne pas vraiment avoir fait avancer l'histoire mais bon, L'histoire entre Iswara et El en concerne pas Jibrîl et il ne veut pas trop s'en mêler... Alors bon, j'ai fait de mon mieux pour vous laisser le plus de champs libre. J'espère que c'est bon. ]

Iswara observa la réaction énervée d'El au mutisme de Jibrîl et resta aussi silencieux que le jeune homme, ayant cepenant un petit sourire sadique aux lèvres. Les bras croisés il s'assit, au moment même où El se défoulait dans une souche. D'ailleurs, c'était dommage, elle ne s'était pas mise à sauter sur un pied en hurlant « Aïe! Ouille! ». Il poussa un soupir et observa Jibrîl. Malheureusement, El décida que c'était lui qui devait répondre à la question. Il redressa la tête, un peu surpris, un peu énervé. Cependant il sentit qu'il ne pourrait pas y échapper. Déjà, ces deux personnes ne semblaient absolument pas au courant de certaines choses. A croire qu'ils ne savaient pas ce qu'était une ville, ou même une taverne. On apprend un tas de trucs dans une taverne.

« Savez-vous que l'Impact a déréglé toute la magie de Loah et a causé quelques soucis de-ci de-là? Par exemple, pas la peine de chercher l'école, ce ne sont plus que ruines. Et une partie de nos compagnons ne sont plus. A vrai dire, vous êtes les seuls de l'école que j'ai revu depuis... »

Il soupira et fouilla dans son sac avant de sortir une gourde d'eau et d'en boire un peu, tout en regardant avec intérêt l'expérience de Jibrîl avec l'orage. Il adorait l'orage, et voir ainsi les éclairs d'aussi près n'était pas pour lui déplaire. Il leva un pouce vers le ciel en regardant Jibrîl, signe qu'il trouvait ça super. Puis il continua.

« La météorite étant d'une puissance magique phénoménale vous a transportés à des endroits forts différents, si j'ai bien compris. Quand à Sarel, elle a fait quelque chose de différent pour lui. El... »

Il la regarda avec intensité. Il y avait presque même une nuance de reproche dans ses yeux.

« El, tu avais divorcé de Sarel quelques jours plus tôt non? Et Raolak, sa partie loup, avait pris le dessus et avait essayé de te tuer. Mais Sarel a su résister et t'as guéri avant de partir dans la Forêt des Ombres pour ne plus souffrir de ta vue. Là, il se serait fait dominer par Raolak si il n'avait pas su que sa partie loup aurait commencé par te tuer. Donc il luttait nuit et jour... »

Il but à nouveau en contemplant le ciel d'orage.

« Puis arriva la météorite, alors qu'il était au bord d'un lac. Il fut tellement surpris par cette lumière bleue qu'il en oublia de réfréner Raolak. Le loup parvint presque à dominer le lutin pour toujours, mais la météorite n'était pas d'accord. »

Il prit la main d'El la serra fort et la regarda dans les yeux. Les siens étaient sérieux. Enfin, presque, une petite lueur perverse dansait toujours au fond.

« Tu as déjà assisté à une métamorphose de Sarel n'est-ce pas? Eh bien, tu sais qu'il passe par différents degrés. Je suis plus ou moins un de ces degrés, car la météorite a décidé de mettre sur pause à ce moment-là. Quelques changements ont encore survenu ensuite, mais c'était à peu près ça. »

Il lâcha la main d'El et se la passa dans les cheveux.

« Maintenant, tu dois te poser la question : « Pourquoi pale-t-il de Sarel et de Raolak à la troisième personne? Ils sont pourtant la même personne! ». Mais, c'est là que tu fais une erreur. Pour moi, Sarel et Raolak sont des étrangers dont j'ai récupéré la mémoire et quelques facettes du caractère. »

Il se leva et s'étira avant de quitter l'abri que Jibrîl avait créé. Immédiatement il fut complètement trempé. Puis il revint sous le « parapluie ».

« Ah! Ça fait du bien! »

De l'eau coulait de ses cheveux en de larmes glacées, ses vêtements lui collaient au corps. Il se rassit à côté d'El, résistant de justesse au réflexe canin qu'il avait de se secouer dans tous les sens pour se sécher.

« Je ne suis donc PAS Sarel. Merci de ne pas me confondre avec lui. »

Il soupira puis ajouta une dernière phrase.

« Je suis allé pendant trois mois à Pahiss et je me suis engagé dans une troupe de Saltimbanques et j'en suis devenu un. Mais je suis reparti pour essayer de retrouver des amis de Sarel et vir ce qu'il en était advenu. »

Là-dessus il s'allongea dans l'herbe sèche pour observer le ciel et écouter l'eau tomber.

