En chemin...

La forêt des Ombres… Etait-ce le hasard, ou tout simplement l’instinct qui l’avait conduite ici ? Cette forêt avait été plus qu’une simple forêt pour elle, elle avait été un refuge… Un endroit où se cacher… Et puis ça avait été le dernier endroit où elle avait été avant l’Impact. A vrai dire, elle avait retrouvé le nom de cette merveilleuse forêt en la voyant… comme par magie ? Voilà qui pourrait être utilisé. Qu’était ce que l’Impact ? Les gens en parlaient avec frayeur. De la Magie ? Les enchanteurs ne comprenaient pas cette magie là dans ce cas. Ou un simple phénomène naturel. Là c’était les scientifiques qui ne comprenaient pas. Les plus superstitieux croyaient à la fin du monde. On pouvait difficilement leur donner tort avec les dégâts que l’Impact avait enclenché !

La petite vampire avançait dans la forêt. Elle ne savait pas où elle allait, bien qu’elle eût l’impression de reconnaître. Impression futile. Vite effacée. Comme une inscription sur le sable, par un temps de mistral. A peine ses yeux posés dessus, elle savait qu’elle aimait toujours autant la forêt. Elle était toujours aussi majestueuse… bien qu’elle semblât avoir avoir diminué… Les arbres allaient beaucoup plus loin dans ses souvenirs… Lim secoua la tête. Comme si elle pouvait se fier à ses souvenirs ! Elle ne savait pas différencier rêve et réalité dans un fatras d’images sans plus aucun sens ! Peut être s’était elle trompée. Ou n’avait elle jamais regardé comme il faut. Comme elle regarde maintenant. La petite vampire se désintéressa du paysage, continuant inlassablement d’avancer. Elle arriva dans une clairière. Clairière qui n’était en réalité qu’un « trou » dans les arbres. Il y avait un arbre. Un saule pleureur. Il semblait joyeux en dépit de son nom. La vampiresse se demanda quel goût avait sa sève. Les arbres ne font pas tant de « chichis » que les êtres vivants. Il agita ses branches, se servant de la brise, pour lui dire qu’elle pouvait… Lui dire qu’elle pouvait ou lui montrer le corps étendu à son tronc ? Intriguée, Limstella alla rejoindre le corps. Ca semblait être celui d’un jeune elfe… sauf que c’était une fille ! Garçon manqué ? Mais que faisait elle ici, évanouie au pied d’un saule ?

« Eh réveille toi ! »

Tout le monde sait que ça ne sert à rien. Il y avait deux choses qui marchaient bien pour réveiller quelqu’un. L’une un grand sceau d’eau glacée sur la tête. L’autre, une bonne paire de claque. N’ayant pas d’eau sous la main, et évitant de trop se familiariser avec le liquide, elle opta pour la seconde solution. La peau pâle de la jeune elfe rougit sous le coup… dévoilant des petites canines pointues ! Bon c’était une vampire ou une elfe ? Lim n’y comprenait rien. Etait-ce un résultat de l’Impact ? En tout elle ne semblait pas ressentir les coups. Limstella s’assit à côté d’elle, attendant simplement son réveil. Elle avait vérifié : son cœur battait. Ce n’était donc pas un cadavre. Pas mal pour commencer…

[Zaïra, tu peux répondre si tu veux ^^ sinon j'édite =P]

[Désolée du retard, ma semaine a été chargée, surtout en émotions =S.]

Quand tout n'est que lumière. Quand tout n'est que silence. Quand tout n'est que vide.
Les yeux fermés dans un univers de blancheur, Zaïra rêvait. Ou plutôt non, elle ne rêvait pas justement. Prisonnière de cette image blanche, aucune ne vint se superposer à celle-ci. Ce qui au début lui était paru comme paradis était maintenant nommé enfer ! Incapable de penser, d'entendre, de réfléchir. D'ouvrir les yeux, de bouger son corps. De vivre et de mourir.

Entre la vie et la mort.

Le temps semblait infiniment long. Et court. Comme si cela faisait une éternité mais qu'en même temps, depuis seulement quelques secondes qu'elle était là. Mais où ça "là", d'ailleurs ? Pourquoi pas là-bas ? Ou ailleurs ? Ou nulle part ? Si elle avait pu émettre un choix, ou une simple pensée elle aurait penché pour "nulle part".

Une voix perça cette brume blanche, dans laquelle son esprit était enfermé. Premier son depuis qu'elle avait fermé les yeux. Un appel ? Elle n'aurait su dire si ça avait été prononcé d'une voix forte ou douce, si ces mots avaient été murmurés ou hurlés. D'ailleurs étaient-ce des mots ? Si c'était le cas, elle n'en comprit pas le sens. Seule une intonation. Ce fut le déclic qui l'éloigna de la mort pour la remettre dans le droit chemin de la vie. Ses oreilles, progressivement se débouchèrent. Le son des branchages secoués par le vent l'atteignit. D'ailleurs, elle sentit cette légère brise sur son visage. Puis... un coup violent sur la joue ! Le bruit mat et bref d'une claque... Et la douleur qui allait avec ! Se faisant, elle comprit que ce n'était pas le seul endroit qui la faisait souffrir... Son corps ankilosé devait être bleui à de nombreux endroits.

Zaïra n'essaya pas pour autant de bouger... Elle se contenta de se concentrer sur ses paupières, si lourdes, qui semblaient soudées et incapables de s'entrouvrir seulement. Le reste viendrait après. Elle essaierait de se remémorer les différents événements, et le pourquoi elle se trouvait là. Car elle n'était pas nulle part, maintenant, elle en avait la certitude... Ou presque... C'est parce que ce doute persistait qu'elle désirait avant tout ouvrir les yeux. Et, après un effort surhumain de concentration, les lourdes portes closes depuis si longtemps (ou du moins, lui semblait-il) s'entrebâillèrent doucement. La lumière, pourtant discrète, l'aveugla. Un instant, elle ne put rien voir et elle crut que jamais la vue ne lui reviendrait. Puis, progressivement, ses yeux s'habituèrent à l'environnement sombre de ce qui était une forêt. Elle parcourut du regard ce qui l'entourait. Et, en levant légèrement les yeux, elle distingua une forme qui ne semblait pas être un arbre. Mais elle était trop floue pour qu'elle puisse connaître son origine... Un animal peut-être... Le fait qu'elle puisse voir distinctement l'arrière plan sans problème alors que cette forme était plus proche sans pour autant qu'elle n'arrive à la voir, l'étonna.

Il était trop tôt pour la vampire d'essayer de prononcer un son. Et puis à quoi bon, que pourrait-elle dire ? Mieux valait cligner des yeux, pour voir si sa vue s'éclaircissait... Et c'est ce qui se produisit. Après quelques lents papillonnements de paupières, la silhouette se précisa. Elle était humaine. Ou du moins elle s'en approchait... Elle put bientôt voir son visage, ses cheveux aussi noir que le plumage d'un corbeau, et ses yeux rouge sang. Ils lui disaient vaguement quelque chose... Mais que très vaguement...

[Désolée, va falloir lui laisser le temps d'émerger ^^.]

Les yeux de l'elfe émergèrent de leur trompeur. La petite vampiresse fronça les sourcils. Pourquoi... pourquoi ce visage inconnu lui était il familier ? Elle secoua ses boucles noires, pensive. Non. Elle ne connaissait pas de garçon manqué. Limstella réprima un frisson. Ces yeux... ils semblaient sortir de la Mort. L'avoir frôlée... Elle était Maîtresse du monde. Pourtant, celle elfe avait réussit à Lui échapper.

Timidement, la petite vampire approcha sa main. Sa main pâle et glaciale rencontra une main encore plus froide de la sienne. Depuis quand ce long coma ? Le corps entier de l'elfe ne semblait plus lui répondre. Limstela fit une grimace. Rester ankylosé trop longtemps n'était bon pour personne. Et, en toute franchise, Limstella trouvait que le regard que la jeune elfe lui porta ressemblait davantage à celui d'un poisson mort plutôt que celui d'un être humain. Enfin, d'un être elfique... ou vampirique. La jeune sorcière soupira. Deux solutions. Attendre. Ou gifler.

SBAF !
La main blafarde de la vampire claqua sèchement la joue verdâtre de l'elfe étrange. Une brusque rougeur apparue au niveau de la joue maigre de la jeune fille. Au moins, le sang circulait !

"Réveille toi ! J'en ai assez d'attendre !"