Oui. Elle était au courant...
Jibrîl lui avait tout expliqué quelques instants plus tôt. Elle savait ce qu'était devenu Lumeïnyx ainsi que ses élèves. Elle connaissait l'histoire...

« El, tu avais divorcé de Sarel quelques jours plus tôt non? Et Raolak, sa partie loup, avait pris le dessus et avait essayé de te tuer. Mais Sarel a su résister et t'as guéri avant de partir dans la Forêt des Ombres pour ne plus souffrir de ta vue. Là, il se serait fait dominer par Raolak si il n'avait pas su que sa partie loup aurait commencé par te tuer. Donc il luttait nuit et jour... »

*...Tais-toi...*

« Puis arriva la météorite, alors qu'il était au bord d'un lac. Il fut tellement surpris par cette lumière bleue qu'il en oublia de réfréner Raolak. Le loup parvint presque à dominer le lutin pour toujours, mais la météorite n'était pas d'accord. »

*Tais-toi !*

« Tu as déjà assisté à une métamorphose de Sarel n'est-ce pas? Eh bien, tu sais qu'il passe par différents degrés. Je suis plus ou moins un de ces degrés, car la météorite a décidé de mettre sur pause à ce moment-là. Quelques changements ont encore survenu ensuite, mais c'était à peu près ça. »

*TAIS-TOI ! JE SAIS DEJA TOUT CA !*

Elle l'avait sut dès la première seconde ou elle avait croisé ses yeux azure. Elle avait comprit depuis longtemps mais quelque chose en elle avait refusé de voir la vérité en face, préférant croire au retour de son ami. Elle avait ignoré cette part d'elle même qui lui avait tout raconté. Mais à présent, la barrière avait cédée.
Les larmes commencèrent à perler dans ses yeux. Au même moment, la pluie commença à tomber.

" Maintenant, tu dois te poser la question : « Pourquoi pale-t-il de Sarel et de Raolak à la troisième personne? Ils sont pourtant la même personne! ». Mais, c'est là que tu fais une erreur. Pour moi, Sarel et Raolak sont des étrangers dont j'ai récupéré la mémoire et quelques facettes du caractère. "

« Vas-t-en... »

El avait baissée la tête, refusant de regarder le demi loup-garou dans les yeux. Pour rien au Monde elle n'aurait de nouveau croisé ce regard plein de dédain qui l'avait trahit. Ses long cheveux dégoulinant de pluie tombaient sur son visage, la faisant plus ressembler à un fantôme qu'à autre chose.

« S'il te plaît, vas-t-en... »

Tout était de sa faute. C'était à cause d'elle que Sarel avait disparut, jamais elle ne se le pardonnerais. Elle ne pardonnerait non plus à cet être qui s'était fait passé pour son ami et qui n'était rien d'autre qu'un étranger.
Ses poing se mirent à trembler sous la colère et la tristesse tandis que la tempête redoublait. Elle sentait la magie affluer dans chaque parcelle de son corps. Ainsi le sceau avait-il cédé ? Peu lui importait après tout...

« VAS-T-EN !!! »

El avait hurlé et un éclaire percuta le bouclier de Jibrîl, juste au dessus d'Iswara qui venait de s'y réfugier.
Il (Jibrîl) ne semblait pas vraiment faire attention à ce qui se passait autour de sa petite personne d'ailleurs. Au contraire, il semblait se ravir de voir un éclair s'écraser sur sa demie bulle de protection. Mais savait-il seulement ce que cela faisait d'être seul ? Lui qui avait sans arrêt son épée télépathe avec lui ? Avait-il seulement jamais connu cette souffrance qui vous enserre le cœur et qui vous tue à petit feu ? Celle que ressentait Eldanòrë à cet instant présent ?
Tous, ils étaient tous partis... la laissant seule dans ce monde trop grand pour elle.
Elle se sentait perdue...
Elle avait peur... si peur...
... Mais tout était de sa faute. Tout depuis le début...
... Elle ne voulait plus que quelqu'un soit blessé par sa faute...
El renferma son pouvoir tant bien que mal et tomba à genoux tandis que la tempête s'éloignait.
Quand elle releva la tête, ce fut pour fixer Iswara droit dans les yeux.

« S'il te plaît, vas-t-en ! »

Et puis, tout fut noir.

[Waouh, j'adore ton post! Il est superbe! Mais faut attendre Jibrîl, à moins qu'il ne me permette de répondre avant lui.]

[Yeeep ! Vas-y, répond avant moi !! A vrai dire, y a encore quelques points que je ne comprends pas... tâche de les éclaircir dans ton post ]