Dire que cela ne faisait que quelques minutes qu'elle était là ! La fille avait du attendre des jours, des semaines... peut être même des mois, et une petite vampire banale qui passait par là chanboule cet univers paisible par une grande claque et une impatience non dissimulée. C'était le monde à l'envers. Mais pour vous dire la vérité comme je le dois en tant que narratrice, Limstella était tout sauf émotionnelle de ce côté là. Elle n'allait pas se faire des états d'âme parce que l'elfe était là depuis un temps indéfini, et qu'elle voulait qu'elle se réveille en un clin d'oeil... ou plutôt en une claque.

*Dois-je lui en donner une seconde ?*

L'aspect critique d'un artiste en herbe, serait surement d'accord avec cette dernière pensée, supposant qu'un équilibre de fouge sur les deux joues de l'elfe serait. ... plus esthétique.

Trêve de bêtise, la claque, la première, eut un effet assez rassurant. Limstella sourit en voyant la tête de la jeune elfe dodeliner légèrement. Ses yeux semblait encore embués, et le reste de son corps ne bougeait pas. Lim perçut cependant une accentuation de sa respiration. Son système cardio vasculaire était donc enfin, en marche un peu plus poussée. Quel dommage que la vampire ne se promène pas avec du poivre ! Enfin, quand on fait les chemins, ce n'est pas ce qui est le plus pratique, et ce n'est pas non plus la première préoccupation.

Limstella se redressa. Lestement, avec une force qu'on aurait pas soupsonnée en voyant la taille de la jeune fille, elle fit passer le corps complètement flasque de l'elfe sur son dos. Berk ! Il y avait de la boue partout. Les cheveux de l'elfe était d'une saleté repoussante malgré leur courte taille. Avisant un rocher, propre, lui, non loin de là, la vampire y haussa l'elfe à moitié inconsciente. Limstella défit sa gourde et fit glisser quelques gouttes entre les lèvres de l'autre fille. Elle s'étoufferait probablement, mais au moins, elle serait réveillée.

[Ouf, j'osais plus espérer ]

ZBAF !

Rebelotte... Voilà que le roi suivait la reine... seulement, personne ne l'avait annoncé quand était tombée sa belle... De nouveau la douleur. Et cette fois-ci, un sentiment. Du moins, c'est le mot que je me permets de donner à cette chose qui avait fait accélérer le coeur de Zaïra. J'irai même jusqu'à la définir : la colère. Mais la gifle n'eut pas pour seul effet d'énerver la vampire à moitié assommée, ni de dissocier encore plus sa joue droite à sa jumelle, en lui ajoutant cette teinte rouge. Non, apparemment le responsable n'était ni un enquiquineur, ni un artiste... Juste quelqu'un qui essayait de faire revenir Zaïra à la réalité.

Elle le comprit. C'était le troisième objectif. Qu'elle comprenne. Qu'elle se reprenne. Qu'elle revienne.

D'abord tâtonnantes, ses pensées revinrent peu à peu, hésitantes dans ce brouillard qui envahissait encore sa tête. Elles furent bien plus lentes que celles de la giffleuse aux cheveux noirs, puisqu'elle en était venue à la conclusion que le corps de Zaïra devait être déplacé. Le chemin qu'elles arpentèrent pour arriver à ce bilan était inconnu, et la vampire se sentit bientôt soulevée, sans malheureusement comprendre pourquoi. Elle sentit ensuite le contact froid de ce qui devait être une roche au moment où on la reposait.

Elle ne se souvenait pas avoir ouvert la bouche. Elle fut donc surprise de sentir un liquide froid dans sa bouche. Il n'irait pas plus loin... Un filet d'eau dans une gorge sèche était aussi malvenu qu'un fou rire en plein cimetière. Un toussotement le fit ressortir aussitôt de sa bouche. Mais cela finit de la réveiller.

Que... que ?

Zaïra se demanda un instant à qui appartenait cette voix caverneuse... Si elle n'avait pas était sûre qu'elle venait d'essayer de parler, elle n'aurait jamais pensé qu'un tel son pouvait sortir de sa bouche... Depuis combien de temps n'avait-elle pas sollicité sa voix ? Impossible de savoir tant qu'elle n'aurait pas compris ce qu'elle faisait là, et qu'elle se soit rappelée ce qui s'était passé avant. Mais pour ça, il fallait demandé.

A grand renfort de raclements, elle finit par éclaircir sa gorge. Et parler.

Où... où on est ? Que... enfin... depuis quand ? Je... je sais plus...

J'ai dit parler, pas dire quelque chose d'intelligible hein ? Et puis à qui elle s'adressait en plus ? Ce visage, elle le connaissait, elle en était certaine... Mais impossible de savoir où elle l'avait vu... Enfin, Zaïra avait retrouvé sa voix, quoi qu'encore un peu enrouée. Et celle-ci avait troqué sa froideur pour l'anxiété.

[J’ai un petit peu manipuler ton perso, ta version du mouvement imperceptible ne me convenait pas. Quelqu’un qui n’arrive pas à parler ne va pas bondir d’un seul coup >.<]

Etait-ce la foudre ? Etait-ce cet élément si rapide, si violent qui venait de décharger son électricité ? En tout cas il frappa fort. Un éclair. Aveuglant.
Et la douleur.

Zaïra fit de son mieux pour reculer. Elle gigotait vainement contre la pierre. Un instinct animal qui conseille de s’éloigner le plus rapidement d’un danger sans pour autant donner des renseignements sur la cause qui le poussait à le croire. Ici il lui criait de se déplacer. Mais ses membres engourdis ne répondaient pas. Le cri de souffrance restait bloqué dans sa gorge.

Et l’autre qui blablatait qui blablatait. N’avait-elle donc pas conscience du combat que menait Zaïra ? Ne sentait-elle pas cette odeur de roussi ? Pourquoi regardait-elle le ciel sans le craindre ? Pourquoi ne ressentait-elle pas cette douleur ?

Pourquoi ne l’aidait-elle donc pas ?

Dix secondes s’écoulèrent. Aussi longues qu’une centaine d’années de labeur. Zaïra hurlait intérieurement, criant des ordres à ses bras inertes et à ses jambes sourdes à son commandement. Un rayon léchait son visage de sa langue brûlante. Vicieuse. Comme si elle s’abreuvait du mal qu’elle causait.

Et après avoir lutté pendant un temps qui lui semblait infini, Zaïra s’arrêta. Tant pis. Qu’il la brûle. Qu’il l’achève. Ca ne ferait que la deuxième fois.

Deuxième fois ? Comment savait-elle ça ? Et si…

Après l’avoir foudroyé physiquement, voilà que l’éclair venait de percer son esprit. Un éclair de lucidité.

Et devant la vampire aux cheveux d’ébène, témoin impuissant, la tempête faisait rage dans sa tête. Des flashs d’images revenaient, trop furtifs pour les déchiffrer. Et le tonnerre qui grondait, rendait insonore les scènes qui défilaient devant ses yeux ébahis. Une forêt, une ombre, une femme qui pleure, un conte qui écoute, une plaine qui ondule, un soleil de plomb, une aura sombre, un visage aimant. Le désespoir, la douleur, la peur. La joie, l’amitié... l’amour. Et c’est ce dernier sentiment qui rappela à Zaïra qu’elle ne devait pas se laisser faire.

Avec un grognement animal, elle poussa sur ses mains. Et tomba au sol, face contre terre. A l’abri des bras protecteurs des arbres. Soulagée.

Alors, elle réalisa qu’elle venait une nouvelle fois d’échapper à une mort certaine. Un combat de plus de gagné, dans la guerre éternelle des vampires et de la lumière. Mais pour une fois, cette dernière s’était montrée utile : Zaïra avait retrouvé ses origines et la disposition de ses membres.

Enfin, tout est relatif. Vampire, d’accord. Mais… quel était son nom ? Elle y réfléchirait plus tard. Pour l’instant, il fallait se débarrasser de la terre qu’elle mangeait. Et comme si elle accomplissait un effort surhumain, voilà que Zaïra poussa péniblement sur ses bras pour se retourner. Désormais allongée sur le dos, elle chercha de l’air pour remplir ses poumons. Se faisant, elle risqua un coup d’œil à la jeune fille qui l’accompagnait.

Lim…

Le nom avait franchi ses lèvres, dans un bruit rauque. Seul. Peut-être poussé par la vague de souvenirs qui avait déferlée sur Zaïra